La Drogue dans les Prisons Françaises
Dossier ouvert le 24 octobre 2001. Dernière mise à jour le 14 mai 2004
Ca bouge dans les prisons Françaises et dans le milieu de la police. Les détenus condamnés à de longues peines ont tenu à s'exprimer, encagoulés, voix camouflée. Condamnés pour meurtres, ils ont attiré l'attention sur les dommages subis par leur propre famille ("des foyers brisés..").
Les policiers aimeraient bien avoir des gilets pare-balle assez légers pour qu'ils puissent les porter. Il est vrai que la moindre intervention, d'apparence anodine, peut se muer en catastrophe, les malfrats n'hésitant plus de nos jours à tirer sur les forces de l'ordre. Quant aux magistrats, ils viennent de faire une jolie boulette en remettant en liberté un multi-récidiviste, surnommé "Le Chinois", qui s'est empresser de tuer dès sa sortie de prison, couvert par la "présomption d'innocence".
Tout ceci me rappelle mon premier voyage aux Etats-Unis, en 1961. Un jour j'étais en plein centre de New-York, près de Washington Square. Je regardais un policier New-Yorkais, holster à la taille, avec "six-coups". A un moment il a extrait son arme de son étui et, basculant e barillet, en a vérifié le contenu. J'étais sidéré. Paris, les flics réglaient encore la circulation, aux carrefours avec un sifflet et un bâton blanc et un képi. Ils avaient à la taille un pistolet Herstal 7,5 mm, dans un étui noir.Le sortir leur aurait dans doute pris plusieurs secondes. Je m'approchai du policier New-Yorkais et le questionnai, en trouvant son équipement et son comportement singuliers pour le jeune Parisien que j'étais.
- Mon ami, je ne sais pas comment cela se passe chez vous, mais ici, tout cela ne correspond pas à un genre qu'on se donne, si c'est cela que vous imaginez. La semaine passée j'avais des collègues qui faisaient une ronde, à Harlem, la nuit. Ils sont tombés sur trois gamins, entre 14 et 17 ans, qui essayaient de fracturer la porte d'un magasin, sse sont alors approchés en disant "Bon, les gosses, venez un peu par ici". Alors le plus âgé a braqué un neuf millimètres vers le collègue qui était le plus près de lui et lui a logé deux balles dans le corps. Il est encore entre la vie et la mort.
Dans les jours qui suivaient j'ai voulu faire une promenade romantique avec une amie Américaine, du côté des quais. A Paris, les quais de la Seine étaient encore à cette époque un lieu où les amoureux aimaient flâner, à la nuit tombée. Soudain un voiture de police s'est arrêtée.
- Qu'est-ce que vous faites dans ce coin ? Une balade ? Vous êtes fous ! On va vous ramener à vos domiciles immédiatement. Montez dans la voiture.
J'ai appris alors que vouloir traverser Central Park en pleine nuit était déjà considéré comme une folie, ce bois se transformant, dès la nuit tombée, en un lieu de travail pour les dealers de la ville. La drogue, en 61, nous ne savions guère ce que c'était. Tout au plus quelque chose qui intéressait une faible partie de la population Française, dans des milieux et des quartiers chauds. Cela n'existait dans aucun établissement scolaire.
Avec le recul, on a l'impression que les Etats-Unis ont toujours représenté une image de notre futur, pour nous, Européens. Il y a quarante ans et plus, la violence était déjà partout chez eux, en particulier dans les High Schools. Comme beaucoup, j'avais vu un film en noir et blanc sorti dans les années cinquante : "Graine de Violence", avec Glenn Ford. Celui-ci y jouait le rôle d'un enseignant confronté à l'existence d'un "gang" dans sa classe. Il finissait par démasquer son chef et, au terme d'une lutte très violente, en pleine classe, sans qu'aucun des jeunes présents n'internvienne, il finissait par avoir le dessus et à faire arrêter l'adolescent. Tout cela nous paraîssait à des années lumières de notre "Education Nationale", dans ces années soixante. C'était il y a quarante cinq ans. Tout ce que nous voyons est peut-être une évolution logique, à défaut d'être inéluctable. Je ne vais pas prendre la défense du système soviétique, aujourd'hui défunt, mais me rappelle d'une chose. Toujours à cette époque, n'importe quel ressortissant de l'URSS pouvait, sur son territoire, quand il voyait passer un gamin en dehors des horaires scolaires, lui demander de produire son carnet scolaire avec son emploi du temps. S'il s'avérat que le gosse faisait l'école buissonnière il était alors promptement conduit au commissariat, puis chez ses parents. Aujourd'hui des très jeunes font le tapin dans les gares de Moscou. On trouve de la drogue partout. Celle-ci arrive en particulier d'Afghanistan où le pavot rest largement cultivé, les Taliban prélevant simplement une taxe sur ce commerce d'un genre un peu spécial. Que font les douaniers Russes ? Que feriez-vous si votre salaire n'arrivait que très problématiquement ?
La première chose qu'un nouveau détenu entend quand il est incarcéré est :
- Est-ce que tu veux de la drogue ? Ici, tu sais, à condition de payer, tu peux tout avoir.
Effectivement, toutes les drogues circule dans les prisons Françaises, sans le moindre problème, ce que la plupart des gens ignorent ( je me réfère ici à un témoigange direct concernant la célèbre prison marseillaise des Baumettes ). Mais comment celle-ci pouvait-elle entrer dans cette prison ? La réponse est très simple. Il y a différentes sortes de détenus. Dans des quartiers dit de Haute Sécurité il n'est pas possible d'approcher ceux-ci physiquement. Les parloirs ont alors lieu derrière une vitre, dans des boxes équipés de téléphones, comme cela se passe aux Etats-Unis. Mais les petits malfrats reçoivent des visites dans des cellules-parloirs, de manière beaucoup plus libre et sans grande surveillance. Il y a même des prisonniers célèbres qui sont devenus pères pendant leur temps de détention, beaucoup plus de neuf mois après leur incarcération. J'ai vu une émission à la télévision où une femme de détenu réclamait le droit à une vie sexuelle pour les incarcérés, "dans le but de maintenir la cohésion de la cellule familiale".
S'il y a fouille, celle-ci est alors très sommaire. Problème de personnel. On ne va quand même pas procéder à une exploration anale ou vaginale des visiteurs ou visiteuses. Et c'est là que le bât blesse. La drogue transite ainsi par ces réceptables fort logeables. La drogue et n'importe quoi d'autre. La visiteuse extrait prestement de son vagin un petit container que le prisonnier glissera à son tour dans son anus. Je connaissais à l'époque un employé des services pénitentiaires. Je lui soumis alors l'idée suivante.
- Pourquoi ne pas équiper les prisons de tenues interdisant l'entrée de drogue par voie corporelle ? Ils suffirait d'un vestiaire. A l'entrée, les visiteurs et visiteuses se dévétiraient, ne conservant que de simples sous-vêtements. Disons assez peu de vêtements pour qu'il leur soit difficile de cacher un port d'objet. Puis on les équiperait de tenues en toile de nylon assez forte, évoquant les tenues des marins. Un pantalon, des bretelles, le tout fixé à l'aide d'un cadenas.
Atteindre l'anus ou le vagin : impossible. Un tel système entraînerait une chûte brutale des entrées de drogue dans les prisons. Vous savez ce que m'a répondu le gars ?
- Impossible. Si on prenait une telle mesure les prisons deviendraient incontrôlables !
Le hasard a mis sur ma route une jeune imbécile prénommé Alexandre, élevé dans le contexte d'une autorité paternelle défaillante. La mère, en s'arrogeant trop de prérogatives, s'était attribuée un rôle de chef de famille qu'elle était dans les faits bien incapable d'assumer. Alexandre arrêta ses études au bac. Pendant un temps son père gagnait pas mal d'argent. Pendant que sa soeur fréquentait les clubs hippiques, lui jouait les tennismen. Il avait cinq ou six raquettes différentes et autant de paires de chaussures. Après ses vingt ans son père entreprit de refaire sa vie et le jeune homme, qui avait toujours l'argent facile, se retrouva seul dans la vaste maison familiale, désertée. Il invitait des copains, adorait blaguer jusqu'à point d'heure.
Puis, tout d'un coup, la situation changea dratiquement. Le père, qui avait essayé de se reconstruire une vie professionnelle dans l'immobilier fit de très mauvaises affaires et dut vendre la maison. Alexandre se retrouva face à l'urgence de se reloger et de gagner sa vie. Il avait une copine vovant à Marseille, chez qui il transporta ses pénates et qui lui offrit l'hospitalité. Question travail, son diplôme de bachelier lui permit d'accéder à la fonction de manutentionnaire dans un supermarché. Il supporta très mal cet atterrissage dans la vie active et se mit à se chercher "un complément de revenus". La proposition émana d'un de ses copains, qui tenait une boutique de location de cassettes vidéos. Cette couverture permettait de livrer ses doses d'héroïne à domicile. Alexandre accepta le job sans que cela ne lui pose de problèmes moraux particuliers. Il devenait livreur de cassettes vidéos à domicile. Le client n'avait plus qu'à désertir les cassettes pour y trouver l'objet de sa commande. Ainsi ses finances s'améliorèrent-elles assez rapidement.
Mais, brutalement, les choses se gâtèrent. La police, ayant vent de quelque chose, mit toute cette petite bande sur écoute et en peu de mois ils se retrouvèrent tous sous les verrous. Je me souviens encore du récit que nous fit Alexandre de son arrestation, après que je l'aie fait libérer au bout de trois mois en payant sa caution. Jusqu'à sa libération, sa mère avait ignoré sa culpabilité. Alexandre, adroit manipulateur, avait réussi à tenir tout ce temps en faisant croire à tout le monde qu'il était victime d'une erreur judiciaire. Il avait que les membres de sa famille, reconnaissant en lui un malfrat en herbe, ne le laissent tomber.
Mon dieu, cet animal avait tout sauf l'air d'un descendant de Spirito et Carbone. Je crois n'avoir jamais rencontré quelqu'un d'aussi froussard et lâche. Je me suis toujours demandé comme il avait fait son compte pour atterrir dans un truc pareil. Et c'est là que le lecteur qui a des enfants en âge et en situation de faire de telles bêtises doit être attentif. Dans les faits, Ce petit gros à barbiche était entré dans le milieu, sans avoir fait ses classes sur le bitume, sans avoir fait le coup de poing avec qui que ce soit une seule fois dans sa vie. Si on avait du chercher un indice de dérive il aurait fallu le trouver dans un goût un peu trop prononcé par les armes à feu. Arthur me faisait penser au héros du livre de Cocteau "Thomas l'Imposteur". Il se prenait pour un dur et détenait un fantastique collection de plusieurs centaines de cassettes vidéos. Quand il "partait en mission" avec des cassettes porteuses de doses d'héroïne" il devait se prendre pour Alain Delon. Au lieu de marcher bêtement dans la rue il devait s'appliquer à vérifier s'il n'était pas suivi. Il rejouait des scènes de films qu'il avait déjà vus. Arrivé sur le pallier il devait frapper à la porte selon un code convenu.
Hélas, toutes ces précautions volèrent en éclat quand la police, s'estimant suffisamment renseignée par ses écoutes, décida de "démanteler ce réseau". Le cerveau de la bande avait pourtant pris ses précautions, en contactant ses clients depuis un café proche de son domicile. Mais de nos jours, rares sont les gens qui n'ont pas le téléphone à leur domicile. En se rendant quotidiennement pour téléphoner depuis une cabine située dans un café il n'y avait pas en fait de meilleur moyen de se faire repérer par la clientèle, voire le tenancier du bar, jouant à ses heures le rôle d'indic.
Je revois cet imbécile d'Alexandre, après ses aveux, contant avec force détails les circonstances de son arrestation :
- Ils sont rentrées. Ils ont tout fichu en l'air chez moi. Ils m'ont frappé, alors qu'ils n'en avaient pas le droit (...). C'était trois jeunes. L'un a pris mon blouson de cuir. Je ne l'ai jamais revu. Et l'autre a carrément volé la gourmette en or de papa.
Il oubliait de dire qu'en ouvrant les cassettes vidéos avec leur canif il en avaient aussitôt extrait les sachets de "blanche". Je pense qu'Alexandre n'avait jamais pris une gifle de sa vie. Il vivait ainsi, à vingt trois ans, l'expérience la plus traumatisante de son existence.
Il nous racontait tout cela, après trois mois de placard, "toujours aussi choqué par des comportements aussi brutaux et malhonnêtes". Quand je tente, de mémoire, de resituer son personnage, je vois surtout un garçon dénué de système de valeurs. A aucun moment il ne m'a semblé avoir été capable de réfléchir sur les conséquences de ses activités de dealer. Au lieu de se dire qu'il n'avait pas bien choisi son insertion professionnelle, Alex se percevait avant comme une victime d'une société injuste. Des mois après sa sortie de prison on l'entendant dire :
- Moi, ce que je voudrais trouver, c'est un travail peinard, qui gagne bien et qui laisse des loisirs.
J'essaye de comprendre les ressorts du comportement d'Alexandre, dans cette situation de crise et dans tout ce qui a suivi. Il y a peut être des traits de caractères typiques de certains délinquants. Il était "en attente", attendait que la société lui fasse un place, lui sourie. Il "croyait à la chance", cette chance qui allait un jour lui permettre de tomber sur "ce petit boulot peinard et providentiel, qui lui laisserait des loisirs".
Je le revois le matin de sa sortie de prison. On aurait dit un chat qui sortait d'une baignoire.
- Mâman....
Rien à voir avec la sobriété d'une sortie de prison jouée par Alain Delon. Là, Alexandre loupait sa scène complètement.
Dans un premier temps il squatta le deux pièces de sa mère en se bourrant de tranquilisants, en lisant des magazinee et en regardant des films au magnétoscope. Il gérait sa recherche d'emploi par correspondance. Capable de se servir d'un traitement de texte il avait passé beaucoupo de temps à sélectionner sa police de caractères, à chiader sa mise en page, à mettre en valeur ses différents talents.
- Qu'est-ce que tu en penses, disait-il à sa mère. Est-ce que tu penses que ça va, comme ça ?
En survolant le document je pensais à la réaction d'un employeur pensant, après avoir parcouru ce curiculum vitae : "sait lire et écrire".
En y repensant je me dis que certaines formes de délinquences découlent directement de l'éducation, ou plutôt de l'absence d'éducation. Il y a des mères trop protectrices qui condamnent vite l'enseignant, et le plus souvent le père, en fabriquant des espèces de gros poussins aux ailes trop courtes pour prendre leur envol, qui émergent de leur adolescence ratée, ancré, dans la certitude que la société leur doit tout.
Alexandre était le petit malin-type, le champion des allocations pour ceci, des allocations pour cela. Elevé dans du coton il entendait bien continuer ce mode de vie. Ayant placé ses meubles chez différents amis il se recréa un cadre de vie au dernier étage d'une immeuble, avec terrasse où il réinstalla son canapé, ses bibelots, ses meubles, son abondante garde-robe et son bar.
Absence de père et de repères, pitoyable, finalement. Quand la limite d'âge le priva de son allocation-logement il restea dans son deux-pièces avec terrasse. Un an plus tard sa mère apprit avec effarement que pour équilibrer son budget il avait tout simplement ...contracté un emprunt !
Dans ces affaires-là les banques portent d'énormes responsabilités. Il suffit de regarder comme, à travers des publicités à la télévision elles draguent la clientèle des jeunes. Je me souviens d'un de ces clips où on voyait un jeune blanc-blec bien vétu qui se hâtait "pour ne pas manquer son rendrez-vous avec son banquier". Sa "vieille" mère lui disait alors : "mais, tu ne mets pas de cravate ?". Et l'autre de répondre avec condescendance :
- Maman, mettre une cravate pour aller voir son banquier, c'était bon de ton temps ! ....
Avant que sa faillite financière n'éclate au grand jour Alexandre nous confiait son souhait d'accéder à la propriété "grâce aux emprunts à zéro pour cent". Quand sa mère éclata il lui avoua "qu'il ne savait plus exactement combien de crédits il avait contractés". Il s'emmêlait dans les taux, des durées, phalène pris dans les lampes des établissements bancaires.
Je ne sais pas combien d'hommes, de femmes et surtout de jeunes vivent ce genre de situation, qui peut se résumer par un seul mot : inadéquation, peur, refuge. La société change. Elle devient de plus en plus dure mais les prisons sont pleines.
La dernière image que je conserve d'Alexandre se réfère au pillage en règle de ma maison, il y a deux ans, un pillage "familial". Vision nauséeuse d'un garçon que j'avais sorti de tôle et qui participait à ce qui ne fut rien d'autre qu'un vol organisé, sous couvert de "déménagement".
Sa crainte de retourner sous les verrous ne lui fera plus commettre d'écarts importants. Chat échaudé craint l'eau froide. Mais on ne peut pas dire que l'éthique et l'honnêteté soient ses points forts.
Mise à jour en date du 29 octobre 2001.
A la suite de la parution de ce dossier j'ai reçu un courrier d'un autre membre de l'administration pénitentiaire. Voici son courrier récent, qui ne fait que confirmer mes dires :
Bonjour,
Je viens de lire votre texte sur le moyen que vous avez imaginé pour freiner l'entrée de drogue en prison. Je me rappelle en effet que vous m'aviez fait part de cette idée lorsque je vous avais dit que je travaillais dans l'administration pénitentiaire. Ma réaction avait été de dire qu'une telle idée ne recueillerait probablement pas l'aval des autorités, au regard des réalités du monde carcéral. Je vous avais alors relaté un incident qui s'était produit peu de temps auparavant, pour vous donner un aperçu de la problématique dans ce domaine. L'administration pénitentiaire avait voulu expérimenter l'utilisation de chiens dressés à trouver la drogue, lors de l'arrivée des familles aux parloirs. Réaction immédiate des détenus : mutinerie et destruction d'un bâtiment (cellules, portes comprises et ateliers). Il s'agissait du centre de détention de Salon, flambant neuf. Des millions de francs de dégâts. Inutile de dire que l'expérience est restée sans lendemain...
Amicalement,
14 mai 2004 : On peut dire qu'il existe un mode de fonctionnement des parloirs qui est courants aux Etats-Unis et ne recquiert pas de moyens techniques considérables. Dans ces installations le prévenu et son visiteur communiquent en face à face, derrière une vitre, à l'aide d'un ... téléphone. Cela évite le passage de petits objets à travers des orifices. Cela permet aussi de procéder à des écoutes, voire de procéder à des enregistrements. L'isolement entre les deux communiquants permet de limiter la surveillance, si ce n'est pas de discrètes caméras vidéos.
Compteur initialisé le 24 oct 2001. Nombre de consultations :
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