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Les cathédrales vides

 

Mis en ligne le 5 janvier 2013

Complément du 20 janvier 2013

Comptez les nombre de jours qui s'écouleront
avant qu'un écho semblable ne paraisse dans la presse, où que ce soit.

 

14 janvier 2013. Premier écho dans une web-presse : Gizmodo

15 janvier 2013 : Ce texte repris dans " 20 Minutes ". Lien

C'est tout pour le moment ....

 

La revue Nexus publie, dans son numéro de Janvier-Février 2013 une interview de 6 pages où j'ai évoqué le fiasco de la fusion par laser aux Etat-Unis, sujet complètement occulté en France depuis 6 mois. Le projet NIF, aboutissement de trente années d'effort et de recherche est un banc comprenant 192 lasers, qui aura coûté 5 milliards de dollars au contribuable américain. Ce fiasco condamne de facto le projet français Mégajoule, qui n'est qu'à l'état d'ébauche et coûtera 6,6 milliards d'euros.

 

Une remarque, au passage. Le CEA publiera-t-il, dans son site, une réponse musclée à mes écrits, comme ce fut le cas, suite à l'article que j'avais fait paraître dans la même revue, réponse de 12 pages, qui y figure toujours en français et en anglais. Sans qu'on ait pu savoir qui était l'auteur de cette prose, sinon "qu'il s'agissait d'un groupe dont les membres ne tenaient pas à ce que leurs noms soient communiqués".

Tentant d'exercer un légitime droit de réponse, le CEA ne s'est pas donné la peine de répondre à mon envo, et encore moins de le publier.

http://www.jp-petit.org/NUCLEAIRE/ITER/ITER_fusion_non_controlee/Demande_droit_reponse.htm#29_3_12

 

Il ne faut pas espérer que qui que ce soit soulève cette question, en l'occurrence un élu, sous forme d'une question à l'Assemblée Nationale : " Etant donné l'échec de son équivalent américain, le projet NIF, faut-il mener à son terme le projet Megajoule, dans le contexte de crise qui est le nôtre aujourd'hui ?"Le lobby nucléaire est trop puissant, et une telle démarche pourrait coûter à cet élu, ou élue, sa sacro-sainte carrière.

J'ai récemment été approché par un personnage politique, qui souhaitait me compter parmi les "parrains" de son jeune mouvement, qui poussait des idées auxquelles, en partie, j'adhérais, même si je trouvais ce "programme" très incomplet. Quand la question du nucléaire a été abordée, j'ai reçu la réponse suivante :

- C'est un sujet que, pour le moment, je ne souhaite pas aborder, car il divise les Français.

Pour aborder cette question, cruciale, urgente, vitale pour de simples question de santé publique, peut être faut-il une bonne dose de "courage politique". Mais, ce courage-là, je ne l'ai guère rencontré, au fil des contacts que j'ai pu avoir avec les uns et les autres, de tous bords. Au point que j'ai acquis une vision nauséeuse de la classe politique. Ces gens me font irrésistiblement penser à celle des avocats, qui s'affrontent sur les prétoires, défendant à l'aide de grandes tirades, des personnages et des causes dont ils se foutent éperduement, puis discutent entre professionnels, autour d'un bon repas, quand ils ne font pas du ski à Megêve ensemble, ou dînent chez Lipp.

Quand on dit que ces gens sont "des acteurs de la vie politique", le mot est bien choisi. Ce ne sont que des rôles, des textes qu'on lit, écrits par d'autres, des idées, des propos que des puissances d'argent vous mettent en bouche. Les citoyens, les internautes, se rendent de plus en plus compte que la vie politique, comme la vie journalistique, ne sont que des leurres, des théâtres de marionnettes. Les uns sont tenus par l'ambition. Le message est on ne peut plus clair :

- Faites un geste, dites un mot de travers et, sur simple coup de fil de nous, votre formation politique cessera de vous soutenir. Vous ne trouverez plus un centime pour appuyer votre future campagne, et les médias qui sont à notre solde vous descendront en deux coups de cuillère à pot, avec quelques articles bien sentis.

A plus haut niveau, celui des chefs d'Etats, l'avertissement sera plus brutal, plus cru :

- Songez à votre peau. Un accident d'avion, de voiture, l'attentat d'un "déséquilibré", reconnu coupable, puis éliminé, "suicidé" dans sa cellule, le déclenchement d'une maladie qui vous emportera, toutes actions que nous saurions aisément manipuler, tout cela peut être programmé à tout moment. Songez aussi à vos proches, à vos enfants. Tout est possible, vous savez.

Et cela à n'importe quel niveau, fut-ce-t-il celui du chef d'Etat de la plus puissante nation du monde. Vous n'avez qu'à vous rappeler de l'élimination de John F. Kennedy, mauvais "renvoyeur d'ascenseur", qui "s'était pris pour le Président des Etats Unis d'Amérique".

Revenons à la question de la fusion par laser, l'échec du NIF ( National Ignition Facility), aux Etats Unis. L'échec est patent, prouvé, documenté, largement commenté ( dans un numéro de 2012 du New York Times, entre autre ). Un rapport du département de l'Energie Américain, le DOE ( Department Of Energy ), bailleur de fond, en fait état, sans la moindre ambiguïté, et met le feu aux poudres durant l'été 2012.

Pour télécharger ce rapport, en date du 19 juillet 2012.

Ce projet était condamné d'avance.

Ce n'est pas à la revue NEXUS, qui fait déjà un effort méritoire en étant LE SEUL MEDIA à faire état de cette information, d'entrer dans les détails des aspects technico-scientifiques. Cet article ne correspond pas à l'attente de son lectorat, et je salue le courage de David Dennery, son rédacteur en chef, d'oser prendre le risque de "perdre des lecteurs avec des sujets trop compliqués". Avec cet article, il sauve l'honneur de la profession de journaliste, je n'hésite pas à le dire, tant ses collègues courbent l'échine devant les pressions des puissances d'argent.

Un article, fort bien tourné, envoyé il y a quatre mois par un collègue ingénieur à la rédactrice en chef de la revue Science et Avenir, Dominique Leglu, si "forte en gueule" dans son blog, est prudemment resté sans réponse.

Je vais essayer de résumer.

Dans les années soixante dix le physicien John Nuckolls ( que j'ai rencontré à Livermore en 1976 ) publie un papier fondateur, suggérant qu'on puisse réaliser la fusion dans une cible de quelques millimètres de diamètre, subissant l'impact de puissants lasers au verre dopés au néodyme. Ces lasers fournissent ( et fournissaient dès 1976) une puissance instantanée défiant l'imagination : un térawatts par unité, un million de mégawatts.

Des batteries de lampes fluorescentes au xénon pompent de l'énergie dans de grands blocs de verre rose. Vous avez tous déjà vu ce matériau au moins une fois, car c'est en adjoignant cette "terre rare" qu'est le néodyme, qu'on donne aux verres de lunettes une teinte rosâtre. On parvient ainsi à stocker 10.000 joules dans ces blocs cylindriques. Cette énergie n'est pas considérable. Une calorie représente 4,18 joules. Donc 10.000 joules représentent 2400 calories. De quoi porter à ébullition, en partant de la température ordinaire, trente centimètres cubes d'eau : le fond d'une tasse de tisane !

Mais ce verre au néodyme a la propriété de pouvoir restituer son énergie en 10 nanosecondes, 10-8 seconde, un cent millième de millième de seconde. D'où cette puissance d'un ... million de mégawatts, par "ligne laser".

Le NIF comporte 192 lasers de ce type. Tablant sur un temps de décharge plus court, celui-ci délivre ( il est opérationnel depuis début 2010 ) cinq cent térawatts d'énergie, sous forme d'ultra-violet.

500 térawatts, c'est plus de mille fois la puissance instantanée délivrée par toutes les machines électriques fonctionnant au Etats-Unis.

Ces pinceaux d'ultraviolet pénètrent alors par les orifices d'une petite chambre cylindrique, dotée de deux trous, que les spécialistes ont décidé de nommer Hohlraum, en optant pour l'appellation allemande ( cavité).

 

Le "mini-four" (hohlraum) contenant la cible sphérique dans les montages NIF-Megajoule

 

Ces pinceaux frappent la paroi intérieure de ce four, selon une triple couronne de spots.

 

Les pinceaux lasers frappent la paroi intérieure, en or, selon trois couronnes de spots.
Au centre, en blanc, la cible proprement dite, contenant le deutérium-tritium

 

Ces points de la paroi réemettent du rayonnement dans la gamme des rayons X, et c'est ce rayonnement qui va provoquer la sublimation de la coquille mince constituant l'ablateur. Ce matériau, en passant à l'état de plasma, va entrer en expansion, à la fois vers l'extérieur et vers l'intérieur. C'est cette rétrocompression qui, agissant sur une couche de deutérium tritium solidifié, qui s'est déposée sur la face intérieure de cette coquille (du "givre", formé au moment où on réfrigère cette cible à une tempéraure extrêmement basse, avant l'essai), est censée propulser ce matériau vers le centre géométrique de l'objet, à une vitesse minimale de 370 km/s, pour créer un "point chaud", d"où seraient censées démarrer les réactions de fusion.

 

La cible : une fille coquille contenant du deutérium-tritium

 

Dans ces conditions, cette couche de DT solidifiée, de "givre", devrait donner au centre une boule de DT au sein de laquelle les conditions de fusion devrait être atteintes (l'ignition). Qu'est-ce qui est censé assurer alors le confinement de cette boule de DT à l'état solide et comprimée ? L'inertie. C'est pour cela que ces systèmes de "fusion par laser" sont appelés ICF ( inertial confinement fusion : Fusion par confinement inertiel ).

Le projet démarre à la fin des années quatre vingt dix. Référez vous à la page anglophone du NIF, la page française est indigente.

http://en.wikipedia.org/wiki/National_Ignition_Facility

Dans ce dossier ( et cette phrase s'adresserait aux journalistes scientifiques français, si tant est qu'ils aient envie de faire correctement leur travail ) le passage clé est intitulé Centurion Halite. Au moment où les gens du Lawrence Livermore Laboratory, Californie, tentent de convaincre le département de l'énergie de financer ce projet pharaonique, des critiques fusent. Il ne s'agit pas de se laisser saouler par ce chiffre mirifique concernant la puissance, effectivement très "science fiction". Ce n'est pas le paramètre clé. Celui-ci concerne la quantité d'énergie qui devra être déposée sur la cible pour obtenir l'ignition.

Nuckolls est le premier à fournir des valeurs. Mais au fil du temps, il les relève de plusieurs ordres de grandeur. A un moment, il admet qu'il s'est ... trompé dans ses calculs. Le DOE finit par demander qu'on procède à une expérimentation pour disposer de données fiables.

Avant tout, il faut comprendre que ce projet NIF, comme le projet français Mégajoule, sont des projets 100 % militaires. En contant au public que de tels systèmes pourraient produire de l'énergie, on se moque tout simplement du monde. La raison est très simple. Si ces montages devaient un jour se transformer en générateur d'électricité, il faudrait commencer par récupérer l'énergie produite par fusion, à la paroi. Celle-ci est véhiculée par un flux de noyaux d'hélium et de neutrons (80% de l'énergie est produite sous cette forme). Le tritium n'existant pas à l'état naturel, cette paroi devrait assurer une "fonction tritigène", pour reconstituer au fur et à mesure le stock de tritium consommé. On disposerait tout autour de la chambre des plaques de lithium qui, subissant l'impact des neutrons, donneraient de l'hélium et du lithium. Comme le rendement maximal n'est que d'un noyau de tritium produit par neutron capturé, il faudrait interposer une substance qui fasse office de multiplicateur de neutrons, du plomb ou du béryllium. Au bout de tout cela, un échangeur devrait prélever l'énergie produite, sous forme de calories, qui serviraient à créer de la vapeur, laquelle alimenterait des turbines, collectées à des alternateurs.

Il faudrait en outre assurer le remplacement des hublots à travers lesquels les rayons laser pénétreraient, et qui seraient vite endommagés par les neutrons.

Une partie de cette énergie devrait servir à recharger les condensateurs alimentant les lasers, au prix d'une nouvelle perte d'énergie. Enfin, au bout du compte, le rendement des lasers au verre dopé au néodyme ne dépasse pas 1,5 % !!

Je ne vous étonnerai pas en vous disant qu'il n'existe nul plan, nul projet d'une telle installation.

Cette boite en or (un simple "matériau lourd") réemettant des rayons X n'est là que pour simuler le second étage d'une bombe à hydrogène, où le flux de X est alors produit par un engin à fission. Ces expériences permettraient aux ingénieurs militaires de trouver les meilleurs constituants possibles pour l'ablateur, en augmentant ainsi le rendement de l'engin.

En effet, dans une bombe thermonucléaire, seule une partie du mélange de fusion (du deutérure de lithium, à l'état solide) fusionne. C'est aussi un système à confinement inertiel. Quand la cible (cette fois disposée selon l'axe de la bombe) est touchée et commence à fusionner, ce matériau entre immédiatement en expansion. La température chute, la distance entre les noyaux augmente. Alors les réactions de fusion s'arrêtent.

Ce qui émerge d'une bombe thermonucléaire, ce n'est pas (outre les produits de réaction de la bombe à fission servant d'allumeur), que de l'hélium, produit des réactions de fusion, mais un mélange d'hélium et "d'imbrûlés". Seul 20 % de l'explosif est converti en énergie. Grâce à ces bancs d'essai de fusion par laser, les militaires espéraient disposer d'une installation d'essai plus souple et moins coûteuse que les expérimentations nucléaires souterraines, par ailleurs interdites par un moratoire, à la fin des années quatre vingt dix, sauf erreur.

Vous voilà éclairés quant aux tenants et aboutissants de ces projets.

Un peu troublé par les importants réajustements successifs effectués par Nuckolls, le financeur, le DOE, le Département de l'Energie américain, demande donc qu'on irradie des cibles analogues à celles qui sont censées être utilisées sur le NIF, pour la fusion par laser, en effectuant des expérimentations nucléaires souterraines dans le site du Nevada. On donne à ces expérimentations, ultra-secrètes le nom de code " Centurion Halite ". Elles se déroulent de 1978 à 1988. Les chiffres obtenus contrarient énormément les tenants du projet NIF :

Dans ces expérimentations, l'ignition n'est pas obtenue
tant qu'on ne concentre pas sur la cible une énergie supérieure à 10-20 mégajoules

L'énergie permettant de porter à ébullition 30 litres d'eau.

Portez votre attention sur le nom donné au projet français : Mégajoule. Il signifie que le but recherché est de produire une énergie laser de l'ordre du million de Joules. Même chose pour le NIF.

Faites le calcul. Le NIF est parvenu à produire 1,87 mégajoule d'énergie laser. Divisez par le nombre de lasers : 192. Vous obtenuez la quantité d'énergie stockée dans chaque laser : 10.000 joules.

Il s'agit de la quantité d'énergie pénétrant dans le mini four. Une partie est utilisée pour chauffer l'or de ce four. Il y a des pertes de tous ordres. Au résultat, seul le dixième de cette énergie parvient à frapper la cible sphérique, soit 0,18 mégajoule. Or les résultats des essais Centurion Halite prescrivaient 10 mégajoules.

Il manque un facteur 55 !

Au lieu de 192 laser il en faudrait ... mille. Impensable budgétairement ( les Français ont déjà réduit le nombre des "lignes laser" à 176, ce qui porte ce facteur à 60 ).

Le projet Centurion Halite est, et reste un projet hautement classifié. Il n'existe pas de rapport accessible qui fasse officiellement état de ces chiffres. Mais nous avons deux sources. L'une est française et se fonde sur une indiscrétion d'un weapon designer américain, lors d'une rencontre franco-américaine, aux Etats-Unis. Mais ça n'est pas la seule. Les ingénieurs militaires américains, impliqués dans ces essais, savent que cet écart énorme entre la valeur requise et ce que pourra produire ce pharaonique banc laser condamne le projet, va déboucher sur un fantastique gâchis. Ils se servent d'experts, retraités, non astreints au secret défense, pour effectuer des lâchers indirects d'informations. D'où un article qui parait en 1988 dans le New York Times.

L'article du New York Times, de William Broad, du 21 mars1988

Sa traduction en français par François Brault

Où ai-je déniché cet article ? Mais tout simplement dans la référence (39) de la page anglophone sur le projet NIF !

Comment les gens de Livermore ont-ils fait pour obtenir quand même le financement pour ce projet ? En modifiant la conception de la cible. Les militaires avaient opéré avec un ablateur épais, comprimant un contenu constitué par une charge homogène de DT, à l'état liquide. Les chercheurs de Livermore, menés par le théoricien John Lindl, ont imaginé de comprimer une couche de DT solide, déposé sur la face interne de l'ablateur, et d'amincir celui-ci, pour diminuer son inertie. Tout a alors été fondé sur des résultats obtenus par un code LASNEX, tournant sur les plus puissants ordinateur de la planète.

Les chercheurs au courant de ce projet NIF, plus que sceptiques, souhaitent savoir comment ce programme est conçu, veulent l'expertiser.

Impossible. On leur en refuse l'accès : le programme de calcul est lui-même classé secret défense ! Le projet est magnifiquement verrouillé.

Tout a donc fonctionné comme cela, à travers un lobbying extraordinaire, pendant trois décennies. Livermore a même réussi à placer un homme roulant pour le labo, Steve Koonin, ... payé par lui, au coeur de la commission qui, au sein du DOE, du Département de l'Energie Américain, était chargée du suivi du projet. C'est même lui qui la préside, rédige et signe les rapports d'avancement, jusqu'en 2010 ! Et si vous lisez le rapport du DOE de juillet 2012 vous verrez que la première chose que les experts demandent c'est que ce bonhomme soit viré ! Vous trouverez le nom de John Nuckolls, initiateur de toute cette saga de la fusion par lasers, à travers le premier article publié par lui, dans la revue Nature, parmi les cosignataires de ce rapport.

Tous ceux qui sont vraiment au fait de ces questions de fusion par laser savent parfaitement à quoi s'en tenir. L'ignition ne sera jamais obtenue dans le NIF. Parce que rien n'a fonctionné comme les simulations le prédisaient, qui ont pourtant permis à John Lindl, après avoir obtenu le prix Teller, de recevoir le prix Maxwell en 2007. A cette occasion, il a donné une conférence, sous forme d'un pdf qui vaut son pesant des sucettes en bois.

Le discours de réception du prix Maxwell de Lindl, en 2007

Jetez un oeil à la dernière page, portant ses conclusions :

Traduction de cette dernière phrase :

Les premières expériences conduisant à l'ignition ne feront qu'effleurer le potentiel de l'installation NIF

Le Congrès a accordé en décembre 3 années de grâce au NIF. L'objet étant flambant neuf, on pouvait difficilement le fermer du jour au lendemain. Mais les responsables des manips déclarent :

- Il encore trop tôt pour dire si le NIF obtiendra ou non l'ignition.

Une chose est sûre : la France terminera ITER et Megagoule. Déjà, nos militaires (car en France Mégajoule est financé par l'armée) disent à qui veut les entendre :

- Nous n'avons jamais recherché systématiquement la fusion. Ce sont les journalistes qui se sont emparés de cela. Mais Mégajoule nous permettra d'étudier le comportement de matériaux soumis à des flux de rayons X complètement modulés dans le temps.

Même vu sous cet angle, c'est complètement faux. Il est possible de moduler la puissance crachée par les lasers, en agissant en amont, sur la chaîne d'amplification. Ces lasers monstrueux sont en effet pilotés par un laser "de table", qu'on contrôle parfaitement. Ainsi il est vrai que la puissance laser qui pénètre dans la champ d'expérience est bien contrôlée, dans le temps et l'espace. Mais dans le "four" c'est ... n'importe quoi. Personne n'est capable de décrire ce qui s'y passe, de modéliser les phénomènes. Personne n'a pu prévoir la quantité d'or qui serait transformée en plasma. Personne n'a chiffré l'opacité qui en résulterait (par "stimulated Raman scattering"). La façon dont ce rayonnement X est absorbé par l'ablateur n'est pas non plus connue. Tout ce qu'on sait, c'est que "le piston se mélange au carburant", par "Instabilité de Raleigh Taylor".

L'interface entre l'ablateur et le mélange deutérium tritium est aussi tarabiscotée que les villosités de votre intestin. Comment le sait-on ? En ajoutant à l'ablateur des atomes jouant le rôle de traceurs, et en mesurant leur vitesse par effet Doppler, les expérimentateurs ont pu constater une très forte turbulence, signe imparable d'un très fort mélange.

Quelle serait la solution ?

- Accroître l'épaisseur de l'ablateur ? Mais alors on augmenterait son inertie, et on perdrait toute chance d'obtenir la vitesse d'implosion requise : 370 km/s

- Augmenter la puissance des lasers ? Impossible. Si on accroît la quantité d'énergie stockée, ces coûteux objets explosent comme des grenades. Des ces blocs énormes il ne reste que des fragments de la taille d'un morceau de sucre. J'ai vu cela de mes yeux à Livermore en 1976, où l'un des deux lasers de la manip Janus avait explosé, deux jours avant.

- Gagner un facteur dix sur l'énergie en procédant par irradiation directe, c'est à dire en focalisant sur la cible, non pas du rayonnement X (émis par le hohlraum, par irradiation directe) mais le rayonnement UV émanant des lasers. Non. Trois décennies d'expérimentation ont montré que plus la logueur d'onde était courte, meilleure était l'interaction laser-paroi, c'est à dire meilleure était l'absorbtion de l'énergie par l'ablateur. Les lasers au verre -néodyne, ne produisent pas de l'ultra-violet, mais de l'infrarouge. Les premiers essais basés sur cette longueur d'onde (Janus : deux lasers, Shiva : vingt quatre ) on donné des résultats catastrophiques. Il y avait préchauffage du mélange DT par des "électrons suprathermiques". Il a fallu trouver un système permettant de diminuer la longueur d'onde par deux, puis par trois, au prix d'une perte d'énergie. C'est ainsi que le "driver" fonctionne, aujourd'hui, ses 192 lasers émettant, en bout de ligne, de l'ultra-violet. En revenant à l'irradiation directe, tous ces problèmes d'électrons suprathermiques, dont on avait voulu se débarrasser en optant pour la formule de l'irradiation indirecte, réapparaîtraient aussitôt.

- Accroître la longueur d'onde du rayonnement laser, par exemple en la divisant quatre ? Eh non. Car alors les optiques ne le supportent pas. Sous de telles longueurs d'ondes et avec une telle puissance, elles ... explosent !

 

Après l'échec du NIC ( National Ignition Campaign : la compagne d'essai visant l'ignition, le démarrage d'une fusion auto-entretenue, initiée par un tir laser, entre 2010 et 2012) les responsables ont dit à la presse :

- Nous ne sommes pas les seuls à nous être engagés dans cette voie. Il y a les Français (...), mais aussi les Russes, les Chinois. De nombreux pays ont des projets de construction de bancs lasers similaires.

Une précision : Il y a une différence entre monter une ligne comportant un unique laser d'un térawatt, au verre dopé au néodyme, et se lancer dans un projet pharaonique. Russes et Chinois se sont dits :

- Attendons de voir ce qui sortira du banc NIF américain. Si par le plus grand des hasards, ça marche, alors nous emboiterons le pas.

De toute façon, les Russes ont mené des essais nucléaires souterrains comparables à ceux du projet Centurion Halite. Cette valeur-seuil de 10-15 mégajoules sur cible, ils la connaissent. Et ça n'est pas un hasard si c'est la valeur retenue pour la projet de Z-machine russe Baïkal, concernant l'énergie finale, focalisée sur cible. La différence d'approche est que, si nécessaire, on pourra multiplier cette puissance par dix, voire plus. Avec les lasers au verre-néodyme, c'est ... impossible.

Je crois que si on pouvait transformer la connerie en énergie, nous n'aurions plus aucun problème d'approvisionnement.

Le premier geste de Hollande a été de signer l'autorisation de démarrage de la construction du réacteur Astrid, un surgénérateur à neutrons rapides, successeur de Superphénix ( temps prévu pour le démantèlement, en cours, de ce dernier : 30 ans ! ).

Bataille et Vido, deux nucléo-députés, continuent de pousser le méga projet de redéploiement du nucléaire français : l'exploitation de notre stock de 300.000 tonnes d'uranium 238, résidu de plus d'un demi siècle d'extraction du 235 du minerai. Si nous disposions de 3000 tonnes de plutonium 239, il serait alors possible de déployer à travers la France des "réacteurs de IV° génération", autrement dit des surgénérateurs à neutrons rapides, refroidis au sodium "rebaptisés". Nous aurions alors 5000 ans d'autonomie énergétique. L'usine de la Hague n'est pas là pour conditionner les déchets, mais pour récupérer le plutonium 239 créé dans les réacteurs en fonctionnement. D'après Bataille et Vido : un trésor !

Le MOX ? Un mélange d'U235 et de Pu 239. Des barres de MOX constituent déjà, partiellement, les changements de vingt cinq pour cent de nos réacteurs. Quant à l'EPR, balisant la route, il est conçu pour fonctionner au MOX pur !

Concernant l'implantation des surgénérateurs, il y a un seul problème : c'est du suicide, pur et simple. Cupidité ou inconscience. Les deux vont souvent ensemble.

Ma position personnelle : il faudrait stopper le nucléaire partout dans le monde, tout de suite. Le développement, l'investissement massif dans des sources alternatives d'énergie est une question de survie de l'espèce humaine. Oui, cela coûterait de l'argent, beaucoup. On appelle cela " des Grands Travaux". Cela créerait des masses d'emplois, pour des choses ayant de l'avenir, et non des conneries comme ITER et Megajoule.

Je vous signale que parfois, nombre de Nations s'engagent dans une politique qui constituent une fantastique relance de toutes leurs économies, de leurs industries, dans tous les secteurs, à une échelle planétaire. L'industrie tourne alors à plein régime. La contestation sociale disparaît totalement. Les crédits sont illimités, les questions de retour sur investissement sont remises à plus tard, à travers un consensus général. Les esprits les plus brillants alimentent le monde de l'innovation, toutes technologies confondues, à un rythme effréné. Les inventeurs ne lâchent plus leurs planches à dessin. La demande, pour de tels produits, devient illimitée, et le marché planétaire. On trouve même nombre de gens prêts à consacrer leur vie, et même à la sacrifier, pour assurer la prééminence des produits issus de leur propre camp, en prouvant leur supériorité sur le terrain.

Ces engagements politico-économiques s'appellent les guerres.

Elle sont la source de profits fantastiques et créent un marché juteux pour la reconstruction de l'appareil industriel du vaincu, opération qui remplira à ras bord les carnets de commande des vainqueurs.

Si l'on voulait affecter le centième des sommes qu'on engloutit ans une guerre mondiale, tous les problèmes énergétiques de la planète seraient vitement résolus.

S'il est vrai qu'il faudrait stopper immédiatement et impérativement l'essor du nucléaire civil et militaire, il serait plus qu'opportun en parallèle d'entreprendre des recherches sur la fusion aneutronique, via des outils comme les Z-machines, simples outils de recherche, à la fois non dangereux et infiniment moins coûteux ( mais allez donc faire comprendre à des anti-nucléaires et des écologistes que le nucléaire pourrait accoucher de filières non polluantes, sans danger pour la santé des hommes et l'environnement !).

A des gens qui diraient :

- Alors, vous êtes systématiquement contre le nucléaire ? Vous voulez le retour à la bougie ?

Je répondrais :

- Je suis contre votre nucléaire, ringard, primitif. Vous tournez le dos à des avancées scientifiques concrètes, parfaitement réelles, à des progrès extrêmement importants, en disant, en bon nucléo-Tartuffes que vous êtes: " cachez cette science, que je ne saurais voir". Il ne s'agit pas de fusion froide ou "d'énergie libre". Je n'ai encore jamais rien vu de tangible en matière de générateurs dotés de rendements surunitaires. Quant à la fusion froide, si je la crois théoriquement possible, elle reste la véritable arlésienne de la physique, alors que des solutions plus tangibles se font jour.

Je pense aux Z-machines, existantes ou en construction. Je pense au milliards de degrés obtenus dès 2006, concrets, mesurés, signalés par mon vieil ami Malcom Haines en 2006, dans un article paru dans Physical Review letters (il y a sept ans !!!). Je pense aux perspectives récentes offertes par des montages comme MagLIF. Dès 2006 j'avais entrepris une vaine croisade pour sensibiliser le ministère de la recherche et de l'industrie, tenu à l'époque par Valérie Pécresse ( mais, pour cette femme, Maxwell doit probablement être "l'inventeur du café" )

Vox clamat in deserto. Je baisse les bras, j'abandonne. Je ne peux pas continuer à jouer les Don Quichotte à 75 ans, d'autant plus que la maladie a pris ses quartiers dans ma propre maison. Affection chronique, inguérissable "dont on ne peut que retarder l'évolution". C'est banal. Un jour, ça sera mon tour. Mes vieux amis disparaissent comme des mouches. D'autres m'adressent des messages, du bout du monde, qui sont des messages d'adieu. Cancer des os, cancers de ceci, de cela. Chimiothérapies, traitements palliatifs en tous genres.

Je boucle deux années de ma vie passée à explorer l'échiquier du nucléaire. Bon physicien des plasmas, j'ai acquis une connaissance et une vision générale des problèmes que sans doute peu de gens possèdent. Et je jette un oeil sur "le chemin parcouru".

Les politiques sont nuls, écolos compris. Les antinucléaires institutionnalisés, idem. L'association Sortir du Nucléaire, regroupant 900 associations, avec ses 14 salariés à plein temps, installés à Lyon, est scandaleusement inefficace. Ca n'est plus qu'une agence d'organisation de happenings.

- On fait une chaîne. On se tient par la main. On prend des photos et on termine par un pique-nique

Ben voyons.

Les scientifiques sont en dessous de tout. Petits esprits, entièrement concentrés sur leurs minables carrières, se chamaillant comme des singes dans un zoo. J'ai croisés des anciens du nucléaires, militaire ou civil.

Au premier, je demandais :

- Avec ce que tu sais maintenant, participerais-tu, comme tu l'as fait, aussi activement, à ces campagnes de tir à Mururoa ?

- Oui. Où pourrais-tu trouver des moyens expérimentaux d'une telle envergure ?

Se rappeler la phrase d'Enrico Fermi, mort relativement jeune, d'un cancer dû à l'irradiation. Questionné à propos de son implication dans l'élaboration de la bombe atomique, il avait répondu :

- Vous m'ennuyez. . C'est quand même de la belle physique !

Un autre était l'inventeur des wagons "Castor", qui acheminent les déchets vers la Hague.

- Referais-tu tout cela ?

- Absolument !

Comment remettre en cause 35 années d'une carrière riche, sur tous les plans ? Il en est de même pour nos maîtres à penser de la science. Parvenus au faîte des honneurs, de la notoriété, que craignent-ils ? On se le demande.

Un homme qui, par ailleurs, croît dur comme fer que la castrophe de Fukushima "n'a fait que deux mort, dont l'un est décédé d'un AVC". Bref, il croît ce qu'il a envie de croire....

Les journalistes sont des vendus. Ou, comme écrivait l'un d'eux :

- Il y a deux sortes de journalistes. Ceux qui écrivent ou disent ou écrivent ce qu'on leur dit de dire et ... ceux qui sont au chômage.

Les nucléopathes sont dramatiquement incurables. On a envie de leur dire, de leur hurler " vos enfants, vos petits enfants vous maudiront, iront cracher sur vos tombes".

Un académicien, spécialiste des plasmas chauds, 77 ans, me disait il y a quelques semaines :

- Il faut attendre les premiers résultats d'ITER avant de se prononcer (...).

Une autre grande figure du nucléaire, de la même généation :

- Les déchets, ça se gère...

N'importe quoi !

Le pompon de la connerie, le sommet indépassable de l'incompétence, c'est cette phrase de Pascale Hennequin, directrice de recherche, "madame plasmas chauds au Cnrs" (interview donnée en 2010 à Science et Vie )

- La preuve qu'ITER marchera... c'est qu'on le construit.

Ce que je ne supporte plus, c'est mon inefficacité. Je touche, au mieux, un Français sur cinquante mille. Je me démène en vain ferraillant dans des déserts de silence. Je finirai par faire un livre, que j'imprimerai à compte d'auteur et dont je vendrai mille exemplaires via mon site. Plus : le tirage me resterait sur les bras, comme celui de l'Ambre et le Verre. Vous ne me verrez jamais sur un plateau de télévision, ni dans les colonnes du Monde des Sciences. C'est un miracle qu'un journal, vous m'entendez, UN SEUL, en l'occurrence NEXUS, publie cette info parfaitement fiable, documentée, dont aucun journal, aucune télé n'a parlé en France.

- La fusion par laser est un fiasco aux USA et il en sera de même en France avec Mégajoule (vous vous rappellerez de cette prédiction)

Il ne se passe pas de jour sans que je ne reçoive de messages de remerciements "pour tous mes efforts". Mais je dois rester en vie, conserver un minimum d'équilibre, m'occuper de ceux que j'aime, et de leur santé, et de la mienne. Si je devais traiter tout ce qu'on m'adresse quotidiennement, j'y passerais mes nuits.

Il reste aussi une chose que je supporte de plus en plus mal : cet ostracisme vis à vis du seul scientifique de haut niveau qui ait osé toucher au sujet ovni et qu'aucun de ses "pairs" n'oserait affronter, mano a mano, en face à face, dans le champ clos d'un séminaire. Et cela depuis 35 années. Là, c'est l'excommunication, définitive, féroce, irréversible. Un ami me disait "comment voudrais-tu changer cet état de fait ? Compose J.P.Petit sur Google, puis OVNI, ou Ummo, et regarde ce qui dégringole".

Des dizaines de vidéos, dont je ne renie pas un mot, pas une ligne écrite, pas une parole prononcée, mais qui font de moi un empêcheur de penser en rond, donc un excommunié.

Contre cela, je ne peux rien.

Je me souviens d'une anecdote, qui remonte à six années. Le responsable de la publication de la Revue du Palais de la Découverte m'avait permis de passer un article sur la Z-machine, une nouveauté à cette époque.

Dans les jours qui avaient suivi, il s'était trouvé présent à une réunion regroupant les directeurs de rédactions des différentes revues de vulgarisation scientifique. L'un d'eux lui avait dit d'un ton amène :

- Pourquoi as-tu publié ces article ? Tu sais bien que nous avons consigne de lui fermer nos colonnes.

Et ce garçon m'avait dit "je ne croyais pas que cela allait si loin".

Quand mon livre "On a perdu la moitié de l'univers" avait été publié, il y a ... 15 ans, un journaliste scientifique, bravant l'omertà m'avait interviewé en radio, en ajoutant " je sais que cela me sera reproché".

Quinze années on passé. Ce qui tient le haut du pavé : les lamentables pantalonnades sur les supercordes, la matière sombre et maintenant l'énergie noire, contées par Misho Kaku, chantre d'un non-savoir, et par bien d'autres.

J'ai créé Savoir sans Frontières. http://www.savoir-sans-frontieres.com. 450 albums traduits en 36 langues. Echo médiatique : nul. Est-ce un hasard ? Bien sûr que non !

J'ai tenté d'éditer des albums (l'Ambre et le Verre. ). Mille exemplaires nous restent sur les bras. Il s'en vend... un par mois. Totalement décourageant. Je connais avec précision mon audience, mon lectorat : mille fans, inconditionnels. Un Français sur 50.000. L'an dernier la publication d'un ouvrage vire à la chienlit, du fait de l'incorrection foncière de l'éditeur. Mes lecteurs sauront à quoi je fais allusion. Pas de chance, l'homme était un imbécile, à la fois opportuniste et ...multi incompétent.

Je lève le pied, très sérieusement. Je range le dossier nucléaire+fusion sur une étagère. Celui-ci mesure 15 centimètres d'épaisseur et représente 1500 pages.

Ayant contacté des "pointures" de la discipline, je n'ai reçu que des éloges. L'un d'eux, très connu, une des principales figures du nucléaire français, m'a même dit :

- J'ai une immense admiration pour vous. Vous êtes un des rares scientifiques qui aille au fond des choses, au lieu de rester en surface. Il est important que vous continuiez votre combat.

Cette brassée de fleurs m'a cueilli à froid. Après avoir repris mes esprits, je lui ai dit :

- Alors, aidez-moi. Faites publier un mien article, en l'envoyant à une revue de vulgarisation scientifique, avec votre appui.

L'affaire des lancée, depuis le 2 janvier. L'article, rédigé, lui a été adressé. Vous en verrez vite le résultat. Son titre : "Mondes hors d'équilibre". Thème : de l'inefficacité de conduire des recherches lourdes et coûteuses du fait du manque total de fiabilité, sauf rares exceptions touchant à la mécanique des fluides, à la résistance des matériaux, des simulations effectuées sur ordinateur, en particulier sur tout ce qui touche aux plasmas (ITER, Mégajoule).

L'homme, âgé, fera-t-il la démarche, s'accrochera-t-il ? Il a le poids pour imposer cet écrit. Nous ne tarderons pas à la savoir. Si dans les mois qui suivront nul papier signé de ma main ne paraît, alors vous saurez qu'une fois de plus les moulins à vent auront eu raison de Don Quichotte, qui n'a qu'une vie, qu'une peau.

Je vais installer la version de "Mondes hors d'quilibre", traduite en anglais par un lecteur, sur " le versant anglophone de mon site ". Quand mes lecteurs fidèlles font apparaître ma page d'accueil, ils regardent avant tout les dates. A quand remonte la dernière nouveauté ? Si je trouve des traducteurs, celles-ci seront sur versant anglophone, puis dans d'autres langues, si l'occasion de présente (un lecteur m'a traduit la présente page en espagnol).

Il y aura un petit drapeau français. En cliquant on pourra télécharger la version français d'articles désormais conçus pour tous pays.

Au passage, je retrouve le pdf d'un article envoyé à Pour la Science en novembre 2011, resté sans réponse :

 

La face cachée d'ITER

 

Suis-je, comme certains le pensent, amer et désabusé ? Non, simple en colère et fatigué. J'ai soif de me distraire un peu, et dans ce domaine je n'ai que l'embarras du choix.

 

 

Des chirurgiens discutent en donnant surs avis sur leurs patients, sur les plus faciles à opérer.

Le premier dit : ce sont les électriciens. A l'intérieur, tout est repéré par un code de couleur.

Non, dit le second, ce sont les bibliothécaires. Chez eux, c'est classé par ordre alphabétique.

Le troisième : je préfère les mécaniciens, parce qu'ils arrivent avec leurs pièces de rechange.

Vous n'y êtes pas du tout, dit le dernier. Ce sont les politiciens. Ils n'ont ni coeur, ni tripes, ni couilles. Et quand on change la bouche avec le trou du cul, personne ne voit la différence.

 

 

2 janvier 2012. Un article musclé de Charles Seife, professeur de journalisme à l'université de New York

Publié dans Slate, déniché par François Brault.

http://www.slate.com/articles/health_and_science/nuclear_power/2013/01/fusion_energy_from_edward_teller_to_today_why_fusion_won_t_be_a_source_of.2.html

http://www.slate.com/authors.charles_seife.html

Sa traduction en français, assurée par François Brault,

qui a vainement tenté de faire passer ette traduction dans le versant français de Slate

 

 

 

12 janvier 2013 :

J'ai reçu un appel de l'ex-journaliste Robert Arnoux. Ex-journaliste au Provençal, devenu La Provence. Il y a un bon nombre d'années, il s'est vendu au groupe ITER, en en devenant le "responsable de la communication". Dans un tel appareil, c'est automatiquement quelqu'un d'important. ITER, c'est 99 % de "communication" et 1% d'idée et de science. Cette remarque surprendra. Mais il ne faut pas confondre science et technologie. De la technologie, il y en a, grands dieux ! On sous-traite à tout va. La société Bertin, par exemple, met au point pour Mégajoule un système de pointage précis des 176 lasers, et a décroché un gros contrat pour assembler des enroulements supraconducteurs pour ITER. Combien d'entreprises, de par le monde, sont aussi impliquées dans ces grands projets ?

C'est très beau. Il ne manquera pas un bouton de guêtre. Comme sur le NIF, les lasers de Mégajoule seront pointés avec précision. Les enroulements supraconducteurs d'ITER fonctionneront. Mais ce ne seront que des cathédrales vides. Il y manque le souffle de l'esprit de la science. Rien de tout cela ne fonctionnera. Vous le savez, maintenant. Pour le NIF, c'est devenu un fait avéré. Pour ITER il faudra attendre quelques coûteuses décennies, ponctuées de reports d'innombrables, dus à une kyrielle "d'impondérables".

Pour le nucléaire en général, il faudra une catastrophe du genre Fukushima, en Europe, pour que les gens prennent conscience. Car les Occidentaux seront peut être moins passifs et résignés que les Japonais, où la contestation est encore assimilée à un comportement antisocial. Imaginez une catastrophe du style Fukushima, dans un réacteur de la région de Lyon, dont les effluves seraient emportées par un puissant mistral. Toute la vallée du Rhône serait gravement contaminée.

Peut être faudra-t-il attendre un tel moment pour que le peuple se révolte contre les imbéciles inconscients et cupides qui le gouverne.

Inutile d'espérer, dans notre pays, que des gens compétents envisagent la possible émergence d'une fusion aneutronique. Le simple fait de l'envisager jetterait l'ombre d'un doute sur nos pharaoniques projets ITER et Megajoule (ce dernier ayant déjà du plomb dans l'aile).

En attendant, des gens comme Arnoux, trop intelligent pour ne pas percevoir l'odeur faisandée des salades qu'il vend, ont vendu leur âme. Contre quoi ? De l'argent, sans doute. Un bon salaire. Robert a aussi été sans doute de tous les voyages d'étude du groupe. On le consulte pour tout inflexion de la politique :

- Robert, comment croyez-vous que cela sera perçu par le Grand Public ? ...

- Eh bien, je dirais ....

Voilà donc Arnoux qui me téléphone, avant-hier. Il voulait, dans l'urgence, les coordonnées de Michèle Rivasi ( pour en faire quoi, Grands Dieux ? ).

Et il ajoute :

- Je viendrai te voir, un jour ....

S'il le fait, qu'il amène sa femme et sa fille. Je les éclairerai sur les activités, qui de l'époux, qui du père.

Il y a quelques mois, Arnoux était venu donner une conférence de presse à "l'Académie des Marseille", à l'occasion de l'approbation, par l'ASN, service-croupion vous l'imaginez bien, du projet d'installation d'ITER. Feu vert, enfin. Cela valait une conférence de presse.

Quand Arnoux m'a vu, devant l'entrée de la salle, il s'est écrié, avec son accent de méridional :

- Ah, je redoutais que tu sois là ! Tu ne va pas me pourrir, hein ? J'ai appris que tu avais récemment dîné avec Putvinski. Serguei, que je vois tous les jours "a apporté des réponses aux questions que tu te posais, sur les disruptions".

Ce dîner était en principe confidentiel. Arnoux y est allé de son speech, vaguement inquiet, quand même. Il a tenu à préciser qu'il n'employait plus, et n'emploierait plus cette image "du Soleil dans une bouteille", ayant sans doute acquis, après publication de son livre, co-écrit avec Jacquinot (fondateur de l'Institut de Recherche sur la Fusion Magnétique, sis à Cadarache ) quelques connaissances en matière d'astrophysique et appris que les disruptions étaient le pendant, en laboratoire, des monstrueuses éruptions de notre astre solaire (fait révélé depuis 2007 dans le rapport de l'Académie des Sciences, rédigé sous la direction de l'académicien Guy Laval ).

Il ignorait, visiblement, que Putvinky, monsieur instabilités à ITER, venait de donner sa démission, de rendre son tablier. Il est parti, maintenant, sans tambours ni trompettes, réalisant que ce problème n'avait ... pas de solutions. Ce dernier, après avoir rejoint le groupe ITER en 2009 et s'être acheté une belle propriété dans la région, n'est pas reparti aux USA pour travailler sur ... un autre tokamak. Non, il ne croît plus, comme nombre d'autres scientifiques de son envergure, à la viabilité de cette formule.

Cela a un peu déconcerté ce brave Robert, représentant en tokamaks géants.

Je viens de recevoir un mail d'un Américain, qui est responsable d'une des plus grosses équipes qui, outre Atlantique, s'occupait de fusion sur des tokamaks. Il a sur ce plan, une vaste expérience, de 30 années. Il concluait :

- Jamais une machine du genre tokamak ne parviendra à devenir un générateur d'électricité d'envergure industrielle, car on ne parviendra jamais à opposer au flux des neutrons de fusion une paroi qui résiste pendant un temps appréciable. Il n'y aura jamais "ce matériau magique", dont rêve Motojima.

Si un jour je finalise ce livre sur la fusion, je donnerai le nom de cet homme. Une pointure dans le domaine.

Quand j'ai eu Arnoux au téléphone, je lui ai dit :

- Tu pourras rassurer tes patrons. Je n'irai plus les ennuyer, et tu pourras vendre tranquillement tes salades. Je me retire du jeu. ITER et Mégajoule seront construits, je ne me fais aucune illusion là-dessus. Et tu es trop intelligent pour ne pas savoir que ça ne marchera pas. Tu as depuis deux années épluché tous mes écrits. C'est ton job, d'ailleurs.

L'effet a été immédiat. Avertis du fait qu'il n'y aurait plus d'opposition scientiquement étayée (la mienne), Motojima et Geneviève Fioraso n'ont pas lésiné dans la connerie. La Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche a balancé une phrase que lui a concocté un spécialiste de la communication (Robert Arnoux, peut être, puisque c'est son job, à ITER Organization) :

- Nous partons à la conqête du soleil !

En paraphrasant un célèbre livre de Robert Merle, je pourrais conclure en proposant cette formule, qui résume la seconde phase de sa carrière (et de beaucoup de journalistes et d'hommes politiques ) :

 

Mentir est mon métier

 

19 janvier 2013 : Le dix sept janvier 2013, il y a deux jours, la ministre française de l'enseignement supérieur et de la recherche, Geneviève Fioraso, est venue honorer de sa présence l'inauguration de "L'Installation Nucléaire de Base ITER", à Cadarache.

 

Geneviève FiorasoTM, Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche

" Nous partons à la conquête du soleil "

Une regard pétillant d'intelligene

 

Elle a prononcé cette phrase effarante :

 

Nous serions fous de nous priver du projet ITER !

- Parce que la demande d'énergie, au niveau mondial, ne cesse de croître : elle augmentera d'un tiers d'ici 2035. Nous avons là l'occasion de produire une énergie propre et fiable... Donc oui, nous partons à la conquête du soleil (Ndlr, la réaction de fusion se produit naturellement au coeur du soleil). Mais nous gardons bien les pieds sur terre ! Nous avions besoin d'être rassurés ; aujourd'hui, nous le sommes. Nous allons tous pouvoir pleinement profiter de ce levier économique, en termes d'emplois. Mais également un levier pour le progrès de l'humanité, sans doute comparable à la conquête de l'espace !" D'où les mots d'Osamu Motojima, le directeur général d'Iter Organization : "Aujourd'hui, la fusion n'est plus seulement un rêve. C'est en train de devenir une réalité", il était temps.

Ceci est extrait de l'article publié dans La Provence, sous la plume du journaliste Damien Frossart.

Un homme que j'avais été voir, dans son bureau de Manosque, en lui apportant toute la documentation concernant l'instabilité d'ITER et en général des tokamak (les thèses de Reux et de Thornton), avant même que ne soit rendu l'avis de la Commission d'Enquête publique, l'été 2011. Je m'étais proposé pour revenir lui donner toutes explications et éclaircissements nécessaires.

Il m'avait promis d'en faire état. Il ne l'a pas fait et ne fera rien.

Il ment par omission, dans chacun de ses articles.

La phrase de notre nouvelle ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche témoigne d'une splendide méconnaissance du dossier. Elle prend la suite d'autres qui l'ont précédée : l'ancienne astronaute Claudie Haigneré, ou Valérie Pécresse, On peut à ce stade s'interroger sur la compétence et l'aptitude au jugement du successeur de Nicolas Sarkozy ( qui, lui était inféodé aux Américains ), François Hollande

 

Michèle Rivasi. A sa gauche, Cécile Duflot, manifestant le 17 janvier 2013 devant Cadarache
lors de l'inauguration de l'Installation Nucléaire de base ITER .

 

Je n'ai pas trouvé de photographie de "l'ensemble de la manifestation". Dans le style " on fait une chaîne et on prend des photos". Stratégie que vous trouverez en numéro un dans le site de Sortir du Nucléaire.

Je fais la connaissance de Michèle Rivasi, députée européenne, en 2011, à l'occasion d'une conférence qu'elle vient donner, au côté du directeur de recherche au Cnrs, travaillant sur les accélérateurs de particules, Jean-Marie Brom ("fer de lance de l'association Sortir du Nucléaire").

 

Jean Marie Brom, physicien des particules. Travaille sur les accéléateurs de particules
et ne connaît strictement rien à la fusion.

 

Je suis convié à cette conférence, en tant que simple spectateur, dans la salle, dans une petite localité proche de Pertuis, la Tour d'Aygues, à la demande d'une association locale : "Mediane". Les deux intervenants font des exposés assez vides. Brom joue les Hubert Reeves de l'atome, insistant pour que l'auditeur moyen fasse bien la différence entre fission et fusion.

A la fin de ces exposés, j'interviens, quelques minutes. Michèle Rivasi suggère alors que Brom et moi préparions un texte qui serait susceptible d'être cosigné par d'autres scientifiques, opposés au projet ITER. Suite à cela, je tente de prendre contact avec Brom, qui se révèle fuyant, toujours pris, occupé. Je finis par rédiger un rapport assez copieux, qui est à grand peine publié sur le site de Sortir du Nucléaire (mais je vous défie de le trouver, dans ce fatras). Je décide de faire suivre ce texte à André Grégoire, Président de la Commission chargée de l'Enquête publique, liée à la création du site ITER, à Cadarache. N'ayant pu obtenir le moindre échange avec Brom, j'avais fini par composer ce texte seul. Avant de l'envoyer, je lui fait passer ce texte, en lui demandant de le cosigner, ce qu'il fait. Ainsi le document est expédié à Grégoire, dans l'urgence, avant sa prise de décision imminente concernant le feu vert pour l'implantation d'ITER.

Mais, dans les jours qui suivent, Brom me dit " si j'avais lu ce texte, je ne l'aurais jamais signé" (...). En en prenant connaissance (si vous arrivez à dénicher ce document dans le site de Sortir du Nucléaire!), vous vous demanderez bien pourquoi il a cette réaction de dernière minute. Toujours est-il que 24 heures après avoir reçu ce document, ainsi signé par quatre scientifiques, Grégoire reçoit une lettre de Brom, qui se démarque ainsi de notre démarche. Mieux aurait alors valu qu'il ne signe pas du tout.

 

En 2011 j'avais pris contact avec l'association Sortir du Nucléaire (collectif regroupant 900 associations, qui "crachent au bassinet". 14 salariés à plein temps à Lyon). Je leur ai envoyé un premier article, qui a vite disparu dans la pile des "événements".

La lettre adressée au Président de la commission d'enquête Publique, juillet 2001

http://groupes.sortirdunucleaire.org/IMG/pdf/Lettre_Enquete_Publique_juillet_2011.pdf

( retrouvé dans ce site par un lecteur )

Je pense que la façon la plus efficace de lutter contre la folie des nucléocrates est d'expliquer au public que leurs projets sont foireux (et/ou) démentiels. Le "chaînes" formée par les militants : le CEA et le gouvernement s'en foutent éperdument !

Pour sensibiliser le public, il faudrait des articles de vulgarisation bien sentis. Dans des sites, puisque la presse est vendue. Toute une formation, pour que les gens aient une vision claire des foutaises qu'on leur fait avaler.

Pour ce faire j'avais suggéré à Sortir du Nucléaire de mettre sur son site une icône discrète, envoyant vers ce genre d'articles, que j'étais prêt à créer :

 

Réponse : néant.

 

Aussi, aux braves militants qui me proposent de participer à des "chaînes", ici ou à Paris, je réponds : "faites pression sur votre organe de communication numéro un, l'Association Sortir du Nucléaire" et obtenez que ceci se fasse".

Mais ça ne se fera pas. Est-ce à cause de l'incompétence de l'équipe dirigeante, de problèmes d'ego (J.M.Brom) ou carrément parce que cette structure est infiltrée, ce qui ne m'étonnerait guère ? Si j'étais du côté des nuclépathes, le pousserais dans cette direction.

Non, cette association continuera dans sa voie : la constitution de "chaînes". On se tient par la main, etc...

Sans moi ....

 

 

 

Quelques mois après, une mouture s'inspirant de ce texte est adressée par Rivasi à la commission du budget du Parlement Européen, en français et en anglais (elle fait traduire le document). Elle m'apprend alors qu'à la demande de Bernard Bigot, administrateur général du CEA, Brom a été convoqué à Paris, à la Direction Générale du Cnrs, où il s'est fait vigoureusement remonter les bretelles.

Au fil des mois, la situation se tend, vis à vis du CEA. J'avais trouvé les premiers éléments représentant des critiques très argumentées (instabilité du plasma) dans la thèse du jeune Cédric Reux, soutenue en 2010, informations qui avaient été corroborée par la thèse, similaire en tous points, de l'anglais Andrew Thorton, début 2011.

Reux adresse alors une lettre à Rivasi, et lui demande une entrevue. En même temps il m'adresse un courrier disant que j'ai détourné ses propos en extrayant des phrases, sorties de leur contexte, à des fins malveillantes. Il laisse entendre sans ambiguïté qu'il a pris contact avec un avocat pour porter plainte pour préjudice professionnel (la lettre émane, de toute évidence, du service juridique du CEA). Je réagis immédiatement en transformant ce document de 16 pages en un épais document, émaillé de multiples extraits de sa thèse de Reux, en disant sans cesse "à propos de cette question, redonnons la parole à M. Reux". Il y a alors tellement de citations, copieuses, longues, corrobrées par des extraits similiaires émanant de la thèse de Thornton, que la thèse du détournement de ses écrits ne tient plus.

Bigot écrit à son tour à Michèle Rivasi ( en la ... tuyoyant, elle m'a fait lire la lettre ) en proposant une "mise au point" au siège parisien du CEA, en présence du sieur Reux et d'experts en matière de fusion. Rivasi réplique en disant qu'elle maintient, quant à elle, cette confrontation dans un des bureaux du boulevard Saint Germain, mis à disposition des parlementaires par l'Assemblée Nationale, toute proche.

Je monte à Paris. Il est convenu, avec l'accord de Rivasi, que Jean Robin filmera la confrontation. Je prends le TGV et arrive deux jours avant à Paris, en prenant une chambre d'hôtel. Mal remis de ma rechute-colonne vertébrale, je suis trop chargé. Le papier pèse lourd. Livres, rapports, les deux thèses, de Reux et de Thornton : des dizaines de kilos. Tout ceci me fatigue terriblement le dos, lors de la montée des terribles escaliers de la Gare de Lyon, où il n'y a pas d'escaliers roulants. Le lendemain, en loupant un trottoir, un douleur fulgurante me traverse la colonne et je m'effondre au sol en hurlant, en pleine rue. De ma vie, je n'ai jamais connu de douleurs plus violentes. C'est connu. Ca n'est plus simplement un "mal au dos", pénible, mais une réaction fulgurante quand la moëlle épinière se met de la partie. Les passants m'entourent, m'aidant à me remettre debout, péniblement.

- Ca n'est rien, ça va passer ....

Je rentre à mon hôtel où je passe deux jours couché, à attendre que ça se calme, annulant d'autres rendez-vous, pour être à même de me rendre dans ces bureaux que l'Assemblée Nationale met à disposition des élus, boulevard Saint Germain, non loin de l'hémicycle.

Le matin du jour où la confrontation avec Bernard Bigot, Administrateur Général du CEA, flanqué "de spécialistes de la fusion, et d'ITER" devait avoir lieu, j'ai un appel téléphonique de Jean Robin, qui devait filmer la rencontre.

Voilà un autre genre de bonhomme, pour qui les mots honnêteté, respect des engagements, sont vides de sens. Un homme qui continue (nous en avons la preuve) à commercialiser les 9 DvD d'une heure trente qu'il a enregistré chez moi en 2011, et à conserver pour lui seul le bénéfice de ces ventes (150 euros, plus le port, pour les trois coffrets), sans reverser les 3 euros par DvD, à l'Association sans Frontières, selon l'engagement qui avait été pris.

Un vulgaire opportuniste, doté d'une ambition s'étendant très au delà de ses talents, qui tente de se présenter comme un polémiste, en attaquant l'un ou l'autre, pour tenter désespérément de faire parler de lui.

Le voilà qui m'appelle, en cet automne 2011. Bien sûr, il enregistre toutes ses conversations téléphoniques. Robert Ménard, un journaliste dont il fut très brièvement le collaborateur, sera ravi d'apprendre que le fruit de celle-ci fut pour Robin de pouvoir disposer, sur un portable, d'une copieuse liste d'adresses téléphoniques, permettant de joindre directement un grand nombre de personnalités, de tous les milieux, outil de travail n° d'un journaliste.

Robin :

- Monsieur Petit, je viens d'avoir un appel téléphonique de la secrétaire de Michèle Rivasi. Ca ne va pas vous plaire.

Et il m'envoie en pièce attachée l'enregistrement.

Cette secrétaire me dit en substance :

- Monsieur Bigot a annulé la rencontre de ce soir. Pourriez-vous prévenir M. Petit, car nous n'avons pas ses coordonnées téléphoniques.

Faux ! Rivasi les a, et est très vraisemblablement à côté de sa secrétaire au moment où celle-ci appelle Robin. Elle tente le coup, pour se défiler, c'est tout.

Je décide de l'appeler sur son portable. Les politiques tutoient, systématiquement, ce qui ne me plait guère. Je décide de lui dire, comme si je n'étais pas au courant de cette "décision d'annulation", à laquelle elle avait apparemment aussitôt souscrit :

- Allô, Michèle. As-tu des nouvelles des gens du CEA pour cette entrevue de ce soir ? Parce que s'ils se désistent, nous, on viendra quand même, et on donnera une interview.

En prenant connaissance de mon message, Rivasi se dit : " Hum.... si je ne viens pas, celui-là ne me ratera pas, dans son site. Et il fera une déclaration musclée devant Robin, qui l'étalera dans le sien, sous forme d'une nouvelle vidéo ".

Elle est venue et a tenue sa partie avec brio, comme si de rien n'était, après avoir lamentablement tenté de se défiler.

A l'issue de cette interview je lui ai dit :

- Bon, au stade où on en est, il faudrait sortir un livre. Serais-tu d'accord pour le cosigner ?

- Oui, je suis d'accord.

- Bon, moi j'écris le livre et tu te débrouilles pour trouver un éditeur.

- OK.

Les mois passent. J'écris 180 pages, sous forme d'un dialogue entre elle et moi, et je lui fais suivre ma prose, au fur et à mesure, en sollicitant son avis. Mais elle devient fuyante. Je finis pas lui dire ;

- Je ne peux pas continuer ainsi. Il faut qu'on ait une séance de travail, à Paris, pour définir les grands axes du livre.

Le rendez vous est pris, début 2012. Je prends le TGV, et une chambre d'hôtel, toujours à mes frais. Elle confirme téléphoniquement ce rendez-vous trois jours avant, en fixant le lieu et l'heure. C'est de nouveau dans ces bureaux du boulevard Saint Germain, où je me rends, à l'heure dite, 16 heures.

Une heure passe : personne. Je finis par réussir à la joindre, après plusieurs tentatives.

- Ah, mais aujourd'hui, je suis à Bruxelles ! Tu sais ce que tu vas faire. Tu vas Gare du Nord. Il y a un train toutes les heures. Tu viens me rejoindre à Bruxelles, au Parlement. Je te rembourserai ton billet de train (...).

Comme un imbécile, encore une fois trop chargé, fatigué, je me rends Gare du Nord. Le prochain train est 19 heures. Je décide sagement d'abandonner et je lui signifie que je rentre.

Avait-elle "oublié" ? J'en doute. Mais je ne suis pas sûr qu'elle tenait à figurer de nouveau aux côté d'un homme dont, de son propre aveu, on lui avait dès le départ signifié qu'il était "infréquentable", et vous savez bien pourquoi.

A des tierces personnes elle dira dans les mois suivant "que je suis d'un commerce difficile".

 

Les internautes en tireront les conclusions de leur choix

 

 

Comme me l'écrivait, lucide, un de mes lecteurs :

- En France, vous êtes grillé.

C'est exact, et depuis des décennies. Grillé vis à vis des scientifiques, des intellectuels, des politiques et des ... académiciens. Je touche quelques milliers d'honnêtes gens, de .. gens honnêtes. Des milliers de monsieur et madame tout-le-le-monde, qui m'envoient avec chaleur leurs encouragements. C'est à la fois beaucoup et peu. Au mieux, un Français sur cinquante mille.

Pour comprendre cette mise à l'index il suffit de comprendre le français et de se référer aux nombreuses vidéos où j'apparais, sur Internet, pour que je sois immédiatement classé dans la catégorie "ufologue". Le scientifique lambda, en proie à une violente réaction psycho-socio-immunologique, ne lira pas une ligne de mes travaux ou écrits. Ceux qui passeront outre, par curiosité intellectuelle, resteront prudemment silencieux. Les politiques songeront avant tout à leur image, à leurs carrières. La dernière interview que j'ai accepté de donner était pour le journal "Les Inrockuptibles". Dans l'article, j'étais décrit comme ... complotiste. Bravo !

Une solution est de s'adresser à un public non francophone. En diffusant des documents en anglais, on touche immédiatement la majorité des scientifiques et des ingénieurs, et nombre d'intellectuels et de politiques étrangers.

Je ne maîtrise pas suffisamment l'anglais pour rédiger des textes dans cette langue. Mais à l'avenir, si je compose un nouveau dossier, ou quelque article de synthèse, je lui donnerai une forme "internationale", en évitant des références franco-françaises. J'attendrai alors que des internautes, bénévolement, et suffisamment rapidement, traduisent mes écrits en anglais. J'en ferai des pdf, faciles à diffuser.

Un lecteur a traduit en anglais " Mondes hors d'équilibre ". Je vais la mettre en ligne. Quant à sa version française, destinée en principe à paraître dans une revue d'information scientifique, paraîtra-t-elle, grâce à l'appui de cette figure du nucléaire français ? Attendons. Si c'était le cas, je crois que je pourrais déboucher une bouteille de champagne. Mais j'ai peur que cette démarche ne vire en eau de boudin, comme tant d'autres.

 

 

 

 

 

 

 

 

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