Le X-43 : Le record de vitesse battu par un avion sans pilote

7 avril 2004 - complété le 8 avril 2004 - ajout en date du 18 juillet 2007

Toute la presse a repris l'info. Les Américains viennent de battre un record de vitesse avec une machine sans pilote, amenée en altitude sous l'aile d'un B-52 puis lancée à Mach 7 par un gros booster à poudre, allure à laquelle (8.000 km/h) la machine se serait maintenue pendant une dizaines de seconde, propulsée par son "scramjet", statoréacteur fonctionnant en supersonique.

Tout le monde y croît. Ainsi "les Américains envisagent de prendre pied, dans un horizon lointain, dans le monde de l'hypersonique. Les chiffres sont annoncés : 10.000 km/h, une machine capable de faire le tour de la Terre à 60-80 km d'altitude.

Je me pose quand même une question. Le SR-71, le célèbre avion espion US volant à Mach 3 et quelques, à 3500 km/h est bien au musée de Seattle depuis 1991. Ca fait treize ans. Pour le remplacer, les Américains, ils ont quoi ?

En général, quand un truc est réformé c'est qu'on a mieux. Rien ne remplace l'avion. Le satellite n'effectue qu'un vol balistique. Il est coûteux à mettre en l'air. La fusée n'est pas réutilisable. On ne peut pas dire "est-ce que vous ne pourriez pas faire un crochet par ici, survoler ça". Le satellite sur une trajectoire circulaire. On est obligé de faire des choix. De plus il ne peut descendre en dessous d'une certaine altitude, sinon l'air le freine. Or si on en croît les Américains, ils n'ont plus d'avion espion. S'ils en avaient un, celui-ci aurait pris le relais du Blackbird SR-71. Comment fonctionne ce dernier ? Avec des turboréacteurs. Il a des entrées d'air munies de pointes coniques sur lesquelles s'accroche les ondes de choc à travers lesquelles l'air est non seulement recomprimé, mais échauffé. La recompression est souhaitée. Une combustion ne pourrait pas s'effectuer dans un air trop raréfié. C'est pour cela qu'à l'entrée d'un turboréacteur on trouve un compresseur axial, avec des ailettes, qui dirige ensuite cet air recomprimé vers des chambres de combustion.

Mais au delà de Mach trois l'onde de choc produit, en aval, de l'air trop chaud pour pouvoir être envoyé vers les aubes d'une turbine. Celles-ci seraient volatilisées. Entre Mach 3 et Mach 5 se situe le statoréacteur. Il suffit d'enlever la turbine. l'onde de choc suffît alors pour assurer la recompression. On peut se débrouiller pour que l'écoulement en aval de l'onde soit subsonique. Mais pour des nombres de Mach plus élevés cela redevient problématique. On entre alors dans le monde du scramjet, un statoréacteur où la combustion s'effectue en régime supersonique. Très délicat à faire fonctionner. Pas souple du tout. Mais ça peut marcher entre Mach 5 et Mach 7. Il y a des études franco-russes où on teste des engins à symétrie de révolution, amenées à ces grandes vitesses par des fusées sol-air Sam 7, je crois. Dans cette formule le combustible est de l'hydrogène liquide, qu'on fait au préalable circuler dans les bords d'attaque de l'engin.

Au delà de Mach 7 se dresse le "mur de la chaleur".

Faisons le point. Si les Américains en sont réellement au stade allégué, à l'essai d'une maquette de 2 mètres cinquante, pendant dix secondes, alors l'engin piloté verra le jour dans 10 à 20 ans. Pendant 15-20 ans, pendant que les gamins iront jouer avec le Blackbird au musée de Seattle les Américains resteront "sans rien". Comme nous avec notre suivi du nucléaire militaires, sans essais depuis 96. Ca fait déjà huit ans. Il paraît qu'on va gérer ça avec un super calculateur et un simulateur laser.

Ah, si vous lisez Air et Cosmos de ce mois-ci vous y verrez que les Américains envisagent d'utiliser la MHD pour faciliter les rentrées atmosphériques et même piloter les ogives. On vit une époque fantastique. Nous sommes tenus au courant des progrès au jour le jour. Le secret, c'est dépassé. On nous montre les systèmes envisagées au stade des pré-études. Avant, on nous avait caché l'existence de l'U2 (jusqu'à ce que Gary Powers se fasse descendre au dessus de l'Union Soviétique), du F-117 A et du Blackbird. Mais aujourd'hui on sait tout. On nous tient informés. C'est sympa.

J'ai écrit un livre où j'ai dit ce que je pensais de tout cela. Il n'y a pas eu de débat, nulle part. A part par des ufologues scientifiquement incompétents comme Gildas Bourdais, mes écrits ont été ignorés. J'ai même lu, à propos de la fameuse photo prise il y a 20 ans et plus à Groom Lake, qui montre un sillage en pointillé, qu'un "expert de l'ONERA" (Office National d'Etudes et de Recherches en Aéronautique) concluait à une combustion pulsée, en précisant que ce régime serait fort inconfortable pour d'éventuels passagers ou pilotes. Je crois me rappeler que j'avais donné une autre explication à ce phénomène dans mon livre : que la tuyère semi-guidée de l'engin ne travaillait pas "à son altitude d'adaptation", ce qui créait, un classique, une succession de "noeuds" et de "ventres" dans le jet de sortie, avec ondes de choc.

Ma foi j'ai dit ce que je pensais. J'ai publié des dossiers dans mon site sur les curiosités du B2. En fait, je suis complètement à côté de la plaque. En matière de bombardement à grande distance, le subsonique avec une suite de plusieurs ravitaillements en vol, c'est l'avenir. Question espionnage et furtivité, je pronostique un retour en force de la Montgolfière. Sur le plan naval, l'idéal, c'est la marine à voile. C'est évident ; le bois, c'est complètement furtif. On ne va pas vite, mais on est totalement invisible au radar.

Il est inutile de lutter contre l'idée dominante. D'ailleurs, je ne lutte pas, je ne lutte plus. En astrophysique, vive la matière sombre, l'énergie noire, l'inflation et l'avant Big Bang. Il parait que dans les labos les types s'équipent avec des aiguilles extrêmement fines et courtes (la longueur de Planck : 10-33 cm) , pour se tricoter des branes pour l'hiver, avec des supercordes, bien sûr. Puisque l'avenir semble si problématique, je me suis dit "essayons de nous tourner vers le passé". D'où cet intérêt pour les navires égyptiens de l'Ancien Empire, les radeaux à dérive des anciens péruviens et quelques autres choses pas piquées de hannetons. D'ici un mois, je pense, nous pourrons procéder, avec Yan Souriau et le reste de la bande aux essais du "Coelacanthe", subsonique, bien entendu. Ca devait se faire en février, mais nous avions moins dix et un mètre de neige. Maintenant, le lac est à sec. On va en trouver un autre.

Un lecteur m'a transmis ces quelques photos prises sur un site américain, montrant le X-43 sous différents angles. Les commentaires sont de lui.

 

Notez sur le dessus de la plaque en inox les deux feux clignotants, utilisés pour signaler les virages.

 

Sur cette vue en gros plan on distingue mieux les feux de route, ou les clignotants, tribord et babord.

 

En fait, quand on recherche d'autres images on voit que ces gros tétons en alliage léger ne sont les clignotant de l'appareil. Ils ont au moins une fonction. Les méplats qu'ils portent (et dont on voit qu'ils sont dans des directions différentes pour les deux) montrent que ceux-ci permettent le vissage de ces pièces sur la structure. Ces pièces portent de plus des usinages coniques qui permettent (il y a le même dispositif en dessous) de pincer l'appareil dans un bâti pour pouvoir le manipuler et le transporter.

 

 

Ci-après, un gros plan montrant des techniciens en train de manipuler l'engin, solidement fixé dans un bâti.

 

 

On voit très nettement qu'il y a deux "tétons", supérieure et inférieur, qui permettent de brider l'appareil à l'aide de deux grosses molettes qu'on manipule à la main, en les vissant. Ces molettes sont juste en face de la tête du gars aux cheveux blancs, au premier plan. Ceci étant, rien ne dit que ce que ces gens sont en train de manipuler est une maquette de vol. Il peut s'agir d'un modèle simplement destiné à des essais en soufflerie, laquelle pourrait se trouver à des kilomètres du lieu d'assemblage et nécessité un transport "sécurisé". On ne sait pas non plus de quand date la photo. Si ça se trouve elle a 30 ou 40 ans. On voit en tout cas que ce modèle est bourré de pièces amovibles, des plus rustiques. Je vois mal un modèle de vol destiné à évoluer à Mach 7, garni de plaques avec des grosses têtes de vis fraisées. Ca évoque plutôt un modèle destiné à des essais en soufflerie. Autre indice : la rusticité de l'empennage vertical. Voyez vous-même :

 

 

C'est .... un simple bout de tôle, apparemment en alliage léger, non profilé. L'empennage arrière a l'air cependant plus fonctionnel. C'est un simple profil en dièdre avec un bord d'attaque renforcé (céramique ? ) et un axe de rotation médian qui semble visible. Tout ce qu'on peut se dire c'est que cette maquette que l'on montre contient peut être certaines informations, à prendre avec des pincettes. A mon avis ce qu'on nous montre c'est une maquette pour essais en soufflerie, à nombre de Mach modéré ( disons : 3 ), avec un maximum de pièces amovibles, pour tester séparément certains éléments. C'est un classique quand on effectue des essais en soufflerie. Les fixations se font alors en un nombre de points limité, pour faciliter la pose et la dépose des éléments.

On peut se demander quel pourrait être la fonction de cette plaque supérieure avant. Aérodynamiquement elle l'a pas vraiment de raison d'être. On pourrait penser qu'elle prend la place d'un composant qui occuperait alors toute cette surface. Pour ceux qui ont lu mon livre il pourrait s'agir de l'emplacement des électrodes pariétales du "ralentisseur MHD" conduisant à une entrée d'air qui devrait se situer immédiatement en aval, comme Julien Geffray l'a rajouté, avec Photoshop. J'ai fait rajouter par Julien des électrodes correspondant à ce générateur MHD pariétal tel qu'il pourrait se présenter, sous cette plaque de couverture en métal blanc, qui est de toute évidence un cache. On notera que l'appareil semble posé, à l'avant, sur ses tétons de manipulation. On me suggère que les systèmes cylindriques sur lequel l'avant repose pourraient être de systèmes destinés à effectuer des essais de tenue aux vibrations.

 

 

Ainsi, au lieu de nous présenter une maquette de vol, les Américains nous montreraient des images vieilles de 20 à 40 ans ou la préfiguration d'Aurora subirait, sous la forme d'une maquette assez primitive, des tests destinésà dimensionner la structure interne de cette-ci, en vue effectivement d'un test de mise en vitesse hypersonique, à Mach 7, en plaçant l'objet en tête d'un booster. Même lorsqu'on nous montre des films montrant un B-52 au décollage, portant l'ensemble Booster plus maquette, la question n'est peut-être de se demander si les Américains peuvent dépenser de l'argent pour mettre en oeuvre un tel programme de désinformation, mais ... de quand datent ces films. Ultérieurement, après un programme d'essai réussi, le X-43A, fixé en tête de son booster et sous l'aile du B-52 sera peut être "présenté à la presse", avec discours des "responsables", évoquant "les grandes lignes du programme". Il s'agira peut-être, on peut l'espérer, d'une maquette mieux finie, avec des ailerons verticaux qui ne seront pas de simples bouts de rôle découpés. Le cas échéant l'entrée d'air de la maquette sera bouchée par un cache, de même que la sortie de ses "scramjets". Il y aura sûrement un obturateur dans le col de la tuyère du booster, tout simplement parce que celui-ci sera... factice (il n'y aura alors pas de bloc de poudre à l'intérieur).

On peut douter que les officiels laissent les journalistes s'approcher de cette maquette "prête pour les tests" mais on imagine ce qui se passerait si un des présents se hasardait à cogner sur le flanc du booster et réalise... qu'il sonne creux. Les Américains n'auront peut être pas pensé à ce moment-là à garnir l'intérieur du propulseur d'une charge factice évitant cet inconvénient. Il en est ainsi de la désinformation. Quand on prend les gens pour de complets imbéciles (ce qui, avouons-le, fonctionne la plupart du temps) on risque de laisser passer des détails qui font transparaître la manipulation. S'agissant des photos diffusées à la presse avouons que les Américains auraient pu faire un effort, à peu de frais, pour rendre la présentation de cet engin plus crédible. Une maquette réalise avec une technique de construction de canoë en polyester, convenablement poncé, aurait parfaitement fait l'affaire. Là, cette maquette primitive pour essais en soufflerie ou tests aux vibration est réellement non crédible.

Se rappeler les images du B2 en vol, que la firme Northrop Gruman avait mis sur son site, correspondant à un clip de brève durée et où j'avais capturé des images insolites, liées à un passage en transsonique de l'engin en basse altitude, au dessus de la mer (air saturé en humidité) et où une décharge électrique diffuse (flow discharge) était parfaitement visible sur le dessus. A cette époque un journaliste aéronautique français, qui ne brille ni par son courage ni par ses compétences était aux USA, précisément dans une des bases où s'effectuent des tests de ce genre d'engins (dans la partie de ce polygone du Nevada, grand comme la Suisse, accessible à des personnes extérieures m'avait envoyé un mail aussitôt en me disant que les gens de la maison avaient noté aussitôt ma perspicacité et ne tarderaient pas à publier un communiqué comportant quelques éclaircissements allant dans le sens de mon interprétation. On l'attend toujours. Pour être précis, et cet épisode étant conté dans mon livre "OVNIS et armes secrètes américaines" c'est ce même homme qui, en sortant de nuit de son motel situé à proximité d'un terrain d'essai avait nettement vu se découper sur le ciel la silhouette d'un B2 dont les bords d'attaque étaient illuminés comme par des rampes au néon. C'est lui-même qui me précisa téléphoniquement que ces lueurs ne pourraient correspondre à l'éclairement de condensations de vapeur d'eau par les phrases d'atterrissage "tout simplement parce que dans le désert Mojave l'air est d'une sécheresse absolue, ce qui permet à l'Air Force d'y stocker les appareils inutilisés".

 

Si l'entrée d'air était placée là et débouchaient sur les propulseurs inférieurs on peut voir sur le cliché ci-après que ça serait jouable.

 

 

Ci-après un gif animé de Geffray où celui-ci a combiné des vues, celles fournie par la NASA et celle que nous avons ensemble imaginées.

 

 

Puis, tombant sur une image montrant "l'intérieur du X43" il voit mal par où faire passer un tel canal.

 

 

Première remarque, évidente : imaginerait-on une maquette de vol avec ces bons gros boulons, fixant la plaque supérieure avant destinés à être immergés dans un écoulement à Mach 7 !?! Je dirais que ce détail montre qu'il s'agit d'un cache. Apparemment, cette fois, il est en surépaisseur. A l'arrière, regardez les empennages verticaux. Cette fois ce ne sont plus de simples bouts de tôle sommairement découpée mais des ailerons profilés en dièdres.

Les Américains nous montrent .. ce qu'ils veulent. Je m'étonne qu'aucun journaliste aéronautique n'ai seulement cherché à examiner ces clichés (pas plus que ceux-ci n'avaient examiné ceux du B2). Il faut savoir aussi qu'on loge couramment dans des maquettes destinées à des essais en soufflerie des instruments de mesure et d'enregistrement. Le remplissage que l'on montre peut être ... n'importe quoi, un contenu provisoire correspondant à un certain stade des essais. Si ça se trouve l'ensemble monté ici était simplement destiné à être testé (maquette plus maquette du Booster) en soufflerie. Il y a des essais à faire de toute façon, nombreux. On n'accroche pas un objet aussi complexe sous l'aile d'un B-52 sans regarder comment l'ensemble se comporte dans différentes configurations et aux vibrations.

On dispose d'une autre photo où l'on voit cette fois l'ensemble maquette-booster et B-52 porteur. En dessus, sur le pylône de suspension l'ouverture d'une caméra panoramique.

 

 

La plaque avant est toujours en place, mais les tétons de manipulation ont été enlevés. On notera le bouchon de polystyrène amovible qui masque l'entrée d'air du moteur du X43.Par contre les empennages verticaux ont retrouvé leur rusticité. On pourrait se dire "voilà la machine prête à l'envol, il n'y a plus qu'à visser le capotage supérieur ! Mais il s'agit peut être aussi d'un essai d'assemblage fait sur des maquettes. On notera l'empennage inclinable du booster, en position basse. Autre possibilité, compte tenu de la rusticité du montage (voir la taille des orifices de boulonnage sur le ventre de la maquette) il pourrait s'agir d'un assemblage "passif" susceptible d'être essayé en vol, sous l'aile du B-52, pour voir comment se comporte l'engin ainsi "porté à bout de bras", vis à vis des vibrations, à toutes altitudes. En aéronautique les problèmes d'aéroélasticité sont cruciaux. Imaginez-vous un engin, prêt à être mis à feu, dont la partie avant se mettrait à vibrer à une altitude, donc pour une densité de l'air donnée ? On pourra voir ci-après ce type d'essais en vol, sur une vidéo où on voit les gouvernes s'activer (noter les vibrations qui résultent de la mise en oeuvre des gouvernes du booster).

http://www.dfrc.nasa.gov/Gallery/Movie/Hyper-X/Medium/EM-0015-08.mov

Cet ensemble n'est pas fonctionnel, prêt à tirer. A quel détail peut-on le remarquer ? Réponse :

Allez voir cette vidéo diffusée sur le site de la Nasa :

http://www-pao.ksc.nasa.gov/kscpao/videos/metafiles/ksc_033104_scramjet.ram

C'est un petit clip qui présente l'exploit que le X43A serait censé avoir réalisé en ce début de printemps 2004. Il est intéressant de regarder avec attention les dernières images qui sont censées se référer au moment où ce mini-engin évolue avec son propre moteur. Quel que soit son mode exact de fonctionnement le moteur éjecte ses gaz dans une tuyère semi-guidée, ce que montre également le film en image de synthèse précédent. Ceci étant, si le booster lâche l'appareil à 30 hilomètres d'altitude c'est encore bien inférieur à l'altitude nominale d'évolution d'un appareil de ce genre (au delà de 60 kilomètres). Comme la géométrie de sa tuyère semi-guidée ne peut être modifiée, le jet est alors surdétendu. Le "taux de détente" d'une telle tuyère est trop important vis à vis de la pression régnant à cette altitude. Le jet est alors instable. D'où ce régime de "noeuds" et de "ventres" qu'on voit sur les images, phénomène que j'ai signalé dans mon livre OVNI et armes secrètes américaines (albin Michel, janvier 2003), page 268, en fin d'ouvrage (l'engin cité correspond au projet Ajax russe. Mais Aurora = Ajax):

A noter que le rythme des images telles qu'elles apparaissent sur la vidéo de la Nasa ne correspondent pas à du temps réel. Les ingénieurs, voulant observer le comportement du jet en basse altitude, ont pris des images avec une caméra à grande vitesse et les images montrées dans la vidéo donnent alors une impression de ralenti. A la vitesse où la machine est censée évoluer, ces noeuds et ventres seraient très rapidement laissés dans le sillage. En tablant sur 8000 kilomètre à l'heure et connaissant la longueur de l'engin un étudiant pourra aisément retrouver le ryhme d'oscillation du jet.


Août 2007 : L'allure d'un jet surdétendu ( essais au banc, par la Nasa, d'un propulseur au méthane )

 

jet_surdetendu

Les lueurs bleues indiquent la présence d'une succession d'ondes de choc stationnaires.

 

Le jet est surdétendu. Le mélange brûlé émerge donc du divergent à une pression inférieure à la pression atmosphérique. Il subit donc une recompression à travers une onde de choc qui part selon un tronc de cône s'appuyant sur la sortie du divergent. Puis cette onde se raccorde avec une onde plane, perpendiculaire à l'axe du jet. Le gaz, recomprimé "rebondit" et entame une nouvelle expansion, suivie d'une recompression par un nouveau choc plan, etc. C'est ce qui donne à l'écoulement cette allure " en chapelet de saucisses ".


18 novembre 2004 : Des nouvelles du front.

Les Américains annoncent que leur maquette de vol X-43A vient d'atteindre Mach 10, 12.000 km/h et a réussi à maintenir cette allure pendant dix secondes. Comme la vitesse d'orbitation circulaire est de 28.000 km/h cette vitesse permet à cet engin de perdre 18 % de son poids. Ca n'est pas suffisant pour se placer en orbite, mais assez pour effectuer des sauts de puce hors de l'atmosphère. Cet engin, baptisé " Hyper-X " par ses concepteurs est censé être la préfiguration d'un bombardier capable d'atteindre n'importe quelle cible sur Terre en deux heures, en décollant des Etats-Unis (et de revenir à son point de départ). L'engin est aussi, et c'est tout à fait logique, présenté comme un lanceur plus rentable que la fusée. Bien sûr, tel que c'est présenté cela semble être un projet pour les décennies à venir.

Il resterait encore à savoir si le "scramjet", le système de stato-réacteur à combustion supersonique est capable d'assurer des telles performances à lui seul et si les matériaux des bords d'attaque de l'appareil, décrit comme étant simplement constitués de carbone, pourraient supporter de très fortes température pendant quatre heures. Bref, le X-43A est-il un réel projet ou un leurre ? Je continue d'opter pour la seconde solution. On verra ce que nous réservera l'avenir. Les Américains ne peuvent plus rester silencieux vis à vis de ce nouvel enjeu que constitue la conquête de "l'espace intermédiaire", à des altitudes trop élevées pour que des avions puissent y évoluer (supérieures à 30-35 km d'altitude) et trop basses pour que des satellites puissent s'y maintenir. C'est le domaine de machines qui sont des semi-satellites et qui alternent des phases de vol balistique avec des reprises de vitesse ( et des "reprises de carres", des changements de direction ) à chaque nouvelle plongée dans les hautes couches atmosphériques. La formule scramjet pose problème. La formule ne commence à fonctionner qu'au dessus de Mach 4. Mais au delà, comme on peut difficilement envisager une entrée d'air à géométrie variable (comme le sont toutes les entrées d'air des avions supersoniques actuels) il me semble que la plage de fonctionnement ne devrait pas être très large en nombre de Mach et vis à vis de la densité de l'air dans lequel la machine évolue.

 

Le X-43A. Essais en soufflerie au Centre Dryden de la Nasa.

 

Source :                           http://www.dfrc.nasa.gov/Gallery/Photo/X-43A/Small/ED04-0082-2.jpg

 

Ce qu'on trouve sur le net à propos du X 43 n'est jamais très convainquants. Ainsi cette photographie est-elle censée se référer à des essais dans une soufflerie à Mach 7. Sur la photo ci-dessus la maquette apparaît faite de plaque métallique fixées par des vis, ou rivetée. Le texte indique que le système de motorisation, qu'on voit ci-dessous, figurerait de manière schématique. Ce qu'on aperçoit à l'arrière-plan cadre mal avec l'idée qu'on peut se faire d'une soufflerie à haut nombre de Mach où le moindre objet en saillie serait générateur d'ondes de choc parasites et de turbulence perturbant toute mesure. En tant qu'ancien ingénieur d'essai issu de Supaéro je dirais qu'il s'agit d'essais en subsonique dans une soufflerie rustique où on visualise l'écoulement d'air sur la partie inférieure du groupe de motorisation à l'aide de ..trois jets de fumée, assez visibles. Je persiste à penser que la Nasa, en nous refilant ces images, essaye de nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

 

 

Comme je l'ai déjà dit, il me semble que les photos qui sont données proviennent d'essais très marginaux de vibration d'une maquette montée en tête d'une autre maquette du booster. D'où cette magnifique rangée de boulons

 

Même remarque concernant les intérieurs de l'engin, qu'il soit vu par l'avant.

Ou par l'arrière.

 

Où sont les réservoirs de cette machine ? Où sont les tubulures de son système cryogénique ? Ce qu'on nous montre tient plus du Meccano que de la haute technologie. Si on arrive à faire voler à Mach 10 un montage fait de plaques d'alliage léger fixées avec des gros boulons, alors toutes mes connaissances en aéronautique seraient à réviser.

 

Ici une magnifique vue montrant l'opercule obturant la tuyère du booster.

 

 

18 juillet 2007, envoyé par un lecteur, Fabrice Meillier, une meilleure vue de ces essais aux vibrations

 

X43_opercule

 

Source : http://www.youtube.com/watch?v=jPNJJTU2VGg

L'essai est censé être daté de novembre 2004, mais je pense que ce film a ... 40 ans d'âge. On y voit l'appareil manoeuvrer ses trois gouvernes, pour tester la résistance du pylône de suspension.

Je pense au passage au dossier diffusé le 29 juin sur FR3, dans le cadre d'émissions " Pièces à Conviction " , avec l'animatrice Elise Lucet, en pleine jubilation. Avant l'émission j'avais demandé au journaliste qui m'avait contacté de pouvoir enregistrer moi-même, avec un micro-cravate et un magnétophone l'ensemble de mon interview, de manière à pouvoir diffuser des passages éventuellement coupés.

Refus immédiat.

En fait, quand on a vu par la suite comment l'émission s'était déroulée et comment J.J.Vélasco et le pilote Duboc se sont retrouvés piégés par cette équipe de journalistes, qui avaient simplement décidé " de se payer tous ces gogos qui croient aux ovnis " il y a tout lieu de penser que l'équipe avait préparé un dossier similaire, à mon intention. Après qu'il ait été présenté, Elise Lucet aurait dit, avec un sourire lui faisait trois fois le tour de la figure :

- Alors, monsieur Petit, votre réaction face à tout cela ?

On peut imaginer aisément le contenu du dossier, basé sur mon livre " ovnis et armes secrètes américaines ". On aurait trouvé des spécalistes des armements qui auraient déclaré que " tout ceci n'était que du délire technologique ". Comme le journaliste aéronotique bernard Thouanel a déjà tenu ces propos avant même la sortie du livre, il aurait pu figurer parmi les intervenants, dans cette séquence. A propos du dossier SL9 des " astronomes patentés et reconnus" auraient déclaré sententieusement " que tout ceci n'était qu'un ramassis de divagations et que cette affaire a été très bien étudiée par les spécialistes du monde entier, qui sont tous d'accord ".

Le journaliste qui m'avait contacté m'avait dit :

- Non, nous ne montrons pas les dossiers aux intervenants, avant l'émission, pour avoir leur réaction " à chaud ".

Nul doute que si Vélasco et Duboc ( le pilote de ligne qui a observé à grande distance un ovni de plusieurs centaines de mètres ) avaient pu voir les dossiers qu'on avait concocté à leur intention ( l'ovni observé par Duboc, avec confirmation radar et l'analyse des traces du cas de Trans en Provence ) ils n'auraient jamais accepté de venir.

Lorsqu'on convoque quelqu'un à un procès, où on l'accuse, sinon de mensonge, du moins de crédulité, la loi veut que " les pièces soient communiquées avant le procès ". Ceci permet à " l'accusé " de préparer sa riposte. Là, on prend les gens de court. C'est voulu. Je ne pense pas qu'il s'agisse d'une manoeuvre instrumentée par un quelconque pouvoir occulte. Comme le notait un de mes lecteurs les journalistes ne font qu'exprimer à leur manière leur " cosmotrouille ", la puissante réaction pyscho-socio-immunologique qu'ils éprouvent face à ce sujet.

Lors de l'émission, j'aurais réagi avec plus de vigueur, ne serait-ce qu'en rappelant ce passage de la loi. Mais la journalistes auraient aussitôt coupé tout ce qui les dérangeaient, sans le moindre état d'âme. C'est pour cela qu'un enregistrement sur le plateau n'aurait pas fait leur affaire. Et j'ai bien fait de formuler cette exigence. Je ferai exactement de même pour toute nouvelle invitation.

En pensant à cette émission, je ne savais pas que la rouerie journalistique pouvait prendre une telle tournure. Il est vrai que si on excepte une seule émission sur Arte, ou l'émission chez Tapie ( intéressé, lui, par le sujet ), toutes les autres étaient des foires lamentables, sur ... trente longues années. A l'inverse il ya eu des rencontres ayant un minimum de tenue et d'objectivité dans des médias francophones, belges et canadiens. .

J'ai donné, ces jours derniers ( juillet 2007 ) une interview téléphonique pour un journal suisse. J'ai dit à la journaliste : " s'il s'était agi d'un média français j'aurais refusé ". J'en suis là. Les médias français sont au dessous du lamentable dès qu'il s'agit de produire une document sur le dossier ovni, ou toute autre chose un peu " avancée ". Au mieux, ils font du magazine, avec des " micro-trottoirs " truqués. Au pire ils se divertissent et "cherchent à confondre ", sur la base d'enquêtes orientées, menées sans la moindre cinscience professionnelle.

Mais maintenant il y a Internet et les sites. En enregistrant le dialogue lié à l'interview il de'vient possigble, le lendemain de l'émission de diffuser les passages coupés. Et là, les journalistes sont coincés, car cela risque alors de se retourner contre eux.

 

 

 

Je veux bien que tout ceci ait un rapport avec un véritable projet d'engin hypersonique mais il me semble que des efforts doivent être fait, côté crédibilité des images mises en ligne.

 

 

Discours de Poutine sur de nouvelles armes nucléaires que les autres pays ne possèdent ni ne posséderont pas dans les prochaines années

US : mini-nukes

Russes : arme capable de passer le parapluie anti-missile US : des missiles de croisière évoluant dans "espace intermédiaire" protégés cont les tirs lasers et indétectables, pilotables (contre armes balistiques)

Poutine : le Russie toujours dans la course.

Michel Carré : le film sur le Koursk, 3 ans de travail, déprogrammé sur A2.

L'Iran se tourne vers la Chine

Les USA n'ont pas la maîtrise politique du terrain, en Irak. Même erreur qu'au Vietnàm.

He is a quote from an Assiciated Press" release of today:

"Col. Gen. Yuri Baluyevsky, chief of staff of the armed forces, said in March that the military tested a "hypersonic flying vehicle" able to maneuver between space and the Earth's atmosphere. Military analysts said the mysterious new weapons could be a maneuverable ballistic missile warhead or a hypersonic cruise missile.


La NASA ouvre l'ère de l'hypersonique avec un avion expérimental
LEMONDE.FR | 17.11.04 | 11h52 • MIS A JOUR LE 17.11.04 | 13h47
Consultez nos dossiers, l'analyse approfondie de grands sujets d'actualité. Abonnez-vous au Monde.fr Lancé sous l'aile d'un bombardier B-52 de l'US Air Force à un peu plus de 12 000 mètres d'altitude, l'avion expérimental X-43 de la NASA a franchi, mardi 16 novembre, le mur de Mach 10, soit 11 000 km/h, et a ainsi établi un nouveau record pour un appareil de petite taille.
L'avion expérimental sans pilote X-43 A a réussi, mardi 16 novembre, à voler brièvement à près de dix fois la vitesse du son, à Mach 10 (soit 11 000 km/h), établissant un nouveau record mondial de vitesse pour un engin propulsé par un moteur atmosphérique, qui ouvre la voie au vol hypersonique du futur.
L'engin a ainsi battu pour la seconde fois en moins de huit mois le record mondial de vitesse pour un tel appareil. "Une fois de plus, nous avons franchi une étape historique dans l'histoire de l'aviation", a lancé sur la chaîne de télévision de la NASA Vincent Rausch, directeur du programme X-43 A, en précisant que la vitesse exacte serait connue après l'analyse des données de vol.
Un autre exemplaire du X-43 A avait approché Mach 7 (7 700 km/h) le 27 mars, battant le précédent record de vitesse avec un moteur atmosphérique (par opposition à un moteur-fusée) établi par l'avion espion SR-71 Blackbird à Mach 3,2 (3 500 km/h) dans les années 1960.
Les deux derniers succès du X-43, un appareil de petite taille (3,65 m de long pour 1,5 m d'envergure), au profil plat et aux lignes très aérodynamiques, résultent de vingt ans de recherches dans la technologie dite du "scramjet" (Supersonic Combustible Ramjet), fondée sur la propulsion par statoréacteur à combustion supersonique.
SOUS L'AILE D'UN B-52
Qualifiant l'essai de mardi de "très réussi", Frederick Gregory, administrateur adjoint de la NASA, a ajouté qu'il s'agissait d'un objectif très important pour l'agence spatiale américaine. Ce vol avait été retardé de vingt-quatre heures, la NASA ayant dû procéder à des vérifications supplémentaires des systèmes électroniques du X-43.
Contrairement aux fusées qui doivent emporter l'oxygène pour la combustion de leur moteur, un statoréacteur brûle son carburant en utilisant l'oxygène de l'atmosphère qu'il traverse à grande vitesse.
Un bombardier B-52 de l'US Air Force avait décollé de la base d'Edwards, en Californie, peu après 13 heures, heure locale (22 heures à Paris), mardi, emportant sous son aile droite le X-43 à un peu plus de 12 000 mètres d'altitude.
Une fois détaché de l'avion, après une ascension d'une heure environ, le X-43 A, à mi-chemin entre l'avion et l'engin spatial, a été porté à 30 000 mètres par une fusée Pegasus, dont il s'est ensuite séparé pour voler de façon autonome avec son statoréacteur allumé à près de Mach 10 durant dix secondes.
L'avion a ensuite poursuivi sa lancée en effectuant pendant une dizaine de minutes une série de manœuvres préprogrammées avant d'aller finir sa course dans le Pacifique.
"UNE ÉTAPE-CLÉ"
L'administrateur de la NASA, Sean O'Keefe, a estimé que "le dernier vol du X-43 A représentait une étape-clé pour mettre au point de futurs lanceurs capables d'emporter dans l'espace des charges importantes en toute sécurité et à faible coût". "Le succès de l'X-43 A nous aidera à faire avancer notre vision de l'exploration spatiale, tout en faisant progresser la technologie de l'aviation commerciale", a-t-il ajouté.
Joel Sitz, le chef de projet X-43, un programme de 230 millions de dollars, a par ailleurs expliqué lors d'une conférence de presse à la base d'Edwards que ce vol historique avait "ouvert la voie à la technologie du scramjet, qui a sans aucun doute un avenir".
Les données scientifiques très fructueuses collectées lors de ce dernier vol historique qui doivent encore être analysées devraient "apporter aux industriels, comme au gouvernement, beaucoup de confiance dans l'avenir des vols hypersoniques", a ajouté Joel Sitz. L'US Air Force cherche à mettre au point un avion capable d'atteindre tout point du globe en moins de deux heures, tout en transportant six tonnes de bombes ou de missiles de croisière.
Avec AFP


M. Poutine promet à son armée de nouvelles armes nucléaires
LE MONDE | 18.11.04 | 14h43
Le chef du Kremlin a réaffirmé le rang de grande puissance de la Russie, le 17 novembre, en annonçant de nouveaux armements "qui n'existeront pas chez les autres puissances nucléaires". Destiné à conforter les militaires, ce discours est aussi une réponse au projet antimissile américain.
Moscou de notre correspondante

Vladimir Poutine a voulu réaffirmer, mercredi 17 novembre, le statut de puissance militaire nucléaire de la Russie. Dans une déclaration faite devant l'assemblée annuelle des cadres dirigeants de l'armée, à Moscou, le chef du Kremlin a affirmé que la Russie serait bientôt dotée de nouveaux systèmes d'armements "qui n'existent pas et n'existeront pas dans les prochaines années chez les autres puissances nucléaires". "Nous ne faisons pas que procéder à des recherches et à des essais de missiles nucléaires les plus modernes, a-t-il dit. Je suis persuadé que dans les prochaines années ils feront partie de nos équipements."

Le président russe a indiqué que la lutte contre le terrorisme international, "une des principales menaces actuelles", n'allait pas empêcher la Russie de poursuivre un programme de réarmement et de modernisation de ses forces stratégiques. "Il suffirait que nous affaiblissions notre attention concernant ces composantes de notre défense, qui forment notre bouclier de missiles nucléaires, pour que nous nous trouvions confrontés à d'autres menaces." Le président russe n'a pas précisé en quoi consistaient ces menaces.

Washington a réagi à ces propos en en minimisant la portée. "Nous ne voyons là rien de nouveau, a commenté un porte-parole de la Maison Blanche, les efforts de la partie russe en matière de modernisation dans ce domaine nous sont bien connus." Le Pentagone a précisé que le bouclier antimissile américain n'était "pas conçu contre des attaques à longue portée en provenance de Chine ou de Russie".

Les Etats-Unis se sont retirés en 2001 du traité ABM (missiles antibalistiques) signé en 1972 avec l'Union soviétique interdisant la mise en place de boucliers antimissiles. La démarche avait mécontenté Moscou, qui avait réagi, l'année suivante, en dénonçant le traité Start II, ce qui lui permettait d'installer des missiles à ogives nucléaires multiples.

Faute de précisions apportées par les officiels russes, les experts à Moscou ont spéculé sur la nature des nouvelles armes évoquées par M. Poutine. "Poutine faisait sans doute allusion à une nouvelle version, mobile, de nos missiles Topol-M, qui n'existent actuellement qu'à l'état fixe, installés dans des silos", estime le spécialiste en armements Andrei Fralov de l'institut Pir. Mais M. Poutine avait peut-être aussi à l'esprit le nouveau missile à lancement maritime "Boulava", dont les premiers essais sont prévus en 2005.

Les autorités russes développent en matière d'armements une politique de plus en plus active, à l'heure où Moscou cherche à réaffirmer son poids dans l'espace ex-soviétique, notamment en ouvrant de nouvelles bases militaires en Asie centrale, où des soldats américains ont été déployés en 2001. Quelques heures après les déclarations de M. Poutine, le chef d'état-major des forces aériennes russes, le général Boris Tcheltsov, faisait état d'un bref survol lundi, "près des frontières sud de la Russie" d'un "avion militaire espion américain Orion", ajoutant qu'un tel incident, "le premier du genre, allait sans doute se reproduire à l'avenir" dans la région de la mer Caspienne. Deux Soukhoï-27 ont décollé pour intercepter l'appareil américain, qui a fait demi-tour.

Le ministre de la défense russe, Sergueï Ivanov, a détaillé, mercredi, le programme d'équipement des forces armées pour 2005. Il a annoncé l'achat de quatre missiles stratégiques nucléaires à têtes multiples, neuf satellites militaires et cinq lanceurs de missiles. Ces commandes sont les plus importantes depuis cinq ans. La Douma, Chambre basse du Parlement, a adopté, fin septembre, dans la foulée des attentats terroristes qui ont fait plus de 400 morts en Russie, un budget à forte composante sécuritaire. Ce texte accorde à l'armée une augmentation de 3,4 milliards de dollars par rapport à 2004.

M. Poutine a mis l'accent, depuis son arrivée au pouvoir en 2000, sur le redressement des forces armées russes, qui restent marquées par la crise économique et sont le théâtre de nombreux abus, dénoncés récemment par un rapport cinglant de l'organisation Human Rights Watch. Celle-ci a fait état de "centaines de suicides ou tentatives de suicide chaque année par des jeunes appelés", et de "milliers cas de désertion".

Au lendemain de l'attaque terroriste de Beslan, Vladimir Poutine avait accusé des pays étrangers de vouloir "arracher à la Russie des morceaux juteux". Un responsable de l'administration présidentielle, Vladislav Sourkov, avait ensuite développé une forte rhétorique anti-occidentale, perçue comme le reflet de la tournure d'esprit des "siloviki", les anciens membres du KGB qui peuplent l'entourage de M. Poutine.

Le limogeage cet été du chef d'état-major russe, Anatoli Kvachnine en place depuis l'époque Eltsine, a en outre marqué une reprise en main des structures militaires par Vladimir Poutine. Le président s'est prononcé, mercredi, pour la mise en place d'une agence chargée de centraliser les commandes en armements des différentes forces armées. Ce secteur est marqué par de nombreux détournements de fonds.

"La réalisation des programmes d'armements se fait en réalité avec difficulté depuis des années, souligne l'expert Andrei Fralov. Poutine fait de temps à autre des déclarations rassurant les militaires. Au printemps, il avait déjà tenu des propos similaires, lors d'une visite sur la base de lancement de Plessetsk", dans le Grand Nord russe.

Natalie Nougayrède


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Une forte hausse du budget militaire


Le budget militaire de la Russie.Il s'élève à 520 milliards de roubles (14,85 milliards d'euros) pour 2005, dont l'équivalent de 5,14 milliards d'euros pour l'achat de nouveaux équipements. En 2000, quand Vladimir Poutine est arrivé au pouvoir, le budget était de 9,42 milliards d'euros.

Réduction des armements. Le 24 mai 2002, la Russie et les Etats-Unis ont signé un accord sur une réduction des deux tiers, d'ici à 2012, de leurs arsenaux nucléaires stratégiques : de 6 000 à 7 000 charges nucléaires, les arsenaux devront être ramenés à 2 200, puis à 1 500 dans chaque pays, en dix ans. Cet accord ne vise pas les armes tactiques et les têtes nucléaires stockées. Washington possède en outre plus d'un millier d'armes tactiques et 10 000 têtes nucléaires stockées. Les Etats-Unis font confiance à leurs sous-marins stratégiques, contrairement à la Russie qui privilégie les missiles sol-sol.

Ventes d'armes. L'agence russe d'Etat Rossoboron Export a vendu en 2004 pour 5 milliards de dollars d'armements à l'étranger.

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Tchétchénie : les Mères veulent négocier


Valentina Melnikova, présidente du mouvement des Mères de soldats russe, devrait rencontrer Akhmed Zakaïev, un émissaire du président tchétchène indépendantiste Aslan Maskhadov, le mardi 23 novembre, à Bruxelles, trois jours avant le 10e anniversaire du déclenchement de la guerre en Tchétchénie. En octobre, après la prise d'otages tragique à Beslan, l'organisation non gouvernementale russe a été le seul organisme à proposer d'ouvrir les négociations avec les séparatistes tchétchènes. "Les autorités russes ne font aucune démarche pour que cesse cette guerre. En pareille situation, notre comité, qui représente des mères ayant déjà perdu un fils où ayant des enfants faisant leur service militaire, a bien le droit d'engager des pourparlers", a déclaré Mme Melnikova à la radio russe Echo de Moscou.

Les Mères de soldats, qui depuis 1989 aident les jeunes Russes à éviter la conscription, ont annoncé le 7 novembre la création d'un parti politique, le Parti uni populaire des Mères de soldats. Il est déjà accusé par un député nationaliste d'"exécuter des commandes politiques de l'étranger".



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