A propos des attentats eux-mêmes

...La vulnérabilité des aéronefs apparaît totale, vertigineuse. Comment empêcher des pirates de l'air, décidés à tout, d'amener à bord de simples rasoirs, des objets indétectables par radiographie, comme des couteaux en céramique, extrêmement coupants? Comment protéger les passagers, la cabine de l'équipage ? Seule solution : faire que cette cabine ne puisse simplement pas être accessible pendant le vol, autrement que par un ordre venu du sol (sauf évacuation de l'équipage par une trappe actionnée par des boulons explosifs). Ceci interdirait aux pirates de l'air toute prise en main de la conduite de l'appareil. Ce type de protection de la cabine est du même type que celle des coffres bancaires, face à un hold-up. Un lecteur, Alain Butler, m'écrit "il y a encore plus simple : que la cabine de pilotage soit totalement isolée du reste de la cabine, que l'entrée s'effectue par une porte indépendante". C'est effectivement pertinent et cela implique de revoir toute la conception des aéronefs. Lourd, coûteux, mais peut être à terme, indispensable. Mettre une porte supplémentaire sur un avion n'est pas une chose simple. La structure doit être renforcée. Mais ça n'est peut être pas injouable, d'autant plus que les pilotes pourraient utiliser une porte plus exigüe. Voici par exemple une solution qui ne modifierait pas la structure de l'appareil, mais seulement son aménagement intérieur et la conception de sa porte d'accès. Dessins du haut : l'accès avant des appareils, tel qu'il est actuellement conçu.

 

...Dessin du bas, l'appareil modifié. Au moment de l'ambarquement les passages et les pilotes entrent "par la même porte" en se partageant l'accès. Mais, une fois la porte fermée, la cabine de l'équipage se trouve totalement isolée du reste de l'appareil, par une cloison. Un wc chimique et un aménagement cuisine feront désormais partie de l'espace-pilotage. L'évacuation d'urgence des passagers, par cet accès s'en trouve un peu contrarié, mais entre deux maux ne faut-il pas choisir le moindre ? De plus, la surface d'accès pourra être accrue dans les nouveaux modèles. L'intérêt de cette formule, c'est son coût relativement modeste. L'essentiel est que le passage de terroristes en direction de la cabine de pilotage ne puisse simplement plus s'effectuer. Aucun pilote civil, quelle que soit la menace que ces hommes feraient peser sur les passagers, n'accepterait de précipiter son appareil contre une ville. On retombe alors dans le "terrorisme ordinaire", avec prise d'otages. Notons que les avions Israéliens ont leur cabine de pilotage séparée par deux portes successives, l'espace intermédiaire faisant office de sas, ce qui exclut toute entrée en force dans la cabine. Si cette solution est applicable dans les avions actuels, elle n'est pas non plus mauvaise.

21 sept 2001 : Alexandre Bérube, ingénieur canadien, suggérait l'introduction d'émetteurs de gaz anesthésiant dans la cabine passagers. Mieux vaut atterrir anesthésié que mort, à tout prendre. Il ajoute, et c'est son avis, que des terroristes pourraient difficilement amener à bord des masques les mettant à l'abri de ce gaz. En couplant cela au système de deux portes, faisant office de SAS, ceci permettrait à l'un des pilotes, après lancement de l'opération et contrôle vidéo, d'intervenir dans la cabine passagers, et éventuellement d'identifier et de neutraliser les auteurs de l'attentat. Au cas ou ce copilote serait à son tour pris en otage par un auteur d'attentat, on serait ramené au problème précédent, le pilote resté libre ayant consigne de ramener l'avion au sol, quelles que soient les menaces.

...On est face à un terrorisme extrêmement intelligent et très bien préparé techniquement. La synchronisation des actions, sur les différents avions, devait être totale. En effet, les terroristes étant très peu armés, les passagers, apprenant quel pourrait être leur sort, par leurs téléphones portables, pouvaient se ruer sur eux, n'ayant plus rien à perdre, auquel cas les terroristes pourraient se trouver totalement débordés. Il leur a fallu très rapidement tuer les pilotes et transformer la cabine de pilotage en camp retranché, le temps (quelques dizaines de minutes) que les appareils soient en vue de leurs cibles.

...Les avions ont été choisis parce qu'ils effectuaient des vols trans-américains, donc étaient bourrés de kérosène. Les détournements ayant été opérés immédiatement après les décollages, ceux-ci se transformèrent en véritables bombes volantes. On est frappé par l'attitude en vol de l'avion qui a frappé la second tour. Il est en virage important, de manière à s'encastrer au maximum dans le bâtiment. Seul un pilote relativement expérimenté a pu engager une telle manoeuvre de dernier moment, avec une approche en virage, au lieu de tirer droit (ce qui aurait été aisé, le twin towers se dégageant aisément du reste des bâtiments de Manathan du fait de leurs hauteur : 400 mètres).

...Les terroristes et les organisateurs des attentats savaient très bien ce qui surviendrait après l'impact. Le kérosène était indispensable pour attaquer les structures, fer et béton, est les ramollir. Sinon un simple impact aurait créé des dommages limités. Ils savaient aussi que les étages allaient s'effondrer les uns sur les autres, dans le style "dominos". Tout ceci avait été étudié de longue date, simulé, et peut-être même expérimenté sur maquettes ou bâtiments. L'attaque a été pensée par des ingénieurs du bâtiment, entre autre. Ce phénomène fait des tours de véritables "colosses aux pieds d'argile".

...L'imprévoyance a été, comme d'habitude, de règle. Il est vrai que si un scénariste s'était proposé dans une maison de production en proposant un tel film, on lui aurait répondu "dites, vous ne croyez pas que vous en faites un peu trop ?". La conséquence logique est qu'il faut désormais tout envisager, en essayant de se mettre dans la peau de gens qui ne reculent devant rien et cherchent à créer le maximum de dommages humains. Cette suite logique passe par l'usage d'armes nucléaires et bactériologiques. Pour mémoire : une bombe A a la taille d'une balle de tennis (voire bien inférieure, puisque c'est l'amorce d'une bombe à neutrons qui peut être logée dans un obus de mortier de 88 mm). Une arme bactéiologique est une simple éprouvette. Vidée dans un bassin d'alimentaton d'une grande ville, et contenant par exemple un virus ou une bactérie à taux de reproduction rapide, elle peut faire des dizaines ou des centaines de milliers de morts en quelques heures.

...Il ne s'agit nullement d'une action visant un chantage. Il n'y a aucune demande. Cet acte est une déclaration de guerre de gens pilotés par des factions religieuses. Rechercher des responsables "pour les traduire en justice", comme disait Bush, est pratiquement une chose vaine, un réflexe d'occidental. Opérer des représailles ne semble pas constituer non plus une solution, face à des gens pour qui le sacrifice de leur vie est un acte considéré comme naturel.

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