De l'héroïsme
13 décembre 2008
Je viens de regarder, en DVD, le film de l'excellent acteur Russel Crowe : " Master and Commander, l'autre bout du monde " ( deux oscars à Hollywood ) . Sur le plan esthétique, le " rendu ", c'est très réussi. L'action se passe sur un vaisseau de guerre anglais, le HMS Surprise, en 1805. Comme il est dit dans les premières minutes du film, Napoléon s'est rendu maître de l'Europe. Seule l'Angleterre résiste et se trouve sous la menace d'une invasion. Elle ne peut s'opposer au petit Corse que grâce à sa maîtrise des mers, qui reste intacte. Et cette maîtrise, il lui faut la conserver, coûte que coûte. Les Français ont construit des vaisseaux de ligne, de haut rang et les ont lancés à l'assaut de toutes les mers du globe. L'un d'eux est une frégate de 44 canons, l'Achéron. L'Anglais a reçu l'ordre de tenter d'intercepter et de couler ce vaisseau, en route vers la côte du Brésil.
Remarque au passage : ce film est inspiré d'un roman de Patrick O'Brian, qui oppose des anglais et un vaisseau ... américain, l'USS Norfolk. Mais, pour être accepté par un public américain, dans un contexte de guerre USA-Irak, le réalisateur lui a substitué un vaisseau français.
Dans cette version retouchée, on l'apprend au fil de l'histoire, si les Anglais ont des espions dans l'amirauté française, la réciproque est également vraie et lorsque l'histoire débute c'est le Surprise qui manque de tomber dans le piège tendu par le navire français, apparemment parfaitement au courant de son plan de route. Les images du film représentent une reconstitution absolument fantastique de l'ambiance des affrontaments en mer des vaisseaux de cette époque. Nous connaissions déjà la série de bandes dessinées de Bourgeon " Les passagers du vent " ( Casterman ) qui font partie de ma collection personnelle des meilleures bandes dessinées. Si les images sont si réussie c'est parce que le réalisateur a utilisé un navire école américaine trois-mâts, copie à l'identique d'un navire anglais de 1800. Les midships américains ont bien de la chance de pouvoir naviguer sur une pareille merveille.
A gauche la frégate Acheron, à droite le vaisseau anglais Surprise
Regardez l'image ci-dessus. Elle est digne d'un des meilleurs tableaux du musée de la marine du Trocadéro, qui est avec celui de Göteborg, en Suède, un des plus beaux du monde. C'est vrai que c'est beau. C'est vrai que ces gestes sont " héroïques ". Si vous allez voir ce film ou si vous louez le DVD, essayez de le lire avec d'autres yeux que ceux du spectateur qui se divertit. Nous avons sous les yeux des images de guerre, qui se veulent réalistes. Un spécialiste dirait que l'ambiance régnant à bord d'un vaisseau de ligne de cette époque était probablement plus proche de celle évoquée par Bourgeon dans ses bandes dessinées que dans ce film à grand spectacle. L'histoire nous dit que la vie à bord était des plus dures, que les équipages étaient tenus par des poignes de fer. Hiérarchie, disciplines, punitions très sévères au moindre manquement ( les coups de fouet, la "grande cale", évoquée par Bourgeon ). Dans le film où Crowe interprète le capitaine Audrey, l'ambiance est bonne, l'encadrement sympathique, du second au maître d'équipage. On se croirait dans une école anglaise menée par un encadrement bon enfant. Les matelots sont des patriotes, qui suivent " Jack la chance ", leur vaillant, hardi et toujours victorieux capitaine " qui gagne toujours, à la fin ".
Vous verrez comment celui-ci, grâce à son audace et son intelligence à la mer arrive à vaincre un navire de 44 canons, alors qu'il n'en a que 27, à s'emparer d'un vaisseau de ligne français mené par un équipage deux fois plus important que le sien. Un navire puissant, rapide, possèdant une coque très résistante, "épaisse de deux pieds", et dotée d'une portée de canons très supérieure à celle du Surprise.
On voit, et cela est parfaitement authentique, que ces vaisseaux de guerre emmenaient à leur bord des enfants, depuis des enfants-matelots ( les " mousses" ) jusqu'au officiers-enfants ( les midships ). Ci-après une image ( page 32 du premier album de la série, intitulé " La fille sur la dunette " ) montrant les mousses transportant les gargousses, les charges de poudre destinées aux canons.
Les apprentis-officiers, vous les trouverez dans le film. L'un d'eux est le fils d'un lord de l'amirauté anglaise. Quel âge peut avoir ce Lord Briteney blondinet ? Douze, treize ans ? Si vous suivez ces images vous verrez que nombre de membres de l'équipage ont quatorze-quinze ans. Dans cette marine de guerre, un homme de vingt ans est déjà aguerri. Un homme de quarante est un ... miraculé. Au premier engagement le bateau anglais, surpris, essuie un tir français qui fauche 9 hommes et en blesse 27, dont ce jeune lord qui est blessé au bras. Les navires échangeait des obus de différents calibres. Ceux qu'on voit manipulés par les artilleurs anglais font 18 cm de diamètre. Mais les calibres pouvaient être beaucoup plus importants. L'action, sur les albums de Bourgeon se déroule à bord d'un trois pont armé de 74 canons. Sous voile une telle unité masquerait totalement l'Arc de Triomphe de la place de l'Etoile. Huit cent hommes d'équipage ! Le porte-avion " Foch " de l'époque.
Ces bateaux sont en bois. Quand ces obus frappent, ils lancent des milliers d'éclats de bois capables d'infliger d'épouvantables blessures. C'est par deux éclats de bois que le petit lord sera blessé au bras, ce qui suffira à entraîner son amputation. Qui peut imaginer se trouver à bord d'un de ces vaisseaux durant un engagement ? Les scènes décrites dans le film sont relativement discrètes. Les Anglais semblent ignorer la peur, gardent le sourire aux lèvres. L'écriture de Bourgeon est plus crue. Pendant ces combats volaient les membres arrachés. Les tripes se répandaient sur le sol. Au coeur même des combats les équipes médicales opéraient. Les médecins sciaient des bras et des jambes en série. Les antibiotiques ... n'existaient pas. Dans le film, la blessure au bras du jeune lord prend si vilaine tournure que l'amputation est décidée. Nous y assistons. Enfin, si l'on peut dire. Le petit lord est très brave.
Lord Briteney, élève-officier, bientôt manchot
Mais, assez vite, Lord Briteney junior reprend le dessus. Même convalescent, assis dans son hamac, avec un bras en moins, il garde le sourire. Le capitaine Audrey, qui lui rend visite, lui offre un livre consacré à la vie de l'amiral Nelson, grand héros anglais. Dans la suite du film l'enfant blond ne quittera jamais son sourire angélique. Alors le spectateur se dit " perdre un bras lors d'un engagement naval, quand on a douze ans, ça ne doit pas être si terrible que ça, puisque ce gamin garde son irrésistible sourire ". On le verra par la suite suivre le docteur lors de son exploration des îles Galapagos, déjà reconverti aux Sciences Naturelles.
Dans la suite de l'histoire nous le verrons participer à tout, et même aux combats, avec un bras en moins. Lors de l'affrontement final, l'abordage est prévu au programme, avec ce qu'on peut imaginer : un combat sans merci dans un lieu confiné : pont, entrepont. Depuis les hunes les soldats mitraillent, lâchent des grenades. On en balance également par toutes les ouvertures mais le caméraman ne nous en montre pas les effets dévastateurs dans des lieux aussi confinés. Les canons ne tiraient pas que des boulets. A courte distance on les chargeait de mitraille et de toutes sortes de gadgets, que vous trouverez dans les musées, permettant de créer le maximum de dégâts humains, de fracasser les os, d'arracher les chairs. Mais ils sont bien courageux et bien propres, nos jeunes officiers anglais, qui ont des allures de lycéens. Avant l'abordage Lord Briteney junior, devenu manchot, s'entraîne pour manier son sabre de son seul bras valide. Mais un de ses " camarades de classe " lui annonce qu'il ne participera pas à l'abordage. Son visage se rembrunit pour la première fois. Perdre un bras, passe encore : ce sont les hasards de la guerre. Mais être privé d'abordage, ça c'est pas sympa pour ce mioche qui restera consigné à bord pendant que ses petits camarades iront s'amuser sur le pont du navire français, et le spectateur aussi, bien assis dans son fauteuil, devant son écran. Il est tout déçu, le pauvre pitchounet et le spectateur s'en émeut. Mais le bon capitaine Audrey lui dit aussitôt " lorsque nous serons partis à l'abordage du vaisseau français, vous resterez à bord et commanderez ceux qui resteront ".
L'enfant sourit, satisfait. Son regard brille devant l'honneur qui lui est fait, la confiance que l'on place en lui. Les spectateur aussi est content. Un enfant amputé qui fait la gueule, ça serait triste, non ? The show must go on.
Regardez, mais soyez conscient de ce qu'on vous montre, de ce que vous regardez et assimilez à votre insu.
On assiste à l'abordage. C'est ... très propre, finalement. L'officier-enfant, avec la voix d'un gosse qui n'a pas encore mué a l'idée de faire braquer les canons vers le bas pour défoncer la coque de l'ennemi. Les canonniers lui obéissent. Il est officier. L'opération est une réussite déterminante. Arme au poing, il lance à la cantonnade avec sa voix de fausset :
- Prenez un arme et suivez-moi !
et penètrant par l'ouverture, il décharge son pistolet dans la figure du premier matelot français qui se trouve sur son passage. C'est très discret. On ne nous montre pas un français au visage ensanganté par la décharge. Seulement une ombre qui s'affaisse. Le médecin, voyant cela, se décide à participer lui-même à cette opération de nettoyage. On le verra occire fort adroitement un nombre non négligeable d'ennemis français, puis sourire à son ami le capitaine et enfin lâcher son sabre, qu'il troquera pour un bistouri.
Epilogue : Nouvelle scène où l'ont voit des matelots coudre leurs morts dans leur hamac, avant qu'ils ne soient livrés aux flots au cours d'une cérémonie. Des morts très propres. Les visages sont intacts, les traits reposés, détendus, comme si cette mort leur avait apporté une certaine sérénité. On ne nous montre pas ce qui est seulement évoqué quand Lord Briteney Junior craint de voir la mort le prendre : que lorsqu'on coud ces morts, on passe l'alène à travers le nez, dans le dernier point, histoire de vérifier qu'ils ne sont pas seulement endormis. Ca, on ne vous le montrera pas. Ca ne serait pas gentil pour le spectateur, qui vient d'assister à une belle bataille, aussi esthétique et aseptisée. Non, tout se termine bien. Le spectateur est content. Belles images, voiles gonflées. Visite des îles Galapagos, le médecin du bord jouant les précurseurs de Darwin. Tout est bien filmé. Dans ce bateau, on s'y croirait. La capitaine et le médecin font de la très belle musique de chambre, le premier au violon et le second au violoncelle. Le contraste est très fort entre la crudité de cette vie à bord et la délicatesse de cette musique. Le tout entrecoupé d'humour anglais et de belles chansons de marins. Tout est bien qui finit bien. Le spectateur fond sous le charme de Russel Crowe, le courageux capitaine, qui joue si bien du violon. Quand au jeune lord qui a perdu un un bras : ne vous en affligez pas. Grâce aux leçon du médecin du bord on voit se dessiner son avenir : il deviendra un brillant anatomiste.
Je ne vous déconseillerai pas de louer ce DVD. Mais réfléchissez aux images que vous verrez. Ce qu'on vous montre, c'est la guerre. Essayez de ne pas l'oublier. Les Anglais, dans cette partie de l'histoire, se battent contre l'ambition planétaire d'un petit Corse, complexé par sa petite taille, qui se prend pour Alexandre le Grand. C'est le " Bling-Bling " de l'époque, plus le talent, l'imagination. A cette époque Napoléon n'était pas tellement différent d'un Hitler, le racisme en moins. Les ambitions étaient comparables. Napoléon voulait imposer un " napoléonisme" sans limites géographiques. Seule l'immense Russie mit cette stratégie en échec, avec ses steppes si vastes qu'elles étaient impossibles à contrôler, son climat rigoureux, ses routes boueuses, qui eurent deux siècles plus tard eurent raison du génial Adolf, fantastique stratège, sachant s'entourer de gens de talent, du moins au début. Mais comment voulez-vous créer une ligne de font large de plusieurs milliers de kilomètres qui ne soit pas une ... complète passoire ?
Qu'est-ce que cette comédie nommée histoire ? Comment acceptons-nous d'en être les acteurs, actifs ou passifs ? Comment se fait-il que les siècles écoulés ne nous aient rien appris ? Je ne sais plus qui disait ( Prévert, probablement )
Il y en a qui donnent des canons aux enfants Et d'autres qui donnent des enfants aux canons |
Regardez cette image qui est de notre temps.
La légende disait ( à propos de Bush ) : " il n'a pas fui ...."
Il est courageux, quand même le président américain. Il est même allé visiter les " gueules cassées " de la guerre en Irak. Et il trouve même le moyen de sourire devant la caméra. Vous auriez " ce cran ", vous ? Chapeau ! ....
Regardez bien cette image. Concentrez-vous. Est-ce que vous y croyez ? Non. Ca ne peut pas être si tragique puisque le jeune soldat sourit et la président aussi. Eh puis, c'est peut être un effet spécial comme un autre. On est tellement habitué au virtuel, de nos jours, qu'on en perd le sens des réalités. En regardant cette image, bien réelle, celle-là, avouez que vous n'êtes pas plus ému qu'en contemplant celle du jeune lord avec son bras en moins. Quand vous avez vu les images du gamin, vous vous êtes dit " a-t-on été chercher un jeune acteur qui était déjà amputé ? ". Vous l'envisagez un court instant, puis vous vous dites : " Non, de nos jours, on est capable, image par image, d'effacer un bras au premier plan et de le remplacer parce qui qui est derrière. Sur une image fixe, avec Photoshop beaucoup de gens sont capables de le faire. Ca doit être ça. Ne frémissons-pas, c'est ... pour de semblant ".
Le virtuel émousse notre capacité de nous émouvoir. Nous sommes tellement saturés par le faux que nous ne sommes plus capables de voir et de ressentir le vrai. Normalement, un telle image devrait " nous glacer l'échine ". Mais non, même pas, même plus.
Réalisez-vous à quel point le décervelage commence déjà à agir chez vous ?
Vos enfants, à coup de jeux vidéos, tuent déjà depuis leur plus jeune âge. Récemment on trouvait sur le net un film montrant des gosses en train de jouer à des jeux vidéos. L'image la plus impressionnante était celle d'une fillette d'une dizaine d'années qui tuait sans un battement de cils. Pas un trait de son visage ne bouge. Il y aura une escalade dans ces jeux vidéos et nos soldats de l'avenir, quand ils éclateront des visages à coup de lasers croiront qu'ils participent à un jeu. Ils auront été éduqués en conséquence, resteront impassibles devant des flots de sang, des tripailles répandues. Ils le sont déjà, probablement.
J'ai mis sur mon site un commentaire de l'ouvrage de Francis Ducrest, " l'aviateur ", qui raconte ses années de guerre d'Algérie où ils pilonnait les villages de la Petit Kabylie du haut de son jet Mistral, un monoréacteur dérivé du Vampire anglais, à coup d'obus de 20 mm, de bombes et de bidons de napalm. Un seul bidon de napalm bien placé suffit à effacer toute vie d'un petit village. En Algérie on appelait cela des " bidons spéciaux". Des " missions à faible risque ", convient Ducrest dans son livre. C'est " la guerre vue d'en haut ". Sur votre écran c'est " la guerre vue de votre fauteuil ". Mais revenons à cette image du voisin de George W. Bush. Quel âge peut avoir ce gamin ? Vingt ans à tout casser. Beaucoup de soldats engagés en Irak ou en Afghanistan ont cet âge.
Quatre mille morts américains, et combien d'aveugles, d'amputés, d'infirmes, de défigurés ? Côté irakien, combien de veuves, de mères déchirées, d'infirmes ? Et que dire de celles qui, ayant absorbé l'uranium 238 des obus à haut pouvoir de perforation, sous forme d'oxyde, mettent au monde des enfants monstrueux ?
Qui sème le vent, récolte la tempête
Je vous montre cette image, mais on pourrait en produire des milliers d'autres, montrant des jeunes sodats ou des civils, de toutes sortes de pays, tout aussi défigurés, détruits. Que voulez-vous, quand je vois un film comme " Master and Commander " je ne peux pas, moi, m'abstraire des réalités de notre temps. Je n'ai pas le coeur de me planter devant mon écran et de me distraire de la mort, et encore de la mort. Dans le film on ne montre pas, on suggère avec le toucher subtil du peintre. Quand le gamin est amputé, on voit le sable qu'on jette sur le plancher de bois pour éviter que le chirurgien ne dérape sur le sang, on entend le bruit de la scie. Si on vous montrait ... tout, vous ne le supporteriez pas. Ou, si vous le supportiez et que vous soyez alors diverti par un tel spectacle, alors il faudrait se poser de sérieuses questions sur votre état mental, vous conduire au plus vite chez un psychiâtre. Mais ce spectacle de l'amputation d'un enfant-soldat de douze ans : ça va, c'est " normal ", visible, y compris par des jeunes. Le film ne comporte nulle limitation d'âge. Ca n'est pas un film d'horreur, aux scènes insoutenables.Bien sûr, ces scènes d'horreur, vous vous les fabriquez vous même dans votre tête, à votre insi.
Et là est le paradoxe. Nous acceptons une certaine mise en scène de la mort. Mais lui faire face : non, c'est trop dur, insoutenable. Entre ce film et les séries B de l'après guerre il n'y a somme toute guère de différence. Dans ceux-ci les héros mourraient confortablement allongés, relativement propres. Comme au théâtre ils disaient quelques mots puis leurs yeux se fermaient, leur tête s'inclinait. On ne voyait pas les blessures. Seulement un peu de sang sur une chemise. Et encore, en noir et blanc. Ils mouraient d'un coup, sans souffrir, sans se débattre. Ils acceptaient leur mort sans révolte et nous l'acceptions aussi. Dans Master and Commander le réalisateur nous fait grâce, après cette action d'éclat, du rejet en mer de trois ou quatre cent marins français qui ont dû trouver la mort lors de l'affrontement, du laborieux ramassage des pièces détachées, des pieds et des mains arrachés. Ce sont des détails. On préfère une scène où Crowe cite les membres de son équipages tués au combat. Ca fait très cimetière d'Arlington. L'union Jack remplace la bannière étoilée. Puis les survivant prient, avec les mêmes mots que ... dans le camp d'en face.
Notre père, qui êtes aux cieux
Le beau capitaine français, avant de décéder, a eu comme dernier souhait que son sabre soit remis à son ennemi anglais victorieux. Chevaleresque.
N'êtes vous étonnés que la mort fasse à ce point partie de nos films ? Je revois ces vaisseaux de guerre, d'une beauté à couper le souffle. Ce sont les "objets de haute technologie de l'époque ". L'aviation n'existait pas. Pour porter la mort à distance il y avait le navire, symbole de force, de puissance, de grandeur. Aujourd'hui il y a l'aviation. Ah, qu'ils sont beaux, nos avions de guerre, avec tous leurs crocs, toutes leurs dents, leurs bombes, fantastiques zizis volants. Nous avons eu, au sein d'ufo-science, un garçon de 32 ans qui ne s'était pas remis de ne point avoir été sélectionné comme pilote de chasse. Même à notre contact, ce rêve l'habitait toujours. Je me rappelle d'un de ses derniers mails :
- Je préfère faire la guerre aux commandes d'un Mirage 2000 que de mener une vie médiocre
Pauvre garçon ....
Maintenant, même les jolies femmes font la guerre. Et elles sont plus sexy que ne l'était probablement la pucelle d'Orléans. Aux actualités on voir que les femmes-soldat américaines, équipées comme les hommes, ont du rouge à lèvre. Cela fait sans doute partie de la dotation du corps féminin, comme les cigarettes " troupes ".
Ici c'est une image extraite du film Stealth, mais il y a probablement des femmes pilotes, américaines, anglais, françaises ou d'autres pays qui sont probablement aussi charmantes. Je me rappelle d'une séquence qui montrait une femme pilote d'hélicoptère, une américaine qui avait été abattue en Irak et qui avait été amputée des deux jambes. Si on excepte de détail, sur son fauteuil roulant elle restait très séduisante, franchement baisable.
Allez voir cette page, composée en 2005, qui montre une exposition organisée par l'armée de terre française, où des femmes-soldat, avec vernis à ongle, apprennent à des jeunes enfants le maniement d'une fusil-mitrailleur. Quand on voit ça, on se dit " ça n'est pas vrai, je rêve ".Mais allez voir en bas de cette page le commentaire d'un lecteur, encore plus fou, qui pense " que je vois le mal partout "....
Comment pouvons-nous supporter l'horreur qui peuple notre planète ? Comment pouvons-nous supporter que des enfants meurent de faim ? Comment pouvons-nous " jouer à la guerre " ou "jouer à la mort ", jouer avec la mort alors qu'ailleurs tout cela n'est qu'une sinistre réalité, au quotidien souvent.
Je vais vous envoyer sur un site. Je pourrais le décortiquer, extraire des images. C'est celui de l'ingénieur militaire en retraite Pierre Billaud, un de co-concepteurs de la bombe à hydrogène et fier de l'être. Le voici :
http://pbillaud.club.fr/Sitewebpb.html
Le jeune et fringant polytechnicien Pierre Billaud, directeur du centre de Limeil
faisant visiter les lieux à de Gaulle(vous savez, ce général en retraite qui faisait payer les Fellaghas pendant la guerre
d'Algérie pour qu'ils ne plastiquent pas de gazoduc saharien )
Aujourd'hui âgé de 88 ans ( il est né en 1920 ) il doit avoir cette photo encadrée dans son salon : " Moi avec le général de Gaulle ". Le sommet de sa carrière.
Sa chanson geste nucléaire est à lire,
ponctuée de mises au point rageuses, de piques adressées à des gens dont la plupart on déjà pris leur aller simple pour l'au-delà. Je n'ai pas lu le livre de Schwerer, intitulé " Après de ma bombe ".
Vous verrez dans le récit de Billaud quelle est sa complainte, son obsession. L'affreux Robert Dautray s'est indûment approprié la paternité de la bombe H française. Quel scandale ! Quelle honte ! Alors Billaud se bat opiniâtrement, depuis des années, pour rétablir la vérité des faits.
Tout simplement ... pathétique
J'ai eu un contact avec Billaud, à l'époque où je me battais pour faire savoir que la France avait procédé ( et à mon avis procède toujours ) à des essais nucléaires souterrains furtifs. Il était déjà à l'époque âgé de 85 ans. Quel naïf irait imaginer que la France n'ait procédé à aucun essais depuis l'abandon de la base de Mururoa en 1996 ? Ne serait-ce que pour vérifier que nos chères ogives thermonucléaires sont toujours en état de marche. Quel demeuré absolu pourrait penser "qu'on a remplacé toutes ces cochonneries par des simulations sur ordinateur ". Billaud ne croyait pas à ces essais furtifs. Il parlait de "tirs froid ", autrement dit d'essais avec un matériau similaire, mais non fissile, par exemple avec de l'uranium 238 et non du plutonium 239. Vous verrez que dans son récit il évoque les tirs " froids" effectués à Monrovilliers. Je citerai seulement une phrase de Billaud, au téléphone :
- Je ne crois pas à ces essais nucléaires souterrains, dans des mines, comme vous le prétendez. Non, je pense que si les Français voulaient faire de nouveaux essais, le plus simple serait que quelqu'un ait les couilles de faire exploser une charge sous-marine, en pleine mer.
Plus écologique, tu meurs.....
Billaud mourra sans avoir rien compris, je pense. Au passage, si jamais il vous prend l'envie d'entrer en contact avec lui, cela lui fera grand plaisir : il y a son adresse e-mail en bas de chacune des pages de son site. Le mise au point des bombes françaises fut une sorte de geste héroïque moderne. Dans mon livre " Les Enfants du Diable " ( épuisé mais téléchargeable depuis mon site ) on peut trouver page 139 une citation extraite du livre d'Emilio Segré, un des pionnier qui participa à la création de la première bombe atomique aux Etats Unis :
Si vous cherchez ce qu'il y a dans la tête d'un ingénieur militaire : voilà. C'est aussi simple que cela. Et ça n'a pas changé d'un iota. Quelques neurones, quelques équations et une boite de soldats de plomb.
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