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Le Sukhoi 30 russe défie toute compréhension de la part de l'ingénieur de l'aéronautique que je suis. On se rappelle que les Russes furent les premiers à surprendre le milieu de l'aéronautique avec leurs chasseurs capables de réaliser " la figure du cobra ". Le secret résidait dans la mise en oeuvre d'une " tuyère à cracher dans les coins ", alias " à poussée vectorisée. Dans le cas de cette figure du cobra,, cette vectorisation s'effectuaient apparemment dans le sens haut-bas. Les tuyères des premiers avions à réaction des années quarante, comme le thunderjet, étaient des tuyères fixes, à " taux de détente constant ".

Le thunderjet 8-84 ( ici aux couleurs de la patrouille de France ). Source image : lien ci-dessus

Elles n'étaient ainsi dessinées que pour avoir un fonctionnement optimal qu'en altitude, lorsque les gaz éjectés étaient à la pression ambiant, à cette altitude. Sur la piste ces gaz étaient " surdétendus ", ce qui entraînait une baisse de rendement. Le premier perfectionnement consista donc à mettre au point des tuyères à section variable :

" Pétales" d'une tuyère à section variable, ici, au ras du sol, à taux de détente minimal
Le pétales sont mus par des vérins.

Maintenant, les avionneurs ont réussi à créer des tuyère qui peuvent non seulement se doter de sections de sortie variables, mais encore orienter leur jet dans une direction donnée.

Cette vectorisation peut atteindre 90°. Exemple, le chasseur américain à décollage vertical F-35 B :

Des vidéos des évolutions de cet appareil :

Vol stationnaire :

Décollage avec simple post combustion :

Le cycle des manoeuvres, complet :

A partir du pont d'un porte-avion :

Le détail de la tuyère " vectorisée " du F-35 B, inclinée vers le bas à 90°

Le F-35 B en train d'opérer un décollage vertical, parfaitement stabilisé

Les fans des albums de Largo Winch ( numéro 15, page 25 ) noteront la mention par le héros de l'histoire " de l'arme secrète de la division aéronautique du Groupe W " : le jet d'affaire Mowgli III, à décollage vertical.

La vidéo de l'appareil russe évoque maintenant une maîtrise complète de la vectorisation, combinée par l'action de gouvernes aérodynamique, dont des " moustaches " qu'on voit très bien sur le cliché ci-dessus. Des gouvernes qui, au fil des manoeuvres, s'agitent en tous sens.

L'avion se transforme en ... fer à repasser, puis se met en vrille, en sort comme un chat, d'un coup de reins. Décidément, en dépit de la crise sévère liée à l'effondrement de l'ex-Union Soviétique, les Russes restent de sacrés ingénieurs. On trouvera un équivalent en appareils à forte manoeuvrabilité dans cette vidéo montrant les évolutions du F-22 " Raptor " américain, qui exploite également les possibilités offertes par la poussée vectorisée.

Dans le powerpoint suivant on trouvera une présentation d'un autre produit " made in Russia ", un avion cargo se posant sur un train composé de 28 roues ( les roues de rechange sont visibles dans la carlingue ). Appréciez la rusticité et l'absence de design qui s'inscrit dans la continuité de ces produits.

Envergure 85 mètres ( 73 pour l'Airbus 380 ). Longueur 90 mètres ( 80 pour l'appareil français )