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Tout y est. Chauprade est allé au-delà de ce que j'avais moi-même mis dans mes pages. Il désigne même le type de drone qui constituerait le meilleur candidat pour cette opération sous fausse bannière, le " Global Hawk " et en tant qu'ancien ingénieur de l'aéronautique ( Supaéro 1961 ) j'abonde dans son sens. Je n'avais simplement jamais osé aller plus loin que de formuler mon doute concernant l'impact du Pentagone par un Boeing 757. Il y existe des images d'un de ces drones camouflé de manière à ressembler à l'avion du vol 77.
Voici à quoi aurait pu ressembler un drone Global Hawk camouflé en appareil d'American Airline
Dans une approche à 700 km/h (sans hypersustentateurs), faire la distinction, pour un témoin qui n'aura de l'appareil qu'une vision fugitive, paraît malaisé
Il est à noter qu'on peut parfaire le camouflage d'un tel drone pour qu'il soit identifié à un Boeing 737 de la compagne American Airlines. Pour ce faire il suffirait de peindre les structures destinées à être vues, si on excepte les bandes colorées, les " hublots " et le sigle de la compagnie, en couleur métallisée ( sur les 737 d'American Airlines le métal de la carlingue est à nu ). Ensuite : compléter ce mimétisme en peignant par exemple le capot moteur de couleur ciel. N'oublions pas qu'un tel appareil, volant à 680 km/h, ne se présenterait devant des témoins que de manière très fugitive, pendant moins de deux secondes. Qu'est-ce que ceux-ci verraient ? Tout ce qui accrocherait le regard : les hublots, les bandes colorées, les insignes de la compagnie. En matière de psychologie expérimentale ( j'ai longtemps collaboré avec un tel département, à la faculté des lettres d'Aix-en-Provence ) émerge le concept d'expected signal : " de signal auquel on s'attend ". C'est aussi à la base des illusions d'optique. Imaginez que le Pentagone ait été frappé par un éléphant, catapulté à 680 km/h, porteur d'un camouflage évoquant hublots et insignes. Jamais un témoin ne pourrait dire " j'ai vu un éléphant percuter le Pentagone ". Entre deux " signaux ", inconsciemment, le témoin choisit, priorise le plus plausible.
Vous avez dans cette vidéo des éléments se référant à cette hypothèse du drone Global Hawk, sur laquelle il faut revenir, puisque Chauprade l'a soulevée.
http://video.google.fr/videoplay?docid=-2990692487271595463#0h32m39s
Quels sont les principaux à éléments retenir ? Le Global Hawk est beaucoup plus léger qu'un 737 et sa conception est totalement différente. Ses ailes et son empennage, en particulier, sont en fibre de carbone, un matériau qui éclaterait en fragments au moment de l'impact, sans représenter une énergie cinétique très importante. Comme le montre la vidéo, nombre de civils non identifiés ratissèrent soigneusement et systématiquement la partie de la pelouse située juste en face de la façade. Dès le lendemain des engins de chantier bouleversèrent le terrain, soi-disant pour faciliter l'accès pour les réparations. Dans les faits, cela entraîna la disparition de toute trace, de toute pièce à conviction ( et il en fut de même pour les débris du WTC, vite déménagés, revendus, détruits ). Alors qu'en cas de crash d'avion il y a enquête et la première chose qui est faite est de sécuriser le lieu de l'enquête pour permettre à celle-ci de se dérouler.
Autre remarque : le vol 77 semble échapper au contrôle aérien pendant un long moment lorsqu'il est censé réaliser son approche par le sud-ouest. Rappelons-nous que le drone Global Hawk est capable d'évoluer à 18.000 mètres d'altitude, au dessus des routes aériennes civiles ( 10.000 mètres ). Il est conçu également pour être difficilement détectable au radar. Cela fait bien des années que nombre d'enquêteurs avaient imaginé ce scénario : celle du remplacement du vol civil, atterrissant sur une base, quelque part, appareil détruit, passagers tués, puis remplacé par un drone effectuant son approche à haute altitude, sans être détecté. Enfin, dans sa phase finale, le drone opère une perte d'altitude jusqu'à l'approche finale et la collision. Autre scénario : celle d'une approche à basse altitude, d'un drone décollant à une distance plus faible de sa cible.
Récemment des journalistes professionnels, dont l'incontournable et inénarrable Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, ont participé à la présentation d'un dossier visant à discréditer ce qui circule sur le net qui est, selon eux, " n'importe quoi et son contraire ". On notera que, fidèle à sa déontologie personnelle, Val se contente de l'argument du haussement d'épaules, lance " il n'y a jamais eu d'avions frappant les tours jumelles, cela est dit sur Internet, donc c'est vrai ". Cet homme se discrédite, nous prend pour des imbéciles, des demeurés, incapables de réfléchir, d'avoir une attitude critique. Je me rappelle son intervention de 2004, lors de cette scandaleuse émission sur Arte, à laquelle avait participé entre autre Pierre Lagrange, " sociologue à tout faire ". Immédiatement Val comparait toute critique de la version officielle avec du négationnisme ( la négation de la Shoah, de l'holocauste ). Mais qu'est-ce que cela vient faire au milieu de cette histoire ? On a envie de dire :
Si vous voulez ne penser à rien, et que Philippe Val s'en charge pour vous, achetez et lisez Charlie Hebdo
La vidéo signale que l'élément du moteur retrouvé sur les lieux est de la taille d'un élément du moteur d'un Global Hawk, et beaucoup trop petit pour correspondre à un des moteurs d'un Boeing 737.
Là où le culot de Chauprade dépasse le mien c'est quand il évoque l'idée que ce vol 77 aurait pu se poser dans une base militaire de l'Ohio et que le drone aurait pris sa place. Les lecteurs demanderont immédiatement : " mais, dans ce scénario complètement conspirationniste, que seraient devenus les passager de ce vol ? Et l'appareil ? "
Dans un tel scénario, l'avion aurait été détruit et les passagers tués, éliminés, tout simplement. Si ce scénario conspirationniste tient, alors on est plus à cent morts près. Mais dès qu'on hasarde un doigt dans cet engrenage conspirationniste on est face au vide, à un gouffre, je sais. Un gouffre qui n'est qu'une des facettes du gouffre vers lequel court l'ensemble du monde actuellement.
Autre objection : mais comment voulez-vous qu'aux Etats-Unis une telle conspiration ait pu être ourdie sans que rien ne transpire ? Il faudrait pour cela un réseau hyper-organisé, de gens motivés, capables de monter une opération " sous fausse bannière ". Reportez-vous alors à l'affaire Lavon ( 1954 ), voir plus bas. Oui, je sais, c'est vertigineux. Mais lisez, bon sang.
L'opération Northwoods, planifiée par les Américains pour tenter de justifier une invasion de Cuba, en montant des auto-attentats, en particulier contre la base de Guantanamo, qui aurait causé des victimes parmi les soldats américains ( attaque au mortier prévue ), ne fut pas mise en oeuvre. Mais au rayon des opérations menées sous fausse bannière on retrouvera l'attentat dans la gare de Bologne, en Italie, le 2 août 1980, qui fit 85 morts et 200 blessés.
L'attentat " terroriste " à la gare de Bologne, 2 août 1980. 85 morts, 200 blessés
http://fr.wikipedia.org/wiki/Attentat_de_la_gare_de_Bologne
Les soupçons se portèrent immédiatement vers l'extrême gauche italienne. Mais l'enquête, qui dura quinze années, montra que l'action avait en fait été perpétrée par des néo-fascistes italiens, qui furent condamnés.
Nous sommes simplement en train de prendre conscience que
l'histoire mondiale n'est qu'une succession ininterrompue d'affaires de ce genre.
Je cite quelques cas célèbres :
- En 1939 Reinhard Heydrich monte, de toute pièce, l'incident de Gliwice, ou " opération Himmler ", qui justifia l'invasion de la Pologne par Hitler, donc le déclenchement de la Seconde Guerre Mondiale
L'émetteur radio polonais de Gliwice
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%A9ration_Himmler
Les faits :
L'opération Himmler ou incident de Gliwice a servi de prétexte pour déclencher la guerre contre la Pologne le 31 août 1939. Il s'agit en réalité d'une opération montée de toutes pièces par les Allemands. Des détenus de droit commun déguisés en soldats polonais ont attaqué l'émetteur radio frontalier de Gliwice et ont diffusé un message appelant la minorité polonaise de Silésie à prendre les armes pour renverser le chancelier allemand Adolf Hitler. Ce prétexte, repris par la propagande nazie comme casus belli, permit à Hitler, dans les heures qui suivirent d'attaquer la Pologne, entraînant dans les jours suivants la déclaration de guerre de la France et du Royaume-Uni, et déclenchant ainsi un conflit d'ampleur mondiale .
Cette action surnommée Opération Himmler fut dirigée par Alfred Helmut Naujocks sous les ordres de Reinard Heydrich. Des détenus provenant de camps de concentration furent tués et habillés avec des uniformes de soldats Polonais, comme « preuve » de l'attaque, dirigée par Henrich Müller, chef de la Gestapo.
La guerre qui s'ensuit porte le nom de Campagne de Pologne ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Pologne_(1939) )
Petite cause ... grands effets
Ce nom de Heydrich nous rappelle peut-être quelque chose :
Le nazi Heydrich qui mourut, assassiné par des résistants tchèques en juin 1942
Eh oui, vous l'avez reconnu. C'est lui qui présida en février 1942, dans une villa de Berlin, la conférence réunissant 15 hauts dignitaires nazis, où la décision d'éliminer les Juifs fut prise. Nom de code : la Solution finale.
La villa de Berlin où furent arrangés les détails de la solution finale en 1942
Dès l'invasion de la Pologne, Heydrich mit en oeuvre les Einsatzgruppen ( traduction littérale : « groupes d'intervention ») qui entreprirent d'éliminer systématiquement à la fois l'intelligentsia polonaise et les Juifs des pays de l'Est ( la Shoah par balles, déjà évoquée dans mon dossier sur la Palestine )
- En 1931 se situe l'incident de Mukden, entièrement fomenté par les Japonais, qui permit l'invasion et l'annexion de la Mandchourie.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conqu%C3%AAte_de_la_Mandchourie_par_le_Japon . Vous avez probablement vu le film Le Dernier Empereur ( Piu Yi ), cet homme qui fut manipulé par les Japonais, lesquels lui firent croire qu'il allait devenir l'Empereur de l'état de Mandchourie. Pour la petite histoire, Hergé produisit une version " scénarisée " de cette affaire dans sa bande dessinée " Le Lotus Bleu ", datant de 1936, pages 21 et 22 :
L'incident de Mukden, scénarisé par Hergé ( le Lotus Bleu, 1936 )
La plupart des grands conflits de cette planète trouvent leur origine dans des provocations ou des affaires totalement mensongères, mais qui entraînent des conséquences de grande ampleur. Ca n'est que bien longtemps après, ce laps de temps se chiffrant le plus souvent en décennies, que les études des historiens, la découverte de documents, les aveux de personnages concernés permettent de reconstituer les faits, quand cela s'avère possible.
- Il est maintenant avéré que les Américains déclenchèrent eux-même la guerre du Vietnàm.
Les faits : En août 1964 ( confirmé par un rapport de la National Security Agency américaine de plusieurs centaines de pages, déclassifié et, publié en 2005 ) la flotte américaine simula, dans le golfe du Tonkin, l'attaque de deux de ses unités, dont le destroyer Maddox, par des vedettes nord-Vietnamiennes ... inexistantes. Pendant des heures les unités américaines ont tiré sur des cibles ... imaginaires, sur la foi des signaux sonar et radio.
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Incidents_du_golfe_du_Tonkin
Plus les faits sont récents et plus il est difficile de faire émerger des preuves concrètes. Pour les événements du 11 septembre 2001, n'en déplaise au journaliste Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, il serait souhaitable que la lumière soit faite ( ce qui ne peut se produire qu'avec une réouverture de l'enquête ), si possible avant le déclenchement d'une III° guerre Mondiale, thermonucléaire. Des témoignages semblent indiquer que les faucons américains sont à la recherche d'un incident pouvant justifier une attaque de l'Iran à l'aide d'armes nucléaires, vivement souhaitée par l'état d'Israël, dont les conséquences seraient d'embraser immédiatement tout le reste du monde.
- Les Russes ont également " leur 11 septembre ". Aucun pays n'est blanc, aucune nation n'échappe à ces aspects sombres de la Real Politik. En théorie, les troupes russes ont pénétré en Tchétchénie en 1999, suite à une suite d'attentats très meurtriers, attribués à des indépendantistes tchétchènes. Mais deux ans plus tard Litvinenko, un ancien agent du KGB, déclare dans un livre que cette vague d'attentats aurait été en fait pilotée, ou carrément menées par Poutine et ses agents, pour justifier l'invasion de la Tchétchénie musulmane. Litvinenko meurt empoisonné à Londres en 2006. http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexandre_Litvinenko.
La politique obéit aux principes édictés par Nicolas Machiavel, noble florentin, au XV° siècle.
Nicolas Machiavel
La fin justifie les moyens
Pour Machiavel, la politique se caractérise par le mouvement, par le conflit et des ruptures violentes. Bref, la stratégie du choc avant la lettre.
Nous avons une chance, grâce à Internet : celle d'être les témoins directs de l'histoire contemporaine, au moment où elle s'écrit, avec son avalanche d'informations et de contre-informations, au sein desquelles c'est au citoyen de faire son propre tri et de dégager son propre jugement. En jouant les oies du Capitole ( ces oies romaines, réservées aux sacrifices religieux qui, par leurs cris, avertirent les Romains de l'imminence d'une attaque gauloise ) ces propos qui circulent sur le net, qualifiés globalement par Philippe Val, avec un simple haussement d'épaules, de thèses complotistes rendent plus difficile le montage de conspirations. L'histoire du monde n'est qu'une suite ininterrompue de celles-ci et il faut être un parfait imbécile, ou un complice de celles-ci, par son silence et ses dénégations, pour nier cet état de fait.
Des nations puissantes peuvent monter des auto-attentats pour qu'ils servent de déclencheurs de conflits susceptibles d'entraîner des bouleversement géopolitiques de grande ampleur (le projet Northwoods).et pour servir les intérêts de lobbies militaro-industriels (l'exemple type étant la Guerre du Vietnàm, extrêmement profitable pour l'industrie de guerre Américaine).
Mais de petites nations, invoquant une sorte d'instinct de conservation national peuvent à leur tour participer à des actions susceptibles de déclencher des ripostes violentes contre ceux qu'ils considèrent comme leurs ennemis, au risque de voir la planète entière basculer dans une III° guerre mondiale.
Après la parution du livre de Chauprade , que va-t-il se passer ? Cet auteur aura-t-il droit à un plateau, à un débat télévisé? Qui mettra-t-on en face de lui ? Un ingénieur du CSTB ( Centre Scientifique et Technique du Bâtiment ) qui, répondit à Atmoh ( de reopen 9/11 ),que l'effondrement du bâtiment numéro 7 du World Trade Center était parfaitement explicable, le feu s'étant, selon lui, propagé d'un bâtiment à l'autre par les ... souterrains ! Verra-t-on s'exprimer uniquement des journalistes, des essayistes en tous genres ou des spécialistes des sujets concernés : résistance des bâtiments aux incendies, capacité d'un appareil à effectuer une approche rasante à 700 km/h et à frapper le Pentagone en disparaissant totalement par un trou de trois mètres sur trois. Etc.
Comme je l'ai dit, Chauprade va beaucoup plus loin qu'une simple remise en cause de la thèse officielle. Il écrit que, selon lui, ça n'est pas un avion qui a frappé le Pentagone mais un drone dont les grandes ailes, en fibre de carbone, ont pu effectivement se volatiliser totalement au moment de l'impact. Il prend clairement position : c'est un " inside job " : une opération pilotée de l'intérieur. Mais alors, par qui ?
Et c'est là qu'il faut oser affronter le tabou, émettre l'hypothèse que cette vaste conspiration, sans précédent dans l'histoire humaine, ait pu naître d'une étroite collaboration entre " les Faucons américains", disons le mot carrément, des fascistes américains et les services secrets israéliens, le tout étant menée comme ce qu'on appelle " une opération sous fausse bannière " , ou " sous faux drapeau ", terme qui commence petite à petit à faire son chemin dans le vocabulaire des internautes, à défaut d'apparaître dans la " grande presse ".
En effet la réaction logique, qui est celle de Chauprade est de se poser la question : à qui peut profiter ce crime ?
Il y a trois bénéficiaires possibles.
- Les islamistes qui, attirant sur l'ensemble des pays musulmans la haine de tout l'Occident, verraient leur conflit avec les " roumis ", les non-musulmans, se radicaliser, s'étendre à l'ensemble de la planète et faire figure de guerre totale.
- La droite américaine fascisante, qui put à la suite de cet événement faire passer un certain nombre de mesures " exceptionnelles ". Chauprade cite le Patriot Act. Mais il y a aussi les détentions sur simple présomption de participation à la préparation d'actes terroristes, la torture, le traitement de 50.000 personnes privées de droits de la Convention de Genève, la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak, et peut-être, bientôt, un conflit avec l'Iran.
- L'extrême droite sioniste israélienne.
Immédiatement, j'entends d'ici les cris d'orfraie de gens comme Philippe Val, rédacteur en chef de Charlie Hebdo, disant " comment pouvez-vous envisager une telle horreur ? ".
Penchons-nous alors vers le passé de l'état d'Israël, sur le développement du sionisme, depuis la fin du XIX° siècle, des gens défendant la thèse : " un peuple sans terre pour une terre sans peuple ".
J'ai composé un dossier que je vous incite à consulter. Vous découvrirez que nombre de personnalités politiques de premier plan, plusieurs Premiers Ministres, dont Yiztiak Shamir et Menahem Begin furent des terroristes avérés. Shamir fut longtemps chef du service action de l'Irgoun. Il intervint personnellement dans l'assassinat du Comte Folke Bernadotte, diplomate Suédois mandaté par l'ONU en tant que médiateur.
Le comte Folke Bernadotte, assassiné en 1948 par le groupe terroriste de l'Irgoun, placé sous les ordres d'Iiztiak Shamir
L'hôtel King David, lieu de travail de l'autorité mandataire anglaise, dynamité par un groupe commandé par Menahem Begin, devenu plus tard Premier Ministre
.
L'actuelle Premier Ministre par Intérim, Tzipi Livni, a fait partie d'une équipe de tueurs du Mossad, ces équipes constituant ce qu'on appelle " le Kidon " ( la baïonnette ), chargées d'éliminer " les ennemis d'Israël " dans des territoires étrangers.
Tzipi Livni, Premier Ministre par intérim, ancienne du Kidon,
le service du Mossad chargé d'éliminer les ennemis d'Israël dans les pays étrangers.
Ce ne sont pas des allégations, mais des faits avérés, reconnus. Après la publication de mon dossier j'ai reçu quelques mails d'injures. J'ai proposé à leurs auteurs de les publier dans mon site, in extenso, avec leurs nom et adresse e-mail, mais ils se défilèrent aussitôt. J'ai par contre reçu des messages d'un lecteur juif , qui est un de mes lecteurs et qui m'a aussitôt accusé de me faire le relais d'un bourrage de crâne médiatique. Pêle-mêle : les tours du 11 septembre se sont effondrées à cause de la chaleur : on montre ça très bien, etc...
Les victimes civiles, lors de l'opération sur Gaza ? Normal : le Hamas tire depuis les fenêtres des hôpitaux et des écoles.
Il m'a demandé mon opinion quant à l'opportunité d'une opération visant les installations nucléaires iraniennes, " comme en Irak ". Et il a ajouté, je cite :
- Israël a fait une discrète demande d'aide à Bush (Il faut des missiles capables de percer le béton pour atteindre les usines iraniennes de traitement d'uranium), ceci il y a quelques mois. Bush a catégoriquement refusé. Sans appui aérien, l'affaire parait irréalisable. Il y a des élections législatives ce 10 février en Israël, la droite est donnée gagnante à cause justement du conflit Iran-Hesbollah-Hamas, les Israéliens semblent perdre patience et ont peur du laxisme des hommes politiques de gauche, en matière de concessions unilatérales surtout. L'affaire nucléaire iranienne pèse autant que le problème du Hamas pour l'homme de la rue. Espérons que la raison l'emportera, de tous bords (...).
L'attaque de l'Iran reste l'idée fixe de faucons hébreux. Ceci étant, les choses ne se présentent pas aussi simplement.
Raid de destruction du réacteur irakien Osirak par les israéliens en 1981
Ravitaillement en vol au nord de l'Arabie Saoudite
Les Irakiens avaient un réacteur nucléaire, installé en surface, Osirak ( nom inspiré d'Osiris, dieu égyptien. Les atomistes impliqués étaient essentiellement égyptiens et français ).
Le site du réacteur Osirak ( à droite sur la photo )
Ce réacteur était du type " piscine ". J'ai eu l'occasion de visiter ce type de réacteur, à Cadarache, en fonctionnement. Cela correspond aux photos ci-après. Les éléments du réacteur sont simplement sous dix mètres d'eau, qui constituent une barrière suffisante vis à vis des radiations et du flux de neutrons. Le coeur du réacteur émet évidemment de la lumière. Je me rappelle que quand j'avais fait cette visite, le reste de la pièce était dans l'ombre. L'ambiance était tout à fait celle du film " Docteur No ". On savait qu'en plongeant dans cette eau limpide on subirait une irradiation mortelle dix mètres plus bas. Mais on pouvait voir de ses yeux le " dragon " comme l'appelait Daignan ( qui mourut à Los Alamos suite à une irradiation accidentelle ). Il y avait une chose très spectaculaire. On voyait l'effet Tcherenkov à l'oeil nul. La vitesse de la lumière dans l'est est 1,5 fois plus faible que dans le vide, ou l'air. Elle n'est que de 200.000 km/s. Simplement parce que, pour pouvoir se propager dans ce milieu non-vide, les photons sont absorbés, puis ré-émis, et que tout cela prend du temps.
La vitesse du rayonnement émis ( photons ou particules ), inférieure ou égale à 300.000 km/s est alors plus rapide que la vitesse de la lumière dans l'eau. Ce qui fait que les objets matériels constituant le réacteur sont comme placés dans un jet supersonique. Ils constituent des obstacles vis à vis de ces jets de particules et créent donc des sortes d'ondes de choc bleutées, du plus bel effet. Une beauté fatale.
Beauté fatale : le coeur d'Osirak, vu à travers 10 mètres d'eau
Photo prise derrière un filtre, tendu au dessus de la piscine
Techniciens récupérant des éléments de la " couverture fertile " d'un réacteur de ce type
configuré en source plutonigène ( transformant de l'U238 en Pu 239 par capture de neutrons )
Revenons à cette " opération Babylone ". Les Irakiens avaient pensé protéger leur réacteur de tirs de roquettes en l'entourant d'une forêt de tubes, ce qui interdisait tout tir de missiles à l'horizontale. Restait le tir plongeant, assez précis pour atteindre la cuve du réacteur. Aujourd'hui, avec des bombes guidées par GPS cela ne poserait aucun problème. Mais à l'époque, ça n'existait pas. Alors le Mossad s'est assuré, moyennant finance, les services d'un ingénieur français, travaillant sur le réacteur avec ses collègues égyptiens. Pourquoi un Français ? Parce que les Français on vendu du nucléaire à l'Irak et à l'Iran. Je connaissais même le gars qui s'occupait de cela, qui travaillait à Cadarache. Il est mort maintenant. Précisons que cette politique de dissémination du nucléaire, pratiquée par la France dans les années soixante-dix, au profit d'Etats riches en pétrole, visait une contrepartie concernant les tarifs de l'or noir. Au coeur de ces négociations avec l'Irak Jacques Chirac :
Saddam Hussein, en visite au centre nucléaire français de Cadarache. A droite, Jacques Chirac
Donc cet ingénieur français, moyennant finance, devait poser sur la partie supérieure du réacteur une mallette comportant un émetteur, qui permettrait à des bombes lâchées en trajectoire parabolique de faire mouche. Il est donc entré là-bas, un jour où les gens devaient être un peu en vacances. Il est entré avec un gars du Mossad, et ils ont mis l'émetteur en route. Puis le type du Mossad a attaché le Français au réacteur, avec des menottes et est parti en lui faisant un grand sourire et un signe de la main, à travers la vitre de la porte blindée. Il a péri quand les bombes israéliennes, radioguidées par la mallette-émetteur, se sont abattues sur le réacteur, le détruisant complètement.
Les gens du Mossad adorent ce genre de blague. Ils aiment surprendre.
Ils ont beaucoup oeuvré pour contrarier ce plan du nucléaire irakien. Il y avait un ingénieur égyptien qui séjournait souvent à Paris, le Dr Yahya el-Meshad, physicien nucléaire.
Le docteur Yahya el-Messad, physicien atomiste égyptien ,
égorgé par le Mossad dans sa chambre de l'hôtel Méridien
Les équipes du Kidon sont systématiquement composées de trois hommes et une femme, du genre de la personne ci-dessus. Mais dans cette histoire-là ils ont piégé l'Egyptien en s'assurant la collaboration d'une prostituée française, qui a été appâtée par l'argent, et ne savait d'ailleurs pas le moins du monde jusqu'où les choses seraient allées. Elle a joué la fille qui arrivait trop tard pour son bus, sous la fenêtre de l'Egyptien Celui-ci était méfiant, mais cela, il ne l'aurait jamais imaginé. Il a donc proposé à cette femme de lui servir de chauffeur et de la reconduire. Puis, de fil en aiguille, elle a accepté de boire un verre chez lui, etc. Le Mossad a suivi tout cela avec une mini caméra. Quand ils ont décidé de passer à l'action, le 14 juin 1980 l'Egyptien était en train de faire l'amour dans une chambre de l'hôtel Méridien. Ils se sont dit : " on va quand même le laisser finir ". Puis ils sont entrés et ils l'ont égorgé sous les yeux de la prostituée, horrifiée.
Source ( entre autre ) : http://palestine1967.site.voila.fr/arme.armee/A.armee.82.raidsurosirak.htm
Les gens du Mossad aiment bien ce genre de détail; " la cerise sur le gâteau " pour ce genre de mission.
Mais la pute, qui ne s'attendait pas à ça, a pris peur. Elle tapinait. Son élimination avait peut être été prévue dès le départ, comme celle de l'ingénieur français. Moins on laisse de traces, mieux ça vaut. Ils l'ont tuée d'une façon très astucieuse. Quand une voiture s'arrête près d'une péripatéticienne, celle-ci s'approche pour voir si le conducteur, le passager, ou les deux à la fois, pourraient représenter des clients potentiels. C'est donc ce qu'a fait cette fille. Alors une seconde voiture, qui suivait, a pris de la vitesse. Un des passagers de la voiture à l'arrêt, à la fenêtre de laquelle la femme s'était accoudée, lui a saisi les poignets. Elle a essayé de se dégager, tirant son corps en arrière. Et quand la seconde voiture est arrivée plein pot, il n'a eu qu'à la lâcher. Elle est allée d'elle-même se jeter sous les roues du véhicule et a été tuée sur le coup. Simple accident de la route.
Travailler avec le Mossad n'est pas de tout repos, comme vous le voyez, surtout les équipes du Kidon.
Détruire les installations nucléaires iraniennes, c'est beaucoup plus compliqué. Depuis cette mésaventure irakienne les gens ont pris leurs dispositions. Ainsi les Israéliens ont développé tout leur nucléaire en sous-sol, à Dimona, dans le Néguev. Les Iraniens ne sont pas a priori plus bêtes. Eux aussi ont du tout enterrer. Il est malaisé d'atteindre quelque chose qui se situe sous des dizaines de mètres de terre et de béton. On pourrait même dire que c'est impossible, sauf avec des charges nucléaires. Vous avez donc compris la problématique : c'est l'attaque nucléaire ou rien.
L'opportunité d'une intervention en Iran ? Pour les faucons israéliens, la question ne se pose même pas. Cela relève de l'inéluctable. Mais ils auraient bien du mal à mener seuls une telle action.
L'ambassadeur d'Israël en Australie, Yuval Rotem, vient récemment de faire là-bas des confidences par inadvertance. L'opération " plomb durci " serait une action pour tester la réaction des pays étrangers face à une action militaire d'Israël. Ca n'est pas impossible. Israël argue que cette opération a eu pour but de désarmer le Hamas et stopper les tirs de roquettes à partir de Gaza. On comparera simplement deux chiffres :
- Les tirs de roquettes : 28 morts en huit ans - L'offensive israélienne sur Gaza : de l'ordre de mille morts en 22 jours |
Il ne s'agit pas de justifier quoi que ce soit. Cela reviendrait à reprendre toute l'histoire du pays depuis un siècle, ce que j'ai fait dans un dossier. Mais il y a une constance dans la politique israélienne et antérieurement sioniste ( Irgoun, groupe Stern ). Si on nous tue un bonhomme, on vous en tue cent. La stratégie est celle des représailles, qui se veulent dissuasives mais qui, créant le désespoir, n'ont abouti qu'au phénomène des attentats-suicides.
Pour les faucons israéliens il n'existe pas de représailles qui soient trop dures pour les ennemis d'Israël, y compris vis à vis de gens qui semblent être des alliés potentiels. Somme toute, les Anglais avaient quand même versé leur sang pour contribuer à terrasser l'Allemagne Nazie. Mais en 46-47 cela n'entra pas une seule seconde en ligne de compte. L'attentat contre l'hôtel King David, occupé par les Anglais ( 91 morts, 45 blessés ) en donne la mesure, ou plutôt la démesure.
L'ancien chef de la branche dure de l'Irgoun, le Lehi, Yaakov Eliav, révéla dans ses mémoires qu'au cas où les anglais n'auraient pas obtempéré, il avait été prévu de répandre le bacille du choléra dans les canalisations d'eau potable de Londres. Dans ces conditions, si les Israéliens d'aujourd'hui sont les dignes successeurs du Lehi de cette époque, croyez-vous qu'ils hésiteraient une seule seconde à employer des armes nucléaires contre " des ennemis d'Israël ". Concernant les Anglais, il ne s'agissait pas d'une mesure défensive contre une attaque potentielle. Ceux-ci se contentaient de s'opposer à la vague d'immigration de l'après guerre. Imaginez l'état d'esprit face à un état aussi dangereux que l'Iran.
La menace la plus inquiétante est celle d'une possible opération " sous fausse bannière ", ou " sous faux drapeau ". On a vu que les Américains avaient envisagé ce genre de chose vis à vis de Cuba (l'opération Northwood). Quid d'Israël ?
Ceci nous emmène vers l'affaire Lavon, de 1954.
Pinhas Lavon, ministre de la défense d'Israël
Cliquez sur le lien pour en voir les détails. En très bref : à cette époque les Israéliens redoutent un certain rapprochement entre l'Egypte, devenue indépendante après l'accession au pouvoir du colonel Nasser, et les Occidentaux. Pinhas Lavon, alors ministre de la guerre envoie donc le Mossad perpétrer des attentats contre des Occidentaux, en Egypte, en s'arrangeant pour que ceux-ci les imputent aux Egyptiens. Mais un des terroristes rate son coup. Sa bombe explose prématurément. Les autorités égyptiennes parviennent à arrêter tous les membres du réseau de Juifs égyptiens, qui passent aux aveux. Le scandale est international. Cette affaire provoquera l'exode de pratiquement tous les Juifs égyptiens vers Israël, craignant des représailles de la part des Egyptiens.
Lorsque j'ai évoqué cette affaire au correspondant juif qui avait pris contact avec moi, cela a donné lieu à un échange de mails. Quand je lui ai posé cette question, il m'a très vite envoyé l'autorisation de reproduire leur contenu, et de révéler son identité, ainsi que sa ville de résidence, en France, en précisant qu'il assumait totalement ses propres paroles. Je ne le ferai que s'il insiste pour que je le fasse. Ces quelques extraits vous montreront comment des gens comme lui peuvent percevoir les choses et les évaluer à travers leur crible personnel. Commençons par une parenthèse évoquant sa perception du terrorisme " en tant que mal nécessaire, quelque fois " .
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Sa première réaction, visiblement, a été de ne pas croire qu'Israël ait pu faire une chose pareille.
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Vers une opération de fausse bannière pour légitimer une attaque contre l'Iran ?
Wargame....
On voit tout de suite qu'il n'y a pas un site nucléaire en Iran, mais une bonne demi-douzaine. De plus les distances à couvrir pour mener une attaque à partir d'Israël sont considérables. Il faut traverser l'Irak, bénéficier de ravitaillements en vol, à l'aller et au retour. Les Israéliens, s'ils ont des sous-marins, capables de lancer des missiles de croisière de leur fabrication, ne possèdent pas de porte-avions. Donc pour mener une attaque contre l'Iran il faut que d'autres pays puissent être impliqués, et au premier chef, évidemment, les Etats-Unis. Ceci étant, nous ne sommes plus en 2001, où l'effet de surprise a pu jouer. Ce concept d'opération sous fausse bannière commence à être connu. Comme Chauprade et beaucoup d'autres, sauf évidemment mon interlocuteur, pour qui tout s'explique, je pense que les événements du 11 septembre sont une opération de ce genre.
Où et comment rééditer un coup de ce genre ? Qui croirait, si un attentat à la bombe sale était commis dans une ville des Etats-Unis, que celui-ci serait dû à " Al Qaida ", et réagirait en visant au premier chef l'Iran ?
Qui croirait, si une fusée ( conventionnelle, non nucléaire ) frappait Israël, qu'elle ait été tirée à partir de l'Iran ? Comment imaginer que ce pays soit assez suicidaire pour s'en prendre à un état qui, s'il rechigne à le reconnaître, détient un nombre impressionnant de têtes nucléaires, que certains analystes évaluent à deux cent.
J'ai personnellement été impressionné par cette exploration que j'ai faite du sionisme, et dont j'ai rendu compte. Je n'ai reçu aucune critique sur les faits et la façon dont j'avais présenté les choses, dans leur terrible crudité. Il y a quelques points d'histoire qui laissent songeur : le caractère impitoyable des attentats anti-Anglais, l'affaire Lavon, et surtout ce projet d'empoisonnement de l'eau potable de Londres par le bacille du choléra. C'est quand même fantastique d'envisager froidement de s'en prendre à la population civile d'un pays allié, de plus durement éprouvée par la guerre, en envisageant de provoquer la mort de milliers ou de dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants, complètement innocents. Cette attitude relève d'un ethnocentrisme sans faille. Comme si rien n'existait en dehors des intérêts d'un pays dont la population représente le millième de celle de la planète, et dont une partie, sa frange dure, se considère comme une ethnie totalement différente du reste du monde et comme ... le centre de l'univers.
Je pense que s'il existe dans la nébuleuse sioniste ( et vous devez garder en tête qu'il y a plus de Juifs aux Etats Unis, plus de 7 millions, que dans l'état d'Israël ) des hommes qui sont capables de penser comme ce Yaakov Eliav, ancien chef du Lehi, ( qu'aucun historien Juif n'a jamais décrit comme un malade mental ), alors ces mêmes hommes sont capables, dans l'intérêt supérieur d'Israël, de manière à dresser le maximum de nations contre les peuples Arabes, de collaborer très activement à une opération aussi monstrueuse que les opérations sous fausse bannière du 11 septembre 2001.
5 février 2009 : Chauprade est congédié par le Ministre de la Défense :
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Il faut qu'une défense soit ouverte ou fermée :
La photo est celle de Chauprade, barbu. Ce " spécialiste des questions de Défense, n'est .. qu'un simple journaliste, coauteur de l'ouvrage :
L´effroyable mensonge : thèse et foutaises sur les attentats du 11 septembre, avec Guillaume Dasquié , édions La découverte., Collection Cahiers libres, 2002
Jean Guisnel " spécialiste des questions de défense " et " Grand Reporter "
Un livre qui est un tissu d'absurdités et de nullité, au plan technique, que j'ai déjà commenté dans un dossier. J'avais déjà reproduit des illustrations extraites de ce livre, qui parlent d'elles-mêmes et révèlent la nullité des auteurs en matière de connaissance des crashes d'avions :
Livre de Dasquié et Guisnel. Extrait numéro 1
Livre de Dasquié et Guisnel. Extrait numéro 2,
le crash sur le Pentagone, vu par ces deux journalistes
Livre de Dasquié et Guisnel. Extrait numéro 3. le crash de Pensylvanie
Question : que deviennent les moteurs de l'appareil, ses parties les plus dures et pénétrantes (axe des réacteurs, en acier ) ???
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Tout de suite, l'auteur de cette annonce, sur un blog du journal Libération
Dans son texte, Merchet emploie le mot " fantasmes complotistes ". Pour ce grand spécialiste des affaires militaires, l'affaire est réglée depuis longtemps. Il a eu d'ailleurs l'occasion, maintes fois, de discuter de ces questions avec Chauprade mais, dit-il, " ses arguments ne tiennent pas la route ".
Moi je crois au contraire que des gens intelligents et surtout intègres ne supportent plus de vivre dans un tel climat de mensonges, avec une presse qui s'avère incapable d'aborder une question trop brûlante et des journalistes qui, les uns après les autres, se discréditent. Ce " cinquième pouvoir " vit dans une sorte de bulle et se gausse de ces " bavardages et ragots que l'on trouve sur Internet ". Ce qu'ils ne comprennent peut être pas, c'est que les citoyens français vont de plus en plus tenter de s'informer ailleurs que dans leurs colonnes, se détournent de " la lucarne " qui leur déverse du " soma " ( Le Meilleur des Mondes d'A.Huxley ), la " boites à mensonges ".
J'ai presque le double de l'âge de Chauprade et je salue son courage. A sa place j'aurais agi de la même façon, à son âge, ou à tout âge. Je n'ai jamais accepté le mensonge, les compromis déshonorants. Or c'est d'honneur dont il est question, maintenant et en principe c'est un mot qui a un sens, chez les militaires. Il n'y a pas que des imbéciles et des sales types parmi eux. Si Chauprade agit ainsi c'est aussi parce qu'il n'est pas seul. L'armée n'est pas faite que d'hommes qui suivent les consignes à la lettre et se taisent, toujours. Ne l'appelle-t-on pas " la Grande Muette " ? Les militaires ont aussi un cerveau, même si certains, comme les scientifiques, ne s'en servent pas au mieux des intérêts de l'humanité. Chauprade s'exprime, là où d'autres doivent garder le silence.
Mais des masses d'informations ont déjà traversé l'Atlantique où, là-bas, y compris chez les militaires, il n'y a pas que des sales types et des imbéciles. Allez voir le site où des militaires américains, de haut grade, et des hommes politiques s'expriment, haut et fort. En France, bien peu sont ceux qui osent parler. Dans le monde scientifique, je dois être pratiquement le seul. Du côté de la caste politique, nous n'avons pas, sous la Coupole, l'équivalent d'un Giulietto Chiesa.
Tout cela a permis pendant des années à la presse, aux soit-disant intellectuels, ou " philosophes " comme cette caricature appelée Bernard Henri Lévy, et à notre presse, aux rédacteurs en chef de journaux, comme Philippe Val, de Charlie Hebdo, de se moquer de ces complotistes que nous sommes. Maintenant c'est au tour de prétendus experts de venir à la rescousse. Est-ce que le bonhomme du CSTB ( Centre Scientifique et Technique di Bâtiment ), que les blancs-becs d'apprentis journalistes invoquent n'est pas celui qui répondit à Atmoh, sur un plateau de télévision " que le feu s'était communiqué des tours jumelles au bâtiment numéro 7 " par les souterrains ". Et il n'y a personne pour pouvoir contredire un tel incapable, ailleurs que sur Internet.
Mais les choses bougent, étrangement, de plusieurs côtés à la fois. L'attaque sur Gaza a fait se poser des questions au Juifs de tous les pays. Israël continuera-t-il a avoir la bénédiction des Juifs du monde entier. Se reconnaissent-ils chez ces gens qui ont colonisé la Palestine, depuis la fin du XIX° siècle, où ils n'avaient pas mis les pieds depuis dix neuf siècles ? On tombe sur des Juifs qui respectent le Sabbat, mais se disent incroyants. Cela me fait penser à la génération de mes parents, où on ne mangeait pas de poisson le vendredi. Et cela s'étendait aux établissements scolaires. Vous savez pourquoi ? Parce que c'est lié à la mort du Christ et que le poisson, c'est le symbole du christianisme. N'importe quoi ....
Je dialogue en ce moment avec un Juif, sioniste convaincu, persuadé que " son peuple " a valorisé la terre de Palestine, en s'y installant. Précision : en 1914 il y avait, suite au sionisme qui avait démarré à la fin du siècle précédent (suite aux pogroms des pays de l'Est, dont la Sainte Russie de l'époque ) il y avait en Palestine un Juif pour dix Arabes. Aujourd'hui c'est huit Juifs pour deux Arabes, cantonnés dans les "territoires occupés " ou dans le ghetto de Gaza. Les faucons israéliens espèrent que l'ensemble de la population les suivra, dans un plan où on mettra les Palestiniens dans une situation tellement invivable, que cela soit à Gaza ou en Cisjordanie, qu'ils finiront de guerre lasse par se décider à rendre cette terre à leurs légitimes propriétaires.
Les choses bougent, dans des tas de domaines. Pourra-t-on un jour débattre librement sur l'affaire du 11 septembre, ou cela restera-t-il un tabou à jamais ? Quand ces questions pourront-elles êtres débattues entre véritables experts et non en entendant des clowns, des incompétents se répandre en sottises ? Les échanges avec ce Juif sont intéressants. Il est sioniste convaincu, mais se dit complètement Athée. Alors, pourquoi cette revendication " légitime " sur la " Terre Promise ", émanant de gens qui n'accorde aucun crédit à la Torah. Qu'on m'explique !
Il y a une culture juive, extrêmement riche sur nombre de plans. Sur le plan scientifique les Juifs ont donné plus de cent prix Nobel, c'est un fait. Certains cultures ont des spécialités. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de prix Nobel arabes. Mais je peux vous dire une chose : les médaillés science espagnols se comptent sur les doigts d'une main. Pourquoi, je n'en sais rien. Chacun son truc. Sans la culture juive, ses créatifs, ses auteurs, ses musiciens, ses artistes fantastiques, notre planète perdrait un grand pan de son humanité. Et il en est de même pour le monde arabe et pour les groupes humains de la planète. Mais il est grand temps de cesser de confondre culture et race, culture et " peuple ". Le peuple juif, ça n'existe que dans l'esprit des sionistes. Avec mon patronyme de Lévy j'ai autant de sang juif que tous ceux qui s'en réclament, c'est à dire rien. Prenez un bonhomme dont le nom est précédé d'une particule. Saignez-le. A-t-il le sang bleu ? Non.
Chauprade a osé évoqué la possible implication du Mossad dans les évènements du 11 septembre. Sacrilège ! Racisme ! Mais la question me titille, moi aussi. A qui a profité ce crime ? Au Néocons américains, sûrement. Mais aux sionistes également. Netanayou l'a même dit à voix haute.
Revenons aux aspects techniques du 11 septembre. Mon correspondant juif me dit adhérer à 100 % à la thèse officielle. Ingénieur des Arts et Métiers, il dit avoir étudié à fond la question, en particulier celle de l'effondrement des tours jumelles. C'est très simple, m'écrit-il : le kérosène des avions, en brûlant, a chauffé le métal de la structure. A partir d'une certaine température ce métal a perdu ses propriétés mécaniques. Et tout, selon lui, s'enchaîne alors normalement. Et d'ajouter : " j'ai déjà vu des feux d'essence. Ca brûle lentement ".
Je lui au formulé une réponse de technicien à technicien, et j'attends la sienne. Je dis que le kérosène des avions a brûlé intégralement en quelques secondes, comme c'est le cas lors de crashes d'avion, quand les réservoirs sont éventrés. Et ils le sont facilement. L'alliage léger constituant un avion de ligne ne dépasse pas 2 mm d'épaisseur. Si vous vouliez vous représenter un avion de ligne selon une maquette d'un mètre d'envergure il faudrait vous l'imaginer faite de papier de faible grammage !
Je prends du pétrole raffiné, utilisé par les cracheurs de feu. J'en verse un demi-verre dans une assiette plate et j'approche une allumette. Il va brûler lentement, comme l'alcool, pour flamber les crêpes. Pourquoi ? Parce que c'est un combustible et non un explosif. Un combustible est un carburant qui a besoin d'oxygène pour brûler. Un explosif est un mélange réaction qui n'a besoin d'aucun apport extérieur, sauf du minimum nécessaire pour déclencher cette réaction en chaîne qu'est une explosion. Au passage, comment se propage la réaction chimique exothermique dans un explosif ? A travers une onde de choc, dite onde de détonation. Cette onde comprime et échauffe sur son passage le milieu, qui réagit. Elle est ainsi auto-propulsée. Dans les solides la vitesse caractéristique atteint 10 km/s.
Si vous mettez du pétrole raffiné ( ou de l'alcool ) dans une soucoupe, il va brûler. A la surface ce combustible réagit avec un apport d'oxygène. Le produit de combustion, gazeux, chaud, a tendance à s'élever. D'où des courants de convexion, un peu anarchiques, qui amènent une nouvelle masse d'air frais au contact de combustible liquide. Celui-ci ne réagit qu'à l'état de vapeur. Mais sa vaporisation absorbe de la chaleur, ce qui ralentit le phénomène.
Seconde expérience. Je mets un demi-verre de pétrole raffiné dans ma bouche. J'allume un briquet à gaz. Je tiens la flamme à l'horizontale, à trente ou quarante centimètres de ma bouche. Je crache le pétrole le plus fort que je peux, en faisant " la petite bouche ". C'est le geste des cracheurs de feu. Tout le pétrole va s'enflammer instantanément en donnant une flamme jaune. La vitesse de combustion est telle que cette masse enflammée aura même tendance à monter. Pourquoi cette combustion rapide ? Parce qu'en soufflant cette goulée de pétrole je l'ai transformée en aérosol, fait de gouttelettes. La surface de combustion est beaucoup plus grande que lorsque ce pétrole brûle dans la soucoupe.
Revenons aux Twin Towers. Un avion arrive à 700 km/h ( vitesse, hypersustentateurs rentrés ). Il percute la façade, l'endommage. Au passage il se disloque complètement. Le kérosène émerge des réservoirs éventrés, à ... 700 km/h, se fragmente en fines gouttelettes et s'enflamme. Ce thème d'une flaque de kérosène qui brûle pendant vingt minutes est un rêve de journaliste, pas une vision d'ingénieur digne de ce nom. Quand un appareil percute le sol, l'inflammation est immédiate. Parce qu'un choc, une friction, suffit à créer l'apport de chaleur suffisant. Et à 700 km/ h c'est garanti et immédiat.
Tout le monde a vu des rescapés de la collision d'un des avions avec la façade d'une des tours. Que fait cette personne ? Elle fait un signe en apparaissant à l'ouverture béante, n'a pas l'air de s'appuyer sur une du métal chauffé à blanc. De même, si vous reprenez le geste du cracheur de feu et que sa flamme soit dirigée vers un objet métallique, la température de celui-ci ne montera pas d'un degré : l'énergie calorifique collectée restera faible. Il faudra que je fasse une vidéo là-dessus, sur dailymotion. Le petit écran : faut pas rêver.
Qu'il y a-t-il dans ces étages des tours jumelles que percutent les avions ? Rien ou presque. C'est lié à la façon dont ces tours sont construites. On a des planchers boulonnés sur une structure centrale, porteuse, une colonne vertébrale, et sur une coque externe, en forme de cage. Celle-ci supporte 40 % du poids, la charpente centrale 60 %. Ce type de structure a été voulu par le concepteur, de manière à laisser les locataires du bâtiment libres d'agencer les étages à leur guise. On peut aussi bien mettre de multiples bureaux et cloisons, ou ménager un grand hall d'exposition quelque part . Ces cloisons ne sont en aucune sorte porteuses. Elles sont légères. Ce sont de simples écrans. Les débris des avions et le kérosène, qui a lui aussi sa propre énergie cinétique, balaient tout sur leur passage. Dans le cas de l'une des tours, l'attaque de l'avion est oblique. Le pilier central ne se présente pas comme un obstacle au point que le kérosène brûle à l'extérieur. La forte chaleur dégagée provoque une ascendance, très visible. Après il reste un feu très limité, qui brûle mal, dégage de la fumée. Un feu qui n'est pas celui du carburant mais de tout ce qui pouvait brûler à l'intérieur du bâtiment : meubles, cloisons, revêtement, plastiques, qui s'intensifiera avec le temps. Mais la couleur grise de la fumée est le signe que cette combustion s'opère avec difficulté, à température relativement basse. Ce feu n'est pas suffisant pour " chauffer le métal à blanc " comme l'ont écrit certains.
Je vais continuer à dialoguer avec cet ingénieur juif. Il devra m'expliquer comment ce feu parvient à couper net de puissantes poutres d'acier, à 45° et comme " tout cela s'enchaîne logiquement".
Il est temps qu'on se mette à plancher sérieusement sur ces évènements du 11 septembre. Jean Dominique Merchet est auditeur à l'Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Chauprade, lui, est, ou était partout, puisqu'il est en train de faire foutre dehors de tous les côtés. Dans ces cénacles on est là pour réfléchir à " toutes les options possible et imaginables ". Comme se fait-il que tout écart par rapport à la vesion officielle constitue non seulement un tabou, mais une cause d'exclusion immédiate ?
Mais de fait, derrière cette façade se profile des questions de la plus extrême gravité. On retiendra deux mots
Inside job ( un travail piloté depuis l'intérieur ) False flag operation ( une opération sous fausse bannière ) |
On connaîit l'affaire Northwoods, le plan visant à simuler une attaque de la base de Guantanamo, d'unités de la flotte américaine et d'avions de ligne par des membres des services secrets "déguisés en Cubains ". Côté israélien il y a l'affaire Lavon, qui n'est pas mal non plus. Ce ne sont pas des plans ou des actions émanant de groupuscules isolés, mais de services de l'armée américaine et du ministre de la défense d'Israël, Pinhas Lavon. Son grand défaut, c'est de s'être fait prendre la main dans le sac, c'est tout. Sinon, en la matière, le Mossad est champion toutes catégories.
Dans le plan Northwoods il y aurait eu des pertes américaines, inévitables. On ne tire pas impunément au mortier sur une base américaine occupée par ses propres troupes. Plus récemment, des plans similaires ont été ouvertement envisagés pour le déclenchement d'un conflit nucléaire avec l'Iran. Les Américains voulaient, en mer, faire attaquer leurs propres navires par des vedettes pilotées par des " Navy Seals " ( les commandos de Marine ). " Bien sûr, il y aurait des tués. Mais ça vaudrait le coup, vu l'enjeu, le but : nettoyer l'Iran " . Nous avons de la chance que l'Iran n'ait pas d'armes nucléaires, sinon les faucons israéliens n'hésiteraient pas une seule seconde à créer un second Pearl Harbour en frappant la flotte américaine stationnant dans les ports avec un missile de croisière porteur d'une charge nucléaire, tiré à partir d'un de leurs sous-marins, pour sauver " le Pays ", comme ils disent. Eh oui, dans cet ethnocentrisme paranoïaque, aucun autre pays au monde n'existe.
Je viens de lire un ouvrage qu'un lecteur m'a envoyé, publié en 2003 aux éditions Albin Michel, sous un pseudonyme, qui est censé avoir été écrit par une ancienne tueuse du Mossad, spécialisée dans l'infiltration des groupes Palestiniens et l'élimination des leaders, " in situ ". Auteur : Nima Zamar. Titre " Je devais aussi tuer ". Je ne jurerais pas que ce texte soit authentique. Il y a beaucoup de mythomanie chez les ex-espions. Mais les faits d'armes rapportés sont sans doute le reflet d'évènements réels.
Il y a une chose essentielle. Quand des hommes et des femmes sont immergés au quotidien pendant des générations dans un monde d'hyper-violence, d'ultra-danger, d'injustice criante, de désespoir, l'attentat, le meurtre, les représailles aveugles se mettent à faire partie du quotidien. Des mécanismes pathologiques, toujours latents chez l'homme, sont activés. Au-delà de luttes légitimes, dans un camp comme dans l'autre, se mêle une pathologie sociale. La haine coule dans les veines. Les délires religieux, les croyances en des devenirs post-mortem paradisiaques servent d'alibi à des comportement suicidaires ou sadiques. De même que la patriotisme, la défense " de la Terre Sacrée " justifie les actes les plus monstrueux, y compris ceux où on fait porter le chapeau par l'adversaire. Je pense qu'un homme comme Sharon était ( puisqu'il est en passe de ne plus être ) un authentique malade.
Les Israéliens, écrit Chomsky, joue l'intimidation. En punissant très sévèrement la population de Gaza, ils espèrent que la population lâchera le Hamas. Je ne suis pas sûr qu'ils y arrivent. Ce fut également la politique des Français en Algérie, avec " des frappes d'intimidation bien ciblées ", en particulier sur les villages de la petite Kabylie. Voir l'Aviateur, de Francis Ducrest, aux éditions l'Harmattan. On a vu ce que cela avait donné.
5 février 2009 :
Pour aller vers le texte de l'article
28 août 2009. Source : http://www.polemia.com/article.php?id=2329
Hugues Wagner, Mardi 07 Juillet 2009
Chauprade gagne dans son recours contre le ministre de la défense, mais la presse n'en dit pas un mot.
Aymeric Chauprade
Éditeur de science politique et d’histoire depuis 1994 et professeur de géopolitique depuis 1999, Aymeric Chauprade est également consultant international pour de grands groupes français ou pour des États sur les contentieux géopolitiques. devenu un manuel de référence, et plus récemment « Chronique du choc des civilisations » (février 2009, Éd. Dargaud), qui a provoqué son éviction brutale de sa chaire de géopolitique.
Hugues Wagner, Mardi 07 Juillet 2009 Hugues Wagner : On vous a accusé d’être un partisan de la théorie du complot alors que vous n’êtes pas réputé comme tel. Que s’est-il passé ? Aymeric Chauprade : Tout est parti d’un article de Jean Guisnel dans l’hebdomadaire français Le Point du 5 février 2009, qui a demandé ma tête au ministre de la Défense parce que j’ai osé faire écho aux théories non conformistes sur le 11 septembre 2001.
Jean Guisnel " spécialiste des questions de défense " et " Grand Reporter "
Mon dernier ouvrage commence en effet par un chapitre sur le 11-Septembre. J’ai voulu montrer que le choc des civilisations, c’est d’abord le fait qu’une immense partie de l’humanité, en dehors du monde occidental, ne croit pas à la version officielle de cet événement donnée par le gouvernement américain et qui est devenue la version obligatoire des médias occidentaux. Dans « Chronique du choc des civilisations » – qui est un atlas de géopolitique mondial et pas du tout un livre limité au 11 septembre –, je propose la synthèse, à ma connaissance la plus aboutie qui existe à ce jour, de ce qui pourrait être un scénario alternatif à la version officielle. Je ne prends pas parti. J’expose les arguments des tenants de cette théorie dite du complot et je ne conclus pas. Je reste prudent. Mais mon « crime » est d’avoir osé présenter de manière crédible et donc convaincante ces éléments de contestation de la version officielle. Je suis un scientifique, j’ai une première formation de sciences mathématiques et physiques avant d’être passé à la science politique. Pour avoir creusé le sujet (surtout aux États-Unis) et pour avoir beaucoup parlé de cela avec des experts français du renseignement (qui eux ne parlent pas mais n’en pensent pas moins), je peux vous dire que j’ai des doutes plus qu’importants quant à la version officielle. En tout cas, je ne vois pas au nom de quoi il serait interdit de penser sur ce sujet. On aurait le droit d’imaginer des choses horribles sur les musulmans ou sur n’importe quelle civilisation, mais dès que cela touche aux Américains, et plus encore à Israël, c’est quasiment un crime contre l’humanité que d’imaginer que des cyniques aient pu concevoir un tel crime. Hugues Wagner : Vous venez de faire suspendre, par le tribunal administratif, la décision du ministre. Pouvez-vous à nouveau donner des cours ? Aymeric Chauprade : Après un premier référé, nous en avons fait un deuxième en montrant que la décision menaçait mon économie personnelle. Le juge des référés a jugé qu’une liberté fondamentale, celle des droits de la défense, avait été gravement bafouée. Je suis tombé sur un juge indépendant et juste, dans une France de plus en plus verrouillée médiatiquement et politiquement. Même quand tout est verrouillé, il faut toujours croire en la France. Conséquence : théoriquement je peux reprendre mes cours. Évidemment, dans la pratique c’est plus compliqué. Le ministère de la Défense va devoir dire clairement quelle faute j’ai pu commettre. En réalité, tout le monde sait que la vraie raison de mon éviction est que j’étais le dernier représentant, dans les institutions de défense, de la ligne gaulliste en politique étrangère. Je suis pour un monde multipolaire et non pour cette folle politique de « l’Occident contre les autres » que représentent ceux qui sont au pouvoir maintenant en France. Hugues Wagner : Quelles ont été les réactions de vos élèves et collègues, notamment du Collège royal militaire supérieur du Maroc, où vous enseignez ? Aymeric Chauprade : Je suis extrêmement touché par les très nombreuses manifestations de solidarité que j’ai eues. Pas seulement l’immense majorité des officiers français de l’École de guerre, mais aussi les étrangers. Les stagiaires africains étaient très en colère notamment, ceux des pays arabes aussi. J’ai reçu, plus discrètement des témoignages d’amitié venant de pays asiatiques. Mon éviction est interprétée, à juste titre, comme la manifestation évidente de la rupture de la France avec les fondamentaux de sa politique étrangère d’équilibre. J’attends de voir ce que va faire le Collège des forces armées Royales du Maroc. J’y enseigne depuis six ans et j’ai toujours donné satisfaction. On aimait à Rabat ma liberté d’expression. Je suis employé directement par les Marocains et non par la partie française. Normalement, le Maroc n’étant plus un protectorat, je m’attends à ce que rien ne change, malgré les pressions. Hugues Wagner : Que pensez-vous de la réintégration par la France du commandement de l’Alliance atlantique (Otan) ? Aymeric Chauprade : Elle est contraire à l’intérêt de la France et nous n’avons pas eu de véritable débat sur ce sujet à l’échelle nationale. Je suis frappé de constater à quel point les médias français sont verrouillés par les relais d’influence américains et israéliens qui ont totalement neutralisé toute possibilité de débat. Depuis la sortie de ce commandement en 1966, il y avait un consensus de droite et de gauche. La « valeur ajoutée » de la France sur la scène internationale tenait en partie à cette position singulière, à cet héritage de la troisième voie, j’ose dire de non-alignement, car si la France est bien d’Occident, elle ne doit pas pour autant réduire sa politique mondiale à une politique occidentale. Sa vocation est de défendre l’équilibre multipolaire, pour que toutes les civilisations aient leur place dans l’Histoire. Hugues Wagner : Une alliance est-elle dirigée contre un objectif. la Russie, la Chine, l’Iran, le terrorisme ? Aymeric Chauprade : Les Américains ont remplacé la lutte contre le communisme par celle contre le terrorisme. Cette nouvelle idéologie vise à coaliser les anciens alliés de la guerre froide. Logiquement, il aurait dû y avoir une Europe puissante après la guerre froide. Or, qu’avons-nous aujourd’hui ? Une Europe certes économique, mais géopolitiquement parlant composante d’un bloc transatlantique dominé par les États-Unis. Le président Chirac a tenté de s’opposer à cela avec son acte courageux en 2003 avec l’affaire d’Irak. Je suis convaincu que ce qui se passe aujourd’hui est le retour de bâton de 2003. Les Américains se sont dits : « ces Français se sont opposés sur l’Irak ; c’est un raté, changeons les choses en France et ils ne s’opposeront pas demain sur l’Iran ». Hugues Wagner : L’ancien premier ministre français Dominique de Villepin a déclaré que l’Otan était « totalement sous contrôle américain ». Est-ce votre avis ? Aymeric Chauprade : Il a raison. Villepin a été l’honneur de la France à la tribune de l’Onu en 2003. Aujourd’hui, comme d’autres, il a raison de rappeler cette évidence : après la disparition du Pacte de Varsovie, l’Otan aurait dû disparaître. Elle n’a pas disparu parce que cela a été, dès 1990, une priorité des États-Unis de l’étendre et de la renforcer. L’organisation de l’Europe centrale et orientale va de pair avec l’élargissement de l’Union européenne. Et les Américains, voyant que l’Allemagne poussait pour reconstruire son espace d’influence à l’éclatement de la Yougoslavie, ont compris qu’il y avait là un potentiel de guerre susceptible de redonner une raison d’exister à l’Otan. Avec la Yougoslavie, l’Otan a glissé vers la guerre d’ingérence manichéo- humanitaire… Hugues Wagner : Est-il vrai que vous défendez une théorie du choc des civilisations, notamment au travers d’une opposition entre l’Europe (Russie incluse) et l’islam ? Aymeric Chauprade : Les civilisations sont un facteur important de l’Histoire mais je ne réduis pas l’Histoire au choc des civilisations. Les civilisations existent, on ne peut le nier. Et dans la longue durée, la problématique de la hiérarchie de puissance entre les civilisations est une réalité. L’Occident européen est devenu moteur de la mondialisation au XVIe siècle et a supplanté l’islam en le contournant grâce à l’ouverture des grandes routes maritimes qui ont permis d’atteindre l’Asie. Aujourd’hui, peut-être que l’Asie est en train de prendre la tête de la mondialisation et que ce qui nous menace est une guerre de l’Amérique n’acceptant pas son déclassement. Jacques Sapir soutient, très intelligemment, que si l’Amérique n’arrive plus à faire l’ordre américain elle fera le désordre… Je crois à ces réalités-là. Donc il n’y a pas que l’islam et les Européens ; ces rapports de force entre civilisations existent aussi entre Chinois et Indiens, entre Indiens hindouistes et musulmans, etc. Je crois qu’Européens et Russes ont un destin commun à construire et qu’ils doivent bâtir un rapport équilibré avec le monde musulman. La France doit développer une politique arabe intelligente car équilibrée. Les Russes ont l’expérience de l’islam caucasien et centre-asiatique depuis le XVIIIe siècle alors que les Américains n’y comprennent rien. Hugues Wagner : Certains prétendent que vous pourriez avoir été victime d’une « campagne d’épuration » menée par un cercle néoconservateur proche du pouvoir comme l’auraient été les journalistes Richard Labévière de RFI, ou Moktar Gaoud et Agnès Levallois de France 24… Aymeric Chauprade : Ce n’est pas une supposition, c’est un fait avéré. La France est en train de vivre une épuration douce et sourde (regardez mon cas : alors que j’ai gagné contre un ministre, aucun quotidien national n’en a fait état) de tous ceux dont la pensée va à l’encontre des intérêts d’Israël et des États- Unis. Cela peut paraître difficile à croire, mais c’est pourtant la vérité. Qu’il s’agisse de gens de gauche ou de la droite conservatrice, tous ceux qui « tombent » ont un point commun : leurs analyses ne vont pas dans le sens des intérêts américains et israéliens.
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