Le Vrai et le Vraisemblable
14 mars 2005
Si j'étais prof de philo, ou de français, je donnerais une dissertation dont le sujet serait " Le vrai et le vraisemblable ".
Ce sont des notions totalement subjectives. Une nouvelle incroyable vient de tomber. C'était le 11 mars dernier. Un de mes lecteurs m'a orienté vers un message qui, si on en croyait la source : yahoo.news émanant de la AFP, de l'Agence France Presse. j'ai donné écho. Le texte disait que la pose d'implants sous-cutanés était désormais obligatoire en Australie, dans le monde de la banque et dans l'armée.
Très vite, d'autres lecteurs se sont manifestés.
- Vous risquez de vous discréditer. Attendons de voir si cette nouvelle n'est pas un hoax.
J'ai choisi de laisser ce texte et de dire que nous étions en train d'effectuer des vérifications. Trois jours après on avait le message initial, qui émanait bien de l'Agence France Presse :
Je relis ces lignes et je me demande si je ne vis pas un cauchemar. Ce qui est pire encore c'est que je suis en train de me dire que cette dépêche va très probablement presque passer inaperçu de notre "Grande Presse". Pourtant il est facile d'imaginer tout ce qui peut découler de tout cela.
Je repense à une remarque de l'homme qui identifia pour la première fois les possibilités de la fission, des réactions nucléaires en chaîne, Otto Hahn. Quand ses collègues lui avaient confié qu'ils pensaient que l'homme pourrait peut être, un jour, créer avec ce mécanisme des armes d'une puissance destructrices absolument monstrueuse, il eut cette phrase :
- Non, Dieu ne le permettrait pas.
Et pourtant cela s'est passé comme cela. Et Dieu n'a rien fait.
Nous vivons actuellement en faisant confiance à un autre dieu nommé équilibre. Alors que nous avons vécu, à travers deux guerres mondiales successives des déséquilibres majeurs, planétaires, nous, pays occidentaux, nantis de la Terre, vivons dans l'illusion, la croyance naïve qu'un nouvel équilibre se situe quelque part dans notre futur, modulo "quelques réarrangements". Notre monde va évoluer. Nous allons devoir nous adapter à des ... nouvelles technologies. L'implantation sous-cutanée de puces ne constitue qu'une des facettes de cette nanotechnologies qui va bouleverser nos vies. Certains envisagent des retombées positives comme l'implantation intra-cranienne d'une puce qui pourrait redonner aux paralysés leur mobilité, fut-ce à l'aide "d'actionneurs", de moteurs électriques. Quel beau projet. Mais imagine-t-on quelles dérives peuvent émerger d'une telle technologie ? C'est ... vertigineux et c'est pour .. demain ou même ... aujourd'hui, sous couvert de secret défense.
Il y aura bien d'autres choses encore, comme la robotique adaptative, début d'une intelligence artificielle ( "mise au service de l'homme", bien sûr ).Lire "L'année du Contact". Des masses humaines vont devoir se faire à tous ces changements. Des cartes vont être redistribuées. Ca ne fera pas le bonheur de tout le monde, mais "on ne fait pas d'omelette sans casser d'oeufs". C'est ce que vous dirons des scientifiques, des économistes, des sociologues, des politiques, des militaires "soucieux de votre sécurité".
Tiens, ça me rappelle une phrase de Candide, de Voltaire. A un moment le professeur Panglosse dit :
- Ce sont les petits malheurs particuliers qui font le grand bien général. De sorte que plus il y aura de petits malheurs particuliers et meilleures seront les choses dans le meilleur de mondes possibles.
Les grandes puissances, celles qui tiennent jusqu'ici le haut du pavé, l'une d'elles surtout, et celle dont l'étoile, en l'occurence rouge, monte, vous s'affronter, essentiellement sur le terrain économique, pense-t-on. Il y a aussi l'ours qui panse ses blessures, se cherche un nouveau souffle, et la cohorte confuse des "manants". Tout finira par s'arranger, avec un peu de casse, un peu de misère par ci par là, surtout dans les pays pauvres. Mais ils ont l'habitude. Pourrait-on imaginer un monde parfait, sans famines, sans épidémies, sans misère. Cela ... fait partie de la vie. Eh puis, sur cette planète, il y a beaucoup de monde. trop. La masse humaine se comporte ... comme un immense être vivant. Nous perdons nous-mêmes des cellules, dans tous nos organes, quotidiennement. Mais nous sommes immortels, nous le savons.
Et si ça ne se passait pas comme ça ? Et si nous étions en train de glisser vers une belle, un grosse catastrophe, sans précédent ?
Je repense à un mail d'un lecteur qui me trouve "trop pessimiste". Il préférerait sans doute que j'adopte une "positive attitude" à la Rafarin, ou un alarmisme contenu, de salon, de bon aloi, à la Hubert Reeves. Mais non, je dis, je crois que le bateau est en train de couler et que les choses ne font, sous nos yeux, que s'accélérer. Nous sommes à bord du Titanic. Dans la vie, il n'y a que des convictions basées sur des analyses personnelles, elles-mêmes fondées sur des informations glanées, des expériences vécues. N'ayons pas peur des mots. Je ne cherche pas à me rendre intéressant. J'aurais mille autre manières de procéder. Je peux vous faire rire, vous faire rêver. Pourquoi choisir parmi cette palette d'instruments le plus grinçant ?
Parce que je le pense profondément. Cette nouvelle de l'AFP confirme les craintes. Reeves parle de trente ans. Moi, je dis : moins de dix. Le compte à rebours est enclenché. Tous les éléments sont réunis pour que nous ayons une belle Apocalypse devant nous et comme la tradition le prévoit : les gens dormiront, iront vers cet abîme comme anesthésiés.
Pourquoi ? Parce que cette perspective est trop énorme, trop insoutenable pour eux. Quand des gens sont atteints de très graves maladies, ils ont deux réactions.
- Soit ils veulent savoir la vérité, pour en tenir compte avec sang-froid et lucidité
- Soit ils préfèrent qu'on leur mente.
Cela se produit tous les jours dans des millions d'endroits dans le monde, quotidiennement. J'ai vu de mes yeux ma mère mourir en deux mois d'un cancer au foie il y a trente ans, entourée de médecins qui lui demandaient "ce qu'elle envisagerait de faire quand elle serait convalescente". C'est ce qu'elle avait choisi. Or, en six semaines elle avait perdu 30 kilos. Sa peau était jaune et son corps se décomposait au point d'exhaler une odeur pestilentielle. Mais elle avalait docilement, "sagement" les placebos d'usage. Elle a fait cela jusqu'au dernier jour, jusqu'au coma. J'ai regardé tout cela se dérouler sous mes yeux, impuissant et je me disais "mais, toi-même, si tu avais été dans ce cas, n'aurais-tu pas fait le même choix ?". C'est facile d'analyser le comportement des gens avec un oeil extérieur. Mais quand on est dans ce genre d'histoire, c'est une autre paire de manches.
Nous sommes peu à penser à de telles horreurs. Mais nous ne sommes pas des dépressifs chroniques, ni des pessimistes de nature. J'aime rire, faire l'amour, découvrir des choses nouvelles et des gens nouveaux avec émerveillement. J'aime les gens. Je crois dans les immenses possibilités des êtres humains, dans les bienfaits que la science et la technique, bien gérées, peuvent nous apporter. Je pense que nous avons toutes les clés pour nous en sortir, avec la technologie et les connaissances dont nous disposons actuellement, largement. Mais je pense que l'humanité est simplement malade. L'humanité et sa techno-science, menée par ses techno-crates, ses techno-imbéciles, ses techno-inconscients.
Le mot Apocalypse a deux sens. Il est à la fois synonyme de catastrophe et de révélation. Pour le côté catastrophique, je crois que nous avons toutes les cartes sous les yeux. A moins d'être aveugles et sourds. J'ai écrit un texte où j'ai balancé quelques idées, à la volée. C'était une sorte de test. J'ai été surpris et déçu par l'écho relativement faible. Je m'attendais à plus de réactions. Il n'y a presque rien eu. Pourtant ce texte est le plus important de l'ensemble de mon site. J'essaye de prendre de la distance, de dépasser l'évènementiel, le côté "film catastrophe". Mais personne n'a rien vu passer, rien remarqué, rien entendu. Je crois que c'est parce que les hommes ont peur de se poser des questions. Notre humanité a peur de se regarder dans la glace et d'envisager qu'éventuellement ... nous ne soyons que des sortes de "singes" qui croient occuper le haut de la pyramide évolutive. Je ne sais pas si ce que je suggère est vrai, mais cela mérite d'être examiné. Un jour un lecteur m'avait écrit :
Merci de fournir des questions à mes réponses
Reeves fournit des réponses, dans le droit fil d'une pensée scientifique à géométrie variable. Moi je fournis des questions. Je me demande, tant qu'à faire, si je ne dois pas aller plus loin, abattre toutes mes cartes, quitte à "me discréditer" comme m'annoncent certains. J'avais longuement hésité avant de mettre en ligne le Paradigme Perdu. Je l'ai fait. Flop complet.
C'est vrai. Jusqu'où peut-on aller trop loin ? Regardez le texte du sénateur Byrd, cet homme courageux de 82 ans, alors que les autres membres du Sénat, corrompus, ou morts de peur, ou les deux à la fois se terrent ( que ceux qui ont des notions d'histoire pensent au Sénat romain et à Cicéron et des "catilinaires" ). Byrd aurait appartenu au Klux Klux Klan, dans sa jeunesse. C'était peut être il y a 60 ans. Mais on peut se servir de cela. Je vous en préviens, c'est tout. Personne n'est parfait : j'ai bien été six mois au Part Communiste, en 68-69 ( Fallait le faire : entrer au PC après 68 ! Mais à l'époque je ne connaissais rien à la politique. Je voulais m'informer. Ce séjour fut une sorte de dépucelage idéologique ). .
Byrd compare maintenant Bush à Hitler, annonçant ( ce qui est vrai ) que celui-ci va désormais nommer le maximum de juges d'extrême droite. Ce faisant, il est possible qu'il risque sa vie. "En face" on a peut être déjà songé à l'éliminer. Kennedy n'a pas pesé bien lourd quand il a voulu envisager ce stopper les opérations au Vietnàm. Mais Johnson, son Vice-Président, avait dit " élisez-moi président et votre guerre, vous l'aurez ". On sait que cette guerre fut instrumentée, à travers un discours de Johnson reproduit dans le film " Le Nerf de la Guerre ", à travers des mensonges, un montage complet, des événements inventés, comme pour l'Irak. Kennedy était un obstacle. Il a été "traité".
Byrd n'a pas peur de la mort. Mais il n'est pas Président des Etats-Unis. Il parle devant une salle vide, celle du Sénat Américain. Regardez la vidéo. Certains doivent dire "laissez-le parler", les mêmes qui disent "laissez Meyssan et Petit parler". Nous ne sommes que des drains, rien de plus. En un sens, nous sommes utiles. Nous permettons au pus de s'écouler.
Je pense que plus on vieillit, moins on doit craindre la mort et plus on doit accepter de prendre des risques calculés. A dire vrai, c'est simplement un problème qui ne m'effleure même pas. Je n'ai pas de temps pour m'arrêter à de tes détails.
Byrd a dénoncé les mensonges qui avaient été à la source du raid sur l'Irak. Je parierais ma chemise qu'il doit s'interroger sur la nature réelle des " événements du 11 septembre ". Vous avez vu les éléments du dossier, en particulier ce qui a trait à " l'attentat contre le Pentagone ". Tout cela est glauque, clair comme des couches de la veille. Mais qui, à part Meyssan, trainé dans la boue par des "journalistes" a osé envisager l'impensable ?
Byrd a peut-être sa propre idée sur cette question. Mais que se passerait-il s'il allait jusque là. Le public a moyen possède sa plage de vraisemblable. Si vous réfléchissez cinq minutes vous verrez que nous ne sommes prêts à écouter que ce qui nous paraît vraisemblable. Le reste, nous ne l'entendons pas. Nous ne le percevons même pas. En psychologie cognitive on appelle cela "expected signals", " les signaux auxquels on s'attend ". Si par votre fenêtre vous voyez un jour passer un éléphant volant, comme dans le film Rober Rabbit, vous penserez " hallucinantions ", vous penserez que ça n'est pas vrai parce que ça ne vous paraît pas vraisemblable. Si une nouvelle vous dérange par trop, vous penserez aussitôt " mensonge, manipulation, désinformation ". Je me souviens de ce que m'avait dit un jour Edgar Morin, il y a 25 ans.
- J'ai été communiste, croyant, militant. A l'époque du grand Stalinisme, quand des nouvelles nous parvenaient de l'autre côté du rideau de fer, qui contredisaient la vision idyllique que nous nous faisions du paradis socialiste, nous refusions d'y croire. Nous ne laissions entrer dans nos esprits que ce qui confortait nos croyances.
Vous pouvez transposer cela à absolument n'importe quoi et réaliser soudain que vous vivez ce genre de chose au quotidien. Un conjoint ne voudra pas réaliser qu'il s'est fourvoyé. L'Américain moyen ne veut pas, ne peut pas envisager que l'équipe dirigeante de son pays n'est qu'une bande de bandits et de malades (on peut être les deux à la fois) à la solde de gens dénués du moindre scrupule. Après avoir connu la grande geste libératrice et héroïque du débarquement de Normandie, " l'honneur du peuple américain, libérateur des opprimés ", comment réaliser que tout a changé et que la patrie de Lincoln est devenue le fer de lance d'un impérialisme néo-colonialiste ?
Comment un Chrétien peut-il envisager une seule seconde que l'actuel pape, en s'accrochant ainsi à la vie, ne fait que révéler son incroyance et sa peur de la mort? Imagineriez vous le Christ se déplaçant dans une " papamobile " ? Aucun chef d'Etat n'a jamais osé aller jusque là, se présenter aux foules protégé par un aquarium blindé. Or, pour un homme qui témoigne de sa foi, n'y aurait-il pas de plus belle fin que de périr en martyr ? Est-ce que vous imaginez le pape disant :
- Autour de moi s'affaire un personnel médical important. Or il y a beaucoup de gens qui ont plus besoin de soins médicaux que le vieil homme que je suis, qui a fait son temps. Que ces gens s'occupent des autres, et non de moi.
Je repense à un moment d'histoire. Un homme, un jour, a stoppé une guerre à lui seul. Gandhi avait libéré les Indiens du colonialisme anglais ( plus exactement les Anglais, moins stupides que les Français en Algérie, avaient négocié avec les Indiens, dont Nehru et Ganhi, l'autonomie du pays, pour éviiter le bain de sang d'un conflit, le traité s'accompagnant au passage d'une sission Inde-Pakistan). Les tensions entre indouïstes et musulmans s'exacerbèrent par la suite. A la suite d'un sanglant affrontement entre les deux communautés, à Calcutta, Gandhi s'installa dans quartier musulman et déclara "je ne veux pas vivre dans un tel monde. Je préfère mourir". Il entama alors une grève de la faim. Au bout d'un mois les frères devenus ennemis déposèrent les armes, avant que leur leader ne décède. (Précisons qu'il fut assassiné par la suite par un fanatique).
Non, Jean-Paul II n'est pas un Gandhi. Les Français ne se font plus la moindre illusion sur leur "caste politique". S'ils en doutent, ils n'ont qu'à imaginer leur Président, Chirac, vivant dans son château, restauré aux frais de l'Etat, entouré par des terres achetées par la "Fondation de France", dont la vocation est en principe l'humanitaire. Un homme qui a échappé à une mise en examen in extremis grâce à une réelection providentielle. Un homme qui vient de fêter " ses quarante ans de vie politique ". Quarante ans de quoi ? De gestion à la petite semaine, de détournements de fonds, d'abus de biens sociaux, de fausses factures, d'emplois fictifs. Mais, de toute façon, s'il avait été mis en examen, qu'est-ce que cela aurait changé ? Rien. Juppé a déjà repris tout le terrain perdu et Mitterand, après avoir trempé dans les affaires les plus louches (comme celle des jardins de l'observatoire) a bien accédé aux plus hautes fonctions. Tous les cons et les connes qui échouent comme ministre on les retrouve ... députés européens...
C'est le second versant de la cécité. Cesser de diriger son regard vers des faits vis à vis desquels on se sent impuissant et qu'on est déjà écrasé par un quotidien très lourd. Pour beaucoup, penser est un luxe, requiert un effort. On peut comprendre. C'est pour cela que " les gens " ne réagissent pas. Pour quoi faire ? Pour descendre dans la rue ? Pour mettre en place d'autres personnages qui se laisseront corrompre à leur tour ou se heurteront à des murs qui les briseront ? Vous vous rappelez :
Dieu est mort, Marx est mort et moi-même je ne me sens pas très bien.
J'en suis au même point que vous tous. Je n'ai aucune certitude, si ce n'est l'intuition que la dérive s'accentue. Cette obligation d'implantation d'une puce sous-cutanée en Australie en est le signe. Nous scrutons les turbidités du monde en essayant de voir ce qui est à l'oeuvre. Peut-être ... rien, diront certains. C'est simplement ... comme ça, et nous n'y pouvons rien. Mais il est également possible que les dessous de notre histoire contemporaine défient totalement notre imagination la plus ... débridée. Rappelez vous bien une chose : plus c'est gros, moins on y croit. Combien d'Américains seraient seulement capables d'envisager que les événements du 11 septembre puissent être autre chose qu'une série d'attentats fomentés par des terroristes, pilotés par le machiavélique Ben Laden ?
Jadis, les religions ont été des moteurs historiques puissants, dans un sens positif ou négatif. La science aussi. Mais, pour qui sait voir cet autre système organisé de croyances n'est qu'une religion comme une autre.
Existe-t-il une réelle connaissance ? En un sens oui. Christophe Colomb croyait que le Nouveau Monde qu'il avait découvert débouchait sur les Indes. On sait que derrière ce Nouveau Monde il y avait quelques petits trucs, comme la Chine, par exemple. Alexandre le Grand, en s'enfonçant à travers le continent Indien, voulait aller "au bord du monde", vers cette mer qui était censée ceinturer toutes les terres et qu'il suffirait d'emprunter pour rentrer tout tranquillement à la maison. Lui aussi se trompait.
Non, les planètes ne sont pas des objets légers et flottants, comme le pensait Platon.
Mais l'homme, c'est quoi ? A quoi ça sert ?
Posons la question autrement : la Vie a-t-elle une finalité, un but, un plan ? Ou est-ce qu'elle se développe simplement "en tant que processus chaotique" ?
Ca me rappelle une première page de Science et Vie il y a 15 ans. Ca serait bien qu'un lecteur m'envoie un scan de la couverture, et de l'article. On pourrait l'inserrer. La Chaos devenait à la mode. Un ou une biologiste avait cru identifier, dans le fonctionnement neuronal un "processus chaotique". Et Science et Vie avait titré :
Le Chaos gouverne la pensée
Une phrase émanant des bas-fonds de la pensée.
Quoi que les scientifiques fassent, ils se heurtent à un fait incontournable : nous avons une conscience. Nous possédons une étrange notion intuitive du "bien" et du "mal". Nous sommes confrontés à des choix moraux. Certains, comme les Nazis, ont cherché à s'affranchir de cela. Finalement, en prônant la loi du plus fort, le droit à l'espace vital, la dominance de races faibles par des races fortes, ils ne faisaient que projeter des schémas darwinistes sur l'humain. Mais ça n'a pas marché. Ca n'a jamais marché. Et je crois que les corps des gens qui, aux Etats Unis se sont faits cryogénisés ne seront jamais récupérables, sauf pour en faire du mauvais corned beef ou de la nourriture pour animaux. Nous sommes donc confrontés à deux questions incontournables : les "choix moraux" et la mort.
Quand j'ai perdu mon fils je me suis retrouvé à la morgue face à son corps blême et déjà frappé de rigidité cadavérique. Quinze ans plus tard il m'arrive de me réveiller en hurlant en entendant le bruit de la fermeture éclair que manoeuvrait le préposé, refermant le sac où il reposait, avant de pousser le lourd tiroir en inox du système de réfrigération. J'étais face à cet ensemble de cellules et pourtant ce gosse que j'avais aimé plus que ma vie, pour qui je me serais jeté dans les flammes sans la moindre hésitation n'était plus là. Il n'vait plus qu'un silence glacé.
J'ai alors parlé à des amis. L'un, Khortals, était physicien théoricien à Marseille. Sa femme était psychologue. Je leur ai demandé ce que devenaient les êtres humains, après leur mort, et ils m'ont répondu "que, selon eux, iils survivaient dans le souvenir de leurs proches".
Le souvenir du simple quidam, ainsi, s'efface. Si on laisse des écrits, ça peut durer plus longtemps. Sacha Guitry n'en finissait plus de graver des disques où il faisait ses adieux. Mais, comme disait Platon " les cimetières sont pleins de gens qui se croyaient irremplaçables ". Par ailleurs l'astrophysicien aura sur ce point un regard qui dépasse la simple rétrospective historique. Qu'un astéroïde passe par là et que restera-t-il de nos écrits, des statues des grands hommes, de nos archives ? Que restera-t-il des arbres à grandes durées de vie que Reeves a planté dans sa propriété ? Rien. C'est peut être déjà arrivé, plusieurs fois. C'est ... non-impossible. Des gens prétendent même avoir trouvé des objets insolites qui pourraient témoigner d'une technologie vieille de ... plusieurs millions d'années. Des vis dans des blocs de charbon, par exemple.
C'est indécidable. On sait que " les civilisations sont périssables ". L'édifice le plus solide au monde est certainement la pyramide de Kheops, parce qu'elle est ... anti-sismique. La calcaire et le granit dont elle est faite peuvent perdurer pendant des millions d'années. Le fait que cet édifice soit déjà fissuré le rend à même de résister aux secousses les plus violentes. En attendant la big météorite qui mettra tout à plat.
La Lune fait son périple autour de la Terre en 28 jours. La Terre tourne sur elle-même en 24 heures. Ainsi les effets de marée éloignent notre satellite de quelques centimètres par an. Elle ne risque donc pas de nous tomber dessus. A l'inverse Phobos ( qui tourne plus vite que la planète autour de laquelle il orbite ) descend inexorablement vers Mars. Un jour, boum.
Ainsi, quand vous enterrez quelqu'un, le mot "concession à perpétuité" n'existe pas. Nous finirons tous, physiquement parlant, qu'il s'agisse de nos corps ou des traces physiques que nous aurons voulu laisser, même les plus imposantes, en poussière.
Alors, à quoi servons-nous ? Korthals répond que la question n'a pas de sens. Dans son esprit nous sommes aussi réels que des tourbillons dans un caniveau. Nous apparaissons "comme ça" et nous disparaissons "comme ça" et nos pensées et nos sentiments ne seraient sans doute que le résultat de réactions enzymatiques. Mais tout cela n'a absolument aucun sens. Si on ne croît à rien de transcendant, alors pour quoi ne pas faire ... n'importe quoi ?
La religion "science" n'a, sur ce plan, pas grand chose à nous proposer que des illusions. C'est un grand théâtre d'ombres. Les manieurs de marionnettes en sont arrivés au point qu'ils ne savent même plus sur quelles supercordes tirer. C'en est cocasse, si ça n'était pas si dispendieux. Nous sommes livrés à nous mêmes. J'aurais envie de reprendre un des dessins du Geometricon, en changeant le texte, le personnage disant, en se tournant vers le public :
Y a-t-il un philosophe dans la salle ?
Evidemment, on peut se précipiter vers la première église, la première synagogue, la première mosquée venue. J'aimerais bien pouvoir le faire, mais j'avoue que j'ai du mal. Et ça n'est pas de la mauvaise volonté.
Que faire sur cette planète qui devient folle ? Vers quel Dieu se tourner ? A quel saint se vouer ? Je ne le sais pas, mais je pense que nous devons impérativement nous poser des questions vertigineuses, remettre nos philosophies et nos conceptions religieuses sur le métier, trouver tous les plans d'attaque possibles. Si l'homme ne se comprend pas lui-même, vite, il est perdu. J'ai déjà soulevé cette question. Je pense que c'est aussi important, et peut être plus urgent encore que de se soucier de la disparition de la forêt amazonienne ou de l'effet de serre.
Je vais donc abattre une carte supplémentaire. Nous avons des travaux en cours. Idée : la géométrie de l'univers est plus complexe qu'on ne l'imagine. "Ils sont deux" : l'univers et le "méta-univers". Il faut explorer ça et faire feu de tous bois, en allant chercher des idées partout. Je pense que nous disposons d'outils mathématiques qui peuvent nous permettre d'étendre notre champ de compréhension. Oui, cela passera pas une extension du nombre de dimensions de l'univers. Mais la voie des "supercordes" avec se redomontades prétentieuses ( " Theory of Everything ", TOE, ou "Théorie du Tout" ) nous semble conduire vers une impasse. Il ne s'agit pas de réduire tout le devenir de l'univers à une "unique équation" dont "tout découlerait". Laissons cela à Hawking. Je rappelle sa phrase, dans " Brève Histoire du Temps " :
- Si l'univers se contient lui-même et s'il n'a ni commencement ni fin, alors à quoi sert Dieu ?
qui me rappelle aussitôt celle de Marc Arondel :
- A l'heure où la métaphysique est en crise, il est rassurant de constater que la philosophie de bistrot de porte bien.
Aller chercher de tous côtés, c'est aussi se pencher sur ce que nous disent les traditions. Einstein disait qu'il avait été croyant dans le passé mais que, lisant la Torah, il en avait perdu la foi. Pourtant, s'il avait porté attention à la Genèse il ne serait pas passé à côté d'un modèle d'univers instationnaire comme il ne fit bêtement en 1917.
Que la lumière soit !
Il ne s'agit pas de prendre tout pour argent comptant, mais de se mettre à l'écoute de textes, de récits. La svastika, si vilainement détournée, en l'inversant, par un ex-peintre en bâtiment était au départ un symbole solaire. Or la structure magnétique du Soleil est quadripolaire ( deux pôles nord et deux pôles sud, situés non aux pôles, mais dans le plan diamétral du Soleil ) . Quelqu'un qui utiliserait un "coronographe" et observerait la couronne solaire depuis un point situé loin du plan de l'écliptique, selon l'axe du système solaire pourrait le constater. Cette structure a été pour la première fois identifiée par une sonde circumsolaire, porteuse d'un magnétomètre, dans les années soixante. Qui a vu cet ensemble de quatre bras de plasma recourbés comme des jets d'eau ? Je n'en sais rien. Je ne sais que deux choses :
- Les structures magnétiques peuvent basculer et les pôles s'inverser", ne serait-ce que lors qu'un objet à fort moment magnétique ( débris de supernova ) passe à proximité ( de la Terre et, pourquoi pas, du Soleil ).
- La couronne solaire est visible à l'oeil nu, contrairement à ce que m'avait dit Guy Monnet, astronome, il y a 25 ans. On peut la voir lors d'éclipses et c'est assz saisissant, il faut bien le dire.
Il va falloir examiner sans a priori tous les messages issus du passé. Et il y en a. En gardant en main ses outils d'analyse. Mystificateurs, charlots en tous genres, s'abstenir. Allez voir le résultat de notre enquête sur les médiums mexicains. Lamentable. Nous traquerons les mystifications mais en gardant en tête que tout n'est pas obligatoirement le fait de mystifications. Mais, à l'opposé il y a des traces éminement mystérieuses, sur lesquelles les scientifiques ne veulent pas se pencher. Notre histoire passée est peut être beaucoup plus vaste que nous ne le pensons.
J'ai envie de lâcher une boutade :
Lâchez le surnaturel, il revient au galop !
Il va falloir aussi se décider une bonne fois pour toutes à analyser les messages du présent, à se pencher sur les phénomènes dits paranormaux, et sur le dossier ovni, qui terrifie tant les scientifiques. Tant pis si cette phrase "me discrédite" et me fait perdre mille lecteurs. J'ai appris que le Cnes envisageait de constituer un groupe pour étudier scientifiquement ce dossier. Dès que mon imprimante sera réparée j'offrirai à ces braves gens mes services. Mais il n'est pas sûr qu'ils en soient ravis.
Il est vain de censurer la pensée, sinon nous allons perdre du temps. Je suggère de créer une nouvelle structure dont les initiales seraient le
C.N.R.S
traduction :
Collectif des Nouveaux Rationnalistes Scientifiques
J'imagine des scientifiques tombant sur ces lignes. Ils vont hausser les épaules. Hélas, je commence à doute que des choses nouvelles émergent de cette collectivité de vieux moines froussards, obnubilés par l'idée de conserver pouvoir et prérogatives. Il n'y a peut être pas grand chose à attendre de gens trop installés, trop rassis, trop titrés. Si quelque chose émerge, cela pourrait venir de jeunes scientifiques, d'esprits neufs, qui n'ont pas le cerveau encombrés de supercordes, des esprits capables de suspendre un peu leurs jugements entre
Le Vrai et le Vraisemblable.
Mais je n'ai jamais dit que cela serait facile. Non,
ça ne sera pas facile, du tout. Parviendrons-nous à atteindre
les rives de la sagesse en faisant l'économie des milliards de morts
que notre sottise nous prépare ?
16 mars 2005 : Le nombre de connexions baisse sensiblement.
" Normal, me dit un ami, tu fais peur au gens, tu les démoralises".
Mais que faut-il que je fasse ? Que je leur chante une berceuse ?
Il est vrai que la confirmation de la nouvelle de l'implantation obligatoire de puces sous-cutanées chez les militaires et les employés de banque en a secoué plus d'un. Mais avez vous vu des réactions dans les médias ? Dans les revues de vulgarisation scientifique " on saluera l'entrée des nanotechnologies dans notre nouveau monde en expliquant que c'est inéluctable ", c'est tout. Il n'y a que les jeunes, les très jeunes, qui réagissent, sans savoir d'ailleurs quoi faire. Un jour, peut être, se révolteront-ils contre ce monde que "les adultes" leur préparent. Mais " se révolter ", c'est quoi ? Comment ? Pour faire quoi ? Pour aller où ?
Ce que de Gaulle appelait " la grogne " est toujours à l'état latent. C'est une onde de désespoir face au mensonge, à l'injustice, à l'absence l'idéal, de valeurs morales. Mai 68 a emporté de Gaulle comme une lame de fond. Au plus fort de la crise il est allé se réfugier en Allemagne, chez le général Massu, le " héros " de la bataille d'Alger, champion de la gégène. Celui qui avait voulu incarner " la France Libre " a fait de l'abandon de poste, a déserté comme un troufion paumé, parce l'Elysée ne paraissait plus sûr. Son fil était venu lui parler. C'est dans ses mémoires.
- Père, faites face aux réalités, ils ne veulent plus de vous...
Machiavel était pris à son propre piège. Le machiavélisme, la manipulation, ça n'avait pas marché non plus. Décidément. Il ne restait plus qu'à foutre le camp pour que la grande épopée historique ne s'achève pas dans la farce. Nous avons hérité de Pompidou, un autre Chirac. Un homme qui était entré dans l'intimité politique du général en allant pisser avec lui. C'est le moment où les plus puissants " se lâchent ". Pas bête.
Se révolter, contre qui, contre quoi ? Prendre quelle Bastille ?
Il faut réfléchir, trouver autre chose, vite.
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Quelques phrases sélectionnées par Michel Gaillard :
« Nous trouverons un chemin... ou nous en créerons un. »
Hannibal
« Si la destinée ne nous aide pas, nous l'aiderons nous-mêmes
à se réaliser ». Khosrô Ier Anôcharvân
« Il n’est pas nécessaire d’espérer pour entreprendre
ni de réussir pour persévérer" Guillaume le taciturne
« Agissez comme s'il était impossible d'échouer. »
Winston Churchill
« Le succès c'est être capable d'aller d'échec en
échec sans perdre son enthousiasme. » Winston Churchill
On va essayer .....
a