Des Centrales Nucléaires Flottantes !

11 mars 2008

 

La Russie va vendre des centrales nucléaires flottantes

A l’heure où les besoins électriques de l’humanité battent record sur record, les industriels du secteur signent des contrats pour construire des centrales thermiques ou nucléaires un peu partout sur la planète. Néanmoins, à côté des pôles traditionnels de consommation (villes, industries, etc.), depuis quelques années des besoins importants apparaissent dans des régions isolées, loin des sites de production d’électricité (exploitations minières, villes nouvelles, etc.).

Dans ce contexte énergétique très tendu, la Russie travaille depuis le début des années 2000 sur le concept de centrale nucléaire flottante, pour une implantation à proximité des pôles de consommation déficitaires en énergie. Validé en novembre 2002, par le ministre russe de l’énergie atomique et de l’industrie, le projet est entré dans une phase active en 2007, pour devenir une réalité dès 2010 avec la construction d’une première unité.

Grâce à 2 réacteurs KLT-40S, la première centrale nucléaire flottante, installée sur une barge de 175 mètres de long, devrait délivrer une puissance de 70 MW (à comparer aux 1 600 MW de l’EPR français, non flottant) et jusqu’à 150 G Kg cal/h. Alors que le coût de ce prototype, auquel participe la Chine, doit atteindre environ 270 millions d’euros, les versions de série pourraient être proposées à un tarif très concurrentiel : entre 135 et 170 millions d’euros. Outre l’électricité directement injectée sur le réseau local, la chaleur que produira la centrale servira à produire de l’eau douce à partir de la désalinisation de l’eau de mer par évaporation.

A côté de ce modèle, destiné uniquement à des implantations en bord de mer et ouvert à l’exportation (plusieurs pays d’Asie, du Maghreb et du Golfe Persique se sont déjà déclarés intéressés), un 2e prototype est également en cours de finalisation.

Faisant appel à 2 réacteurs moins puissants, les ABV-6M, cet autre type de centrale nucléaire flottante pourra être déplacé jusqu’à l’intérieur des terres via le réseau fluvial. D’une puissance unitaire de 18 MW, ces centrales sont destinées à assurer l’approvisionnement en électricité et en chaleur des localités non connectées au réseau global (les 2/3 du territoire russe ne sont pas couverts par un réseau électrique centralisé). Ces centrales devraient être mises en service entre 2013 et 2015, principalement en Russie où 30 de ces usines sont prévues dans un avenir proche, selon le ministère de l’énergie atomique et de l’industrie.

Malgré une puissance réduite, la dissémination de ces réacteurs nucléaires sur la planète n’est pas sans soulever de questions. Alors que pour Moscou, "Il s’agit d’un moyen sûr et sans risque de prolifération de répondre aux besoins énergétiques des zones les plus isolées, ou à l’énorme appétit des économies en pleine croissance", Evgueni Simonov, un ex-inspecteur de la sécurité nucléaire à l’époque soviétique, considère que "Les réacteurs de ces centrales sont beaucoup plus dangereux que ceux de l’industrie atomique traditionnelle". En effet, correspondant aux modèles utilisés sur certains brise-glace et sous-marins à propulsion nucléaire de l’ex URSS, de par leur conception ces "petits" réacteurs sont considérés par plusieurs experts comme beaucoup plus difficiles à contrôler qu’un réacteur commercial classique, notamment en cas d’emballement de la réaction en chaîne. Alexandre Iablokov, le président du centre de politique écologique, note d’ailleurs que leur constructeur a lui-même remarqué qu’il fallait les modifier dans la perspective d’une utilisation non militaire, car "ils ne sont pas assez sûrs pour être utilisés à proximité d’une zone peuplée".

Pascal Farcy


1- Les zones d'installations pressenties présentent toutes des perspectives de développement économique important (gisements miniers, industrie, etc.).

Source Univers Nature

 

 

Ce projet est un des plus absurdes et des plus dangereux qu'on ait pu imaginer. Le naufrage d'une de ces centrales, inévitable un jour ou l'autre, dans des zones côtières, aura des conséquences écologiques incalculables. On commence à peine à découvrir, à l'aide d'exploration à l'aide de sous-marins pilotés ou de " ROV " , de robots reliés à la surface par câble, l'incroyable diversité et richesse, non seulement des fonds marins, mais de " l'entre deux eaux ". Le public n'a des grands fonds que l'image de lieux déserts, peuplés par de rares créatures abyssales, vautrées sur le fond. Or on oublie que la masse marine représente à elle seule 99 % du volume de la biosphère terrestre. Son " métabolisme " est très mal connu. Les chercheurs commence à peine à découvrir une fantastique chaîne alimentaire où " ceux du fond " se nourrissent des miettes que " les riches ", ceux qui vivent en surface, dans la photosphère, à moins de 100 mètres de profondeur peuvent récolter. Beaucoup pensent que ce milieu benthique jouerait un rôle extrêmement important dans le fonctionnement de toute la biosphère, avec des liens d'interdépendance subtiles et mal connus. Pour le néophyte " l'entre deux eaux " est un immense désert tridimensionnel, où on croise de rares créatures, de loin en loin. C'est oublier sa troisième dimension qui donne à sa biomasse une valeur jusqu'ici sous-estimée.

Les grands fonds ne sauraient être traités en poubelle impunément et leur pollution, surtout pas des déchets nucléaires, pourrait s'avérer extrêmement dommageable, en particulier à cause de la capacité des différentes espèces à concentrer des nutriments qui, disséminés, pourraient se retrouver soudain concentrés dans des éléments entrant dans la chaîne alimentaire humaine !

Je recommande fortement la lecture d'un ouvrage à la fois superbe et profond. Normal, avec un tel titre :

 

Abysses

de Claire Nouvian, publié aux Editions Fayard en 2006

 

Il s'agit " d'un très beau livre " à propos duquel vous auriez tendance à vous dire " encore un de ces superbes bouquins que l'on m'offre, mais, à part un rapide coup d'oeil sur les photos...."

Non. Les texte, fruit d'une vaste collaboration avec des spécialistes de différents pays sont denses et éclairent intelligemment chaque image. Rien n'est mis dans ce livre au hasard. Vous y découvrirez des masses de choses que vous ignorez totalement. Et vous trouverez des photos absolument saisissantes. Car ce sont bel et bien des photographies et non des images de synthèse.

 

architheusis_giganteus

L'Architeuthis Giganteus face au submersible Johnson Sea Link

 

L'animal, été attiré par un appât, à une profondeur de 900 mètres dans une région où on sait que s'alimentent les cachalots, dont ils sont le plat favori, a été photographié et filmé par l'équipe du professeur japonais Kubodera.On connaissait de longue date l'existence de cet animal, qui n'avait jamais été surpris dans son habitat. C'est un décapode. Il possède dix tentacules, par opposition à la pieuvre qui est un octopode et n'en possède que huit. Huit des tentatives des calmars forment une couronne autour d'une bouche centrale, porteuse d'un bec puissant. Si vous achetez un calmar sur le marché, de bonne taille, vous pourrez constater qu'il possède un bec, en tout point semblable à celui d'un perroquet, dont la taille est de l'ordre du centimètres. Quand j'étais gamin il y avait à Paris une salle d'histoire naturelle intitulée " les legs du Duc de Bordeaux ", je crois. Il y avait là nombre d'animaux empaillés, plus ou moins mités. Mais je me souviens très bien de becs de calmars, exposés dans une vitrine, atteignant dix à quinze centimètres, retrouvés dans des estomacs de cachalots. J'ignore ce qu'ils ont pu devenir et si un lecteur pourrait nous en envoyer des photographies, ou celles de mandibules semblable, je pourrais les inclure dans cette page. Les becs que j'ai vus avaient appartenu à des créatures de plusieurs mètres de long.

Les ventouses des calmars sont pédonculées et denticulées, garnies d'une couronne de véritables dents. Elles peuvent ainsi " mordre leur proie ". Si vous vous rappelez la scène légendaire du film " Vingt Mille Lieues sous les Mers " où on assiste au combat entre le capitaine Némo, lequel secondé par ses marins, est sauvé par le harponneur Ned Land ( Kirk Douglas ). On voit à un moment un des marins revenir dans le submersible, portant de terribles blessures. Ce qui rend les zoologistes perplexes ce sont d'immenses traces de ce genre de morsures trouvées sur la peau de certains cachalots, qui évoquent des ventouses de plusieurs dizaines de centimètres de diamètre. Ces blessures auraient-elles grandi avec l'animal, ou seraient elles .. récentes ? Et dans ce cas quelle taille pourrait avoir le monstre qui pourrait lui avoir infligé de telles blessures ?

Les calmars logent leurs deux longues tentacules prédatrices ( aussi longues que leur corps ), porteuses à leur extrémité de sortes de "massues" porteuses de ventouses, dans les sacs situés à l'intérieur de leur corolle. Elles jaillissent rapidement quand ils passent à l'attaque.

Les seiches chassent d'une manière semblable. Ce qui est étonnant quand on les voit chasser sous l'eau, c'est de constater avec quelle vitesse et précision elles se déplacent en utilisant leurs nageoires latérales, qui leur permettent de se mouvoir avec vivacité dans les trois dimensions avant de lancer leurs grappins de chair vers leur cible.Leur vision est excellent, de même que celle des calmars.

Pourquoi ce calmar des grands fonds a-t-il une couleur rouge ? Dans la lumière du jour, le rouge est absorbé en premier, dès les premiers mètres. A trente ou quarante mètres de fond, seul le bleu passe encore, faiblement. Cette couleur rouge permet au calmar benthique de venir chasser près de la surface sans être vu. C'est un " stealth ".

Je me souviens de l'immense surprise qui avait été la mienne quand, au milieu des années cinquante, remontant des falaises qui s'étendent non loin de la balise de la Riou, dans la baie de Saint Tropez, j'avais ramené de choses bizarres, dures et noires, de la taille d'une main. Je les avais trouvées sous des encorbellement rocheux, à l'abri de la lumière. Ces êtres noirs comme de la suie étaient parsemés de petites fleurs blanches qui se rétractèrent dès que je les touchais. Je pus les détacher de la roche. En remontant je tenais ces branches à bout de bras, devant moi. Et soudain elles devinrent rouge sang.

Je remontais mes premières branches de corail rouge.

Je doute qu'il en reste beaucoup dans ce coin. En séchant le corail garde sa couleur rouge, mais celle-ci perd de sa vigueur. Ces couleurs des grands fonds sont parfois fragiles, s'oxydent à l'air très rapidement. Sur le tombant des Impériaux , qui borde le falaise de l'île de Riou, au large de Marseille, celle qui est tournée vers le large et qui descend jusqu'à soixante dix mètres de fond, je crois, il y avait d'immenses gorgones rouges, de plus d'un mètre d'envergure. Sorties de l'eau elles se peuplaient aussitôt, à vue d'oeil, de marbrures brunâtre et en quelques minutes leur belle couleur de sang frais avait disparu.

Ces couleur, nous les découvrions avec nos lampes, dans des grottes d'Ali Baba que nous explorions.

Vous lirez dans ce livre que les minuscules bestioles constituant le plancton émettent des la lumière quand elles se sentent attaquées. Selon les auteurs de l'ouvrages, perdues pour perdues, elles tenteraient ainsi d'attirer quelque prédateur, susceptible de préférer leur agresseur à leur modeste personne. Tous les gens qui ont pris des bains de minuit en Méditerrannée ont connue cette étrange luminescence, qui se développe aussi dans le sillage des hélices, faisant ressembler les bateaux à des esquifs propulsés par des réacteurs.

J'ai peut être du être poisson dans une autre vie. D'ailleurs, les pêcheurs de Marseille me surnommaient Pichoun Peï, ce qui signifie " Petit Poisson ". Il faudra que je raconte un jour ce que j'ai vu, ce que j'ai vécu à cette époque-là. Que d'aventures, que de rencontres étranges à une époque où les écoles de plongée n'existaient pas encore et où les plongeurs hantaient les mêmes eaux que des trafiquants de tout poil. L'histoire de la plongée n'est pas celle que vous avez pu lire dans les livres. La première combinaison de plongée a été faite avec un tapis de bain en mousse, collé avec de la colle à rustines, et tout le reste à l'avenant.

Je me souviens de la surprise de Tchernia, responsable marseillais des antiquités sous-marines, qui avait découvert mon nom dans de veilles archives, qu'il avouait avoir quelque difficultés à décrypter. Il était venu me voir à Pertuis :

- Je comprends mal les méthodes de votre époque ....

- Les méthodes ? Vous rigolez ! C'était un pillage organisé. Cousteau a exploité le site du Conglüe pour vendre les amphores. A l'époque il avait trouvé un truc. Ces amphores n'étaient pas vendues " mais confiées sous caution à des tiers en tant qu'éléments du patrimoine archéologique français ". Il lui fallait de l'argent. Non pour lui même, mais pour mettre du gaz oil dans son premier bateau de bois : l'Espadon, un ancien chalutier.

Cousteau a joué le rôle d'un pionnier. Il nous a fait découvrir des choses fabuleuses avec sa merveilleuse Calypso. Qui a oublié les images du Mur du Silence, prises par un jeune cinéaste inconnu : Louis Malle. Mais Cousteau archéologue : je n'irais pas jusque là. Aventurier dans l'âme, tout à fait. Archéologue, ça se discute.

Vous souvenez-vous du livre de Lallemand " Le Voyage de Markios Sextios ", censé retracer ce qui avait pu être déduit de patientes fouilles sur le site du Conglüé. Quelle imagination, quelle incroyable pantalonnade quand on connaît la réalité des faits.

Mais le temps n'est pas venu de se pencher sur des souvenirs. Il y a tant à faire, à entreprendre. Tant de combats à mener pour essayer de sauver, dans l'urgence, cette planète à la dérive.

 


 

Retour vers la page Augmentation des Prix

Nouveautés               Guide ( Index )            Page d'Accueil